Deux graves violations syriennes de l’espace aérien et du territoire libanais durant le week-end

Le week-end écoulé a été marqué par de nouvelles, et graves, violations de l’espace aérien et du territoire libanais par les forces syriennes loyales au régime du président Bachar el-Assad. Ainsi, dans l’après-midi de samedi, l’aviation syrienne a bombardé un campement de réfugiés syriens ayant dressé des tentes à Kherbet Daoud, entre Ras-Baalbeck et le jurd de Ersal. Le raid, particulièrement meurtrier, a fait neuf morts et neuf blessés, dont des femmes et des enfants. Les victimes ont été transportées vers des hôpitaux de Baalbeck.

Parallèlement, dans la matinée d’hier, des soldats pro-Assad ont pénétré en territoire libanais, non loin d’un poste de la Sûreté générale au poste-frontière de Arida. Ils poursuivaient un opposant syrien qu’ils ont abattu à l’intérieur du territoire libanais après que l’opposant eut franchi lui-même la frontière pour échapper aux soldats qui le prenaient en chasse. À la suite de cet incident, les habitants de Arida ont attaqué dans la matinée la permanence de la Sûreté générale au poste-frontière, brisant des vitres à l’aide de pierres. Ils voulaient ainsi protester contre le fait que l’opposant syrien a été tué par balles après avoir franchi la frontière. Les habitants voulaient aussi mettre l’accent sur les violations répétées perpétrées par l’armée syrienne, qui traverse la frontière et se livre à des tirs d’armes automatiques et de roquettes en territoire libanais.

Selon des témoins oculaires, l’homme poursuivi par l’armée syrienne a franchi le Nahr el-Kébir, est arrivé en territoire libanais, et s’est réfugié dans une barque, à l’endroit où le fleuve rejoint la Méditerranée.
Les soldats de l’armée syrienne qui le poursuivaient ont franchi la frontière. Ils ont interrogé les membres de la Sûreté générale libanaise au sujet de l’homme en cavale. Ces derniers ont alors indiqué la barque où il se cachait. Les soldats syriens se sont approchés de l’embarcation et ont tué l’homme par balles.

La Sûreté générale a publié un communiqué soulignant qu’hier à 9h30, « suite à des coups de feu tirés à partir de la frontière syrienne, les militaires ont inspecté les lieux et ont trouvé non loin de la permanence de la Sûreté générale le cadavre d’un homme tué par balles ». « Simultanément, poursuit le communiqué, des habitants de Arida se sont dirigés vers la permanence, l’attaquant à coups de pierres. Ils ont également bloqué la route internationale en brûlant des pneus. »

Mouïn Meraabi, député du Akkar, a dénoncé l’incident de Arida et a appelé « au déploiement immédiat de l’armée à la frontière ». Il a indiqué que « les hommes du président syrien Bachar el-Assad entrent en territoire libanais avec l’aide des membres de la Sûreté générale libanaise ». « Hier, ils ont mené une chasse à l’homme sous la couverture totale de la douane libanaise à Arida », affirme le député qui souligne que « les habitants du Akkar qui ont été témoins de cet incident veulent que justice soit faite et que les responsables de la mort du ressortissant syrien en cavale soient punis ».

Pour sa part, le député Nidal Tohmé a dénoncé l’agression contre la permanence de la Sûreté générale à Arida. « De telles actions sont inacceptables, quelles que soient leurs raisons, a-t-il déclaré. Il est inadmissible de s’en prendre aux institutions de l’État, même si cela constitue une réaction aux agissements de l’armée syrienne », a-t-il dit.
L’ancien député Talal Meraabi a, de son côté, condamné l’agression contre le siège de la douane libanaise à Arida, soulignant cependant qu’elle « constitue une réaction normale et spontanée à une agression syrienne ». « La violence, a-t-il estimé, n’entre pas dans nos mœurs. »

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