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Moyen Orient et Monde - Le point

La tournée de l’avant-dernière chance

Incurable optimiste, le secrétaire d’État. « Avec un peu plus d’efforts, le début de la phase finale des négociations pourrait bien être à portée de main », vient-il de déclarer à propos de sa tournée au Proche-Orient, la sixième depuis sa nomination. L’heureuse conclusion du plus grand branle-bas diplomatique dans l’histoire de l’humanité, Hillary Clinton y avait cru elle aussi et, avant elle, Condoleezza Rice, Colin Powell, le grand Henry Kissinger...Arrêtons là l’énumération.
À la veille de l’arrivée dans la région de ce fervent adepte de la méthode Coué, Benjamin Netanyahu s’était employé à dévier la trajectoire de la nouvelle salve diplomatique dont, pensait-il, il allait être victime. « Ils (les Iraniens) se rapprochent de la ligne rouge. Il faut leur dire sans aucune ambiguïté qu’il ne leur sera pas possible de la franchir », a-t-il tonné lors d’une interview à la chaîne de télévision CBS. Le journaliste Bob Schieffer, habitué pourtant à ferrailler avec des politiciens chevronnés, en est resté sans voix, incapable d’aiguiller l’entretien sur le sujet de la soirée, cet Orient qui jamais n’aura autant mérité le qualificatif de proche.
Un récidiviste, ce « Bibi », qui avait réussi en 2009 déjà, face à Barack Obama, à axer la conversations sur la République islamique alors que son interlocuteur était venu parler du processus de paix. On en était rester là tout au long des trois années suivantes. Rien n’a changé depuis, et le Premier ministre israélien est toujours le même. Maintenant que sont tombées les écailles qui lui bouchaient la vue, il découvre que le sujet du jour ne saurait être l’avenir des relations avec les Palestiniens mais bien la bombinette iranienne dont il aura réussi à faire un épouvantail capable de semer la mort et la désolation pour peu qu’on laisse faire les dangereux mollahs. Ceux-là mêmes dont Israël était l’allié lors de la guerre de huit ans qui les avait opposés à l’Irakien Saddam Hussein...
La bombe A iranienne, un danger bien commode, qui surgit à chaque fois qu’il s’agit de faire oublier le drame de 1948 au nom duquel tant de crimes ont été commis et continuent de l’être. Pendant ce temps, Tel-Aviv poursuit son inlassable œuvre d’écornifleur. Hier même, une commission de l’administration militaire devait se réunir pour entériner les plans de construction de 1 071 unités de logement dans des colonies de Cisjordanie et valider l’ultime phase d’un projet portant sur 732 unités à Modiin Illit. L’Union européenne feint-elle de s’inquiéter ? Aussitôt la grosse artillerie entre en action pour dénoncer « un acharnement disproportionné » (sic), le gouvernement s’employant à affirmer, histoire de lever toute équivoque susceptible de surgir sur la question, qu’il rejette les « diktats », sous quelque forme que ce soit. Violeur de tous les droits de l’homme, de toutes les décisions prises par les instances internationales, et susceptible avec ça !
Tzipi Livni, la ministre de la Justice, a touché une corde sensible lorsqu’elle a estimé que le gel des pourparlers avec la partie arabe ne pourrait qu’accélérer l’isolement d’Israël, surtout si l’UE mettait à exécution sa menace de dissocier les territoires occupés depuis juin 1967 de tout accord économique. Le calme actuel dans les forums internationaux, estime un responsable américain, ne saurait durer longtemps si aucune avancée n’était enregistrée dans les contacts entre les deux parties au conflit. Sans doute est-ce pour prévenir tout risque de dérapage que John Kerrry s’est voulu optimiste, un sentiment que bien peu de dirigeants qu’il a rencontrés depuis lundi paraissent partager.
Quoi qu’il en soit, à Washington, on prête une oreille distraite aux tartarinades de Netanyahu et l’on préfère se préparer à la phase post-Ahmadinejad, qui permettra de sonder les véritables intentions de son successeur, appelé à entrer en fonctions en août. Malgré la fourniture il y a peu à l’aviation militaire israélienne d’appareils ravitailleurs, il est hautement improbable donc que l’on assiste, dans un avenir immédiat du moins, à une offensive en solo contre les sites nucléaires iraniens.
Le statu quo néfaste pour tout le monde sur le front arabo-israélien mais indispensable pour certains sur le plan irano-israélien n’empêche pas le chef de la diplomatie américaine de continuer (on n’ose écrire « d’aller de l’avant ») dans sa mission de bonne volonté.
Et l’on se prend à rêver : qu’aurait fait John Kerry élu président en 2004 ? Probablement mieux que John Kerry secrétaire d’État. Et certainement bien mieux que Barack Obama président.
Incurable optimiste, le secrétaire d’État. « Avec un peu plus d’efforts, le début de la phase finale des négociations pourrait bien être à portée de main », vient-il de déclarer à propos de sa tournée au Proche-Orient, la sixième depuis sa nomination. L’heureuse conclusion du plus grand branle-bas diplomatique dans l’histoire de l’humanité, Hillary Clinton y...
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TARTARIN DE TARASCON ET SES FANFARONNADES ! LES ABRUTIS OCCIDENTAUX DEVRAIENT SE RÉVEILLER...

SAKR LOUBNAN

14 h 13, le 19 juillet 2013

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Commentaires (2)

  • TARTARIN DE TARASCON ET SES FANFARONNADES ! LES ABRUTIS OCCIDENTAUX DEVRAIENT SE RÉVEILLER...

    SAKR LOUBNAN

    14 h 13, le 19 juillet 2013

  • N'allons pas trop vite en besogne Mr Merville , kerrydiot ne montre rien de bon que des "tartarinades" vous dites de Nathan/videur , joli mot, bravo , donc lui president n'aurait rien fait de plus qu'obama qui lui n'a rien fait non plus ! Cet embargo des colonies qui ne dit pas son nom est le bienvenu, mais la aussi pas de precipitation dans l'euphorie, cet etat que vous qualifiez a juste titre de susceptible, alors qu'il est le violeur de toute la Palestine au moins celle de 1967 , a plus d'un tour dans sa besace de braconnier , les europ n'agiront que dans la portion que Nathan/videur et sa clique lui auront donne d'agir. Il est bon de savoir que les usurpateurs pourront gouter a l'embargo europeen , juste retour de manivelle pour ceux qui le servent a tous ceux qui se dressent contre eux, il est rejouissant de s'imaginer que la "communaute international" suivra dans son application , mais il est angoissant d'attendre 2014 , alors qu'il aurait du se faire hier. Mais bon chaque jour qui passe est une victoire iranienne, etant donne que les menaces d'attaque deviennent des petards mouilles...... le monde serait il devenu plus intelleigent , certainement si on a droit a des articles pareils.

    Jaber Kamel

    11 h 54, le 18 juillet 2013

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