Réunion entre le Hezbollah et deux mouvements jihadistes palestiniens à Saïda

Une réunion a eu lieu hier à Haret Saïda entre des membres du commandement du Hezbollah et des représentants de deux mouvements jihadistes palestiniens, le Mouvement islamiste jihadiste et Esbet el-Ansar. Cette réunion est une première du genre. Elle s’est déroulée, selon les informations de l’agence al-Markaziya, autour d’un iftar pour contribuer à réduire les tensions entre les deux parties suite, notamment, aux événements de Abra (qui ont impliqué les partisans du cheikh salafiste Ahmad el-Assir) et au discours violent du cheikh palestinien Jamal Khattab contre le Hezbollah.
Cheikh Khattab présidait d’ailleurs la délégation du Mouvement jihadiste islamiste, Tarek Saadi et cheikh Charif Abou Akl celle de Esbet el-Ansar. La délégation du Hezbollah était formée de cheikh Zeid Daher, cheikh Atallah Hammoud et de l’ancien député Hassan Houballah, responsable du dossier palestinien au sein du parti.
Selon des sources bien informées interrogées par l’agence, parmi les principaux sujets abordés figurent les conséquences des événements de Abra, l’exacerbation des sentiments confessionnels qui en a découlé, la participation du Hezbollah aux combats en Syrie, la situation des Palestiniens en général et le bombardement du camp de Aïn el-Héloué (Saïda) au cours des combats de Abra. Ces mêmes sources affirment que la délégation du Hezb a promis aux Palestiniens de répondre à leurs interrogations après concertation avec le commandement du parti, déclarant comprendre les appréhensions qu’ils ont exprimées.
Cette réunion a été confirmée par un communiqué du Mouvement islamiste jihadiste, selon lequel les sujets abordés étaient « les derniers événements de Saïda et leurs conséquences politiques sur la ville, ainsi que les répercussions négatives de la participation du Hezbollah aux combats en Syrie ».

Impact négatif sur les relations interislamiques
Les tensions confessionnelles ont également été abordées hier par Zafer Nasser, secrétaire général du Parti socialiste progressiste (PSP). Dans une intervention à la radio, celui-ci a estimé que « toute intervention militaire libanaise en Syrie aura inévitablement des répercussions négatives sur les relations interislamiques au Liban ».
M. Nasser a indiqué que la réunion qui a rassemblé, il y a deux jours, des représentants du Hezbollah et du PSP doit être placée dans le cadre des contacts permanents entre les deux parties, visant à discuter de la formation du gouvernement, de la situation en Syrie et du vide institutionnel. Commentant certaines déclarations récentes du chef du PSP, le député Walid Joumblatt, il a estimé qu’il « ne s’agit pas du tout d’un repositionnement politique ». « Isoler une quelconque partie politique du gouvernement provoquera des remous, a-t-il ajouté. Voilà pourquoi M. Joumblatt est attaché à une représentation du Hezbollah au sein du cabinet. » Il s’est pourtant dit hostile aux conditions que les uns et les autres veulent imposer dans le processus.
Le responsable du PSP s’est dit sceptique quant aux chances de succès d’un gouvernement de fait accompli et a dit croire que le Premier ministre désigné Tammam Salam n’y aurait pas recours. Il a, enfin, exhorté toutes les parties à faciliter la formation d’un nouveau gouvernement.
Par ailleurs, une délégation du PSP a été reçue hier par le coordinateur du courant du Futur à Saïda, Nasser Hammoud. La délégation, présidée par Serhan Serhan, membre du conseil de commandement du PSP, était porteuse d’une initiative pour réconcilier les différentes parties politiques de Saïda.
À l’issue de la réunion, M. Hammoud s’est étonné « de la campagne soutenue menée par des députés du Hezbollah contre le courant du Futur, notamment contre les deux députés de Saïda qu’ils accusent d’être responsables de troubles sécuritaires, d’assassinats et d’explosions ». « Quel est le sens d’une telle campagne, sachant que l’identité du responsable de tous les remous sécuritaires est bien connue ? » a-t-il ajouté.