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À La Une - transition

Poussée de fièvre en Tunisie après l'assassinat d'un leader de l'opposition

La famille du député accuse le parti islamiste au pouvoir Ennahda; Grève générale vendredi.

L'ambulance transportant le corps deMohamed Brahmi, entouré de centaines de manifestants tunisiens. AFP PHOTO / FETHI BELAID

L'assassinat jeudi à Tunis d'un responsable d'un parti de l'opposition, Mohamed Brahmi, abattu de plusieurs balles devant son domicile, a provoqué manifestations et incidents dans la capitale tunisienne et à Sidi Bouzid, dans le centre du pays.

Dans cette ville, berceau de la "révolution de jasmin" de l'hiver 2010-2011, des bureaux du parti islamiste Ennahda, au pouvoir ont été incendiés. "Des manifestants ont mis le feu aux sièges d'Ennahda dans les quartiers de Meknassi et de Menzel Bouziane à Sidi Bouzid", a déclaré à Reuters un habitant, Mehdi Horchani.


Elu à l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mohamed Brahmi, âgé de 58 ans, était fondateur et ancien secrétaire général du Mouvement du peuple (Echaâb), une formation laïque et nationaliste.

Selon des témoins, il a été abattu par deux hommes à moto devant chez lui alors qu'il descendait de voiture. "Il a été tué devant sa maison alors qu'il était avec sa fille handicapée", a déclaré Mohamed Nabki, membre lui aussi d'Echaâb.

 

La famille de Mohamed Brahmi a accusé le parti islamiste au pouvoir Ennahda d'être responsable du meurtre. "Ce gang criminel a tué la voix libre de Brahmi", a déclaré sa veuve Mbarka Brahmi. "J'accuse Ennahda, ce sont eux qui l'ont tué", a également dit à l'AFP Chhiba Brahmi, la soeur du défunt, sans avancer de preuves. "Notre famille avait le sentiment que Mohamed allait connaître le même sort que Chokri Belaïd", a-t-elle ajouté, citant l'opposant anti-islamiste également assassiné par balles le 6 février dernier.

"Assez! assez! Nous ne pouvons plus vivre avec les barbus", a poursuivi Chhiba, 50 ans, interrogée par l'AFP au domicile familial dans la campagne de Sidi Bouzid.

 

L'assassinat de Mohamed Brahmi a eu lieu près de six mois après le meurtre de Chokri Belaïd, qui a été imputé fin février à un groupuscule islamiste radical. La famille de Chokri Belaïd avait aussi accusé Ennahda, qui a démenti tout implication dans le meurtre.


Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées devant le ministère de l'Intérieur à l'annonce de l'assassinat de Brahmi en exigeant la démission du gouvernement dominé par les islamistes. "A bas le pouvoir islamiste !", criait la foule.
A Sidi Bouzid, des milliers de manifestants "très en colère" sont descendus dans les rues, ont bloqué plusieurs artères de la ville et mis le feu à des pneus.


Un jeune vendeur de fruits et légumes, Mohamed Bouazizi, s'était immolé par le feu en décembre 2010 à Sidi Bouzid pour protester contre la confiscation de son étal par la police. Son décès début janvier avait suscité une intense émotion et déclenché une vague de manifestations qui avaient débouché sur le renversement du président Zine Ben Ali et inspiré les "printemps arabes" dans la région.

 


"Journée de deuil national"

Membre de l'assemblée chargée d'élaborer la nouvelle Constitution, Mohamed Brahmi n'avait pas ménagé ses critiques envers Ennahda.

 
La principale centrale syndicale tunisienne (UGTT) a décrété une grève générale vendredi dans tout le pays.

"L'Union générale des travailleurs tunisiens annonce une grève générale vendredi dans tout le territoire tunisien contre le terrorisme, la violence et les meurtres", a indiqué ce syndicat dans un communiqué.

Dénonçant un "crime odieux", la centrale syndicale a annoncé également "l'organisation des funérailles nationales pour le martyr".



Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahda, a, pour sa part, estimé que l'assassinat de Mohamed Brahmi avait pour but de "stopper le processus démocratique en Tunisie et de tuer le seul modèle réussi dans la région, particulièrement après les violences en Egypte, en Syrie et en Libye".


A Paris, le président François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" cet assassinat et appelé "l'ensemble des forces politiques et sociales tunisiennes à faire plus que jamais preuve du nécessaire esprit de responsabilité pour préserver l'unité nationale et garantir la poursuite de la transition démocratique".

 


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Dans cette ville, berceau de la "révolution de jasmin" de l'hiver 2010-2011, des bureaux du parti islamiste Ennahda, au pouvoir ont été...

commentaires (3)

IL FAUT QU'ON PAIE POUR LES CRIMES !

SAKR LOUBNAN

10 h 07, le 26 juillet 2013

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Commentaires (3)

  • IL FAUT QU'ON PAIE POUR LES CRIMES !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 07, le 26 juillet 2013

  • Bye,bye,Ghannouchi...comme Morsi...ntaha wa'tak...

    GEDEON Christian

    04 h 56, le 26 juillet 2013

  • Rien à faire, ces arriérés bêtes et susceptibles ne fonctionnent qu'en assassinant. Ces animaux ne savent vraiment rien faire d'autre. Islamistes, dictateurs, fanatiques, radicaux, terroristes, mercenaires, dégagez, allez au diable, laissez les êtres normaux vivre tranquillement et comme ils le veulent.

    Robert Malek

    20 h 28, le 25 juillet 2013

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