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À La Une - Violences

En Syrie, 5.000 personnes meurent chaque mois

Selon l'ONU, en ce qui concerne le nombre de réfugiés, la crise syrienne est la pire depuis le génocide rwandais.

Un nouveau-né syrien dormant dans un camp de réfugiés à Aazaz, dans le nord du pays. JM LOPEZ/AFP

Cinq mille personnes meurent chaque mois dans le conflit syrien, a affirmé mardi le secrétaire général adjoint de l'ONU Ivan Simonovic au Conseil de sécurité. "Le nombre extrêmement élevé de morts aujourd'hui montre la détérioration totale de ce conflit", a affirmé M. Simonovic au Conseil.

 

Environ 6.000 personnes fuient chaque jour le pays, et l'ONU a recensé environ 1,8 million de réfugiés syriens dans les pays voisins, a indiqué de son côté le Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU, Antonio Guterres.

"Nous n'avons pas vu un afflux de réfugiés grimper à un niveau aussi effrayant depuis le génocide rwandais il y a presque 20 ans" - en 1994 -, a déclaré M. Guterres. "Cette crise dure depuis bien plus longtemps que ce que l'on avait redouté, avec des conséquences humanitaires insoutenables", a-t-il souligné.

 

(Lire aussi : Le nombre de réfugiés syriens auprès de l’UNHCR a atteint les 604 000)

 

La responsable des affaires humanitaires à l'ONU, Valerie Amos, a suggéré à la communauté internationale de mener des opérations transfrontalières pour acheminer l'aide à l'intérieur de la Syrie.

L'ambassadeur de la Syrie à l'ONU Bachar Jaafari a, quant à lui, contesté le chiffre des morts, "recueilli de manière non professionnelle" selon lui.

 

 

Sur le terrain

Loin du Conseil de sécurité, les violences continuent. Mardi, dans la province centrale de Homs, les combattants d'une milice pro-régime ont tué sept membres d'un comité de réconciliation, chargé d'empêcher des dissensions confessionnelles, dans le village de Hajar al Abyad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'ONG a posté une vidéo montrant des housses noires contenant les corps et étiquetées avec le nom de chacun des hommes.

 

Par ailleurs, au moins neuf Syriens, dont un enfant, ont été exécutés dans la nuit de lundi à mardi par les forces du régime à un poste de contrôle près de la ville de Qara, dans la région de Kalamoun, à 80 km au nord de Damas, d'après l'OSDH.
Des images tournées par les militants et relayées par l'Observatoire montrent des corps allongés sur le sol d'une pièce, quelques uns en partie couverts par des bâches en plastique blanc. Plusieurs semblent avoir reçu une balle dans la tête, les autres dans la poitrine.

 

(Reportage: À Damas, la guerre a ressuscité la vie de quartier)

 

Dans la banlieue de Damas, les rebelles ont acheminé mardi des renforts vers le quartier de Qaboun pour tenter de faire barrage à une attaque lancée par l'armée. Les combats se concentrent dans ce quartier sunnite tenu par l'opposition, à l'intérieur duquel les forces du régime, appuyées par des chars T-72 et l'artillerie, ont mené lundi plusieurs incursions.

 

D'après les chiffres de l'Observatoire, plus de 100.000 personnes, dont plus de 10.000 enfants, ont perdu la vie depuis le début en mars 2011 de la révolte contre le gouvernement du président Bachar el-Assad.

 


Protection des enfants
Dans ce contexte, la représentante spéciale de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, s'est rendue lundi en Syrie pour une visite de trois jours. Mme Zerrougui doit rencontrer des membres du gouvernement, des représentants des Nations unies et des ONG partenaires, selon un communiqué de l'ONU.

La visite de Mme Zerrougui en Syrie s'inscrit dans le cadre d'une tournée qui la conduira en Jordanie, en Irak, en Turquie et au Liban, pour évaluer la détresse des enfants syriens touchés par le conflit et de leurs familles.


(Lire aussi : Le nombre de réfugiés syriens auprès de l’UNHCR a atteint les 604 000)

En juin, le bureau de Mme Zerrougui avait annoncé avoir reçu "des rapports vérifiés sur le fait que des enfants syriens sont tués ou blessés dans des bombardements aveugles, sont la cible de tireurs embusqués, ou sont utilisés comme boucliers humains". Son bureau avait dénoncé l'utilisation de jeunes garçons de 10 ans comme combattants ou porteurs par des groupes armés. Il a ajouté qu'il recevait de plus en plus de rapports sur le fait que l'Armée Syrienne Libre (ASL), principal organe d'opposition, recrute des enfants, la plupart entre 15 et 17 ans.

 

 

L'appel de Téhéran

L'Iran s'est, de son côté, dit mardi favorable à "une trêve complète" des rebelles syriens pendant le ramadan.

"Nous conseillons (aux rebelles) de mettre en place une trêve complète, de ranger leurs armes et de s'engager dans des négociations avec le gouvernement syrien", a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi.

"Il n'y a pas de solution militaire et la seule voie est le dialogue national entre le gouvernement et la vraie opposition", a ajouté le porte-parole, qui a souhaité faire la différence "entre les vrais rebelles et les groupes terroristes".

 

L'Iran, allié indéfectible du président Bachar el-Assad depuis le début de la contestation en Syrie en mars 2011, accuse certains pays occidentaux et arabes de financer et d'armer certains groupes rebelles qualifiés par le régime de "terroristes". Téhéran est pour sa part accusé de participer directement au conflit syrien aux côtés du pouvoir, ce qu'il dément.

 

 

Golan
Par ailleurs, le conflit en Syrie continue de susciter des tensions avec les pays voisins. Mardi plusieurs obus tirés vraisemblablement pendant les combats opposant l'armée aux rebelles syriens, ont explosé dans la partie du Golan occupée par Israël, sans faire de victime, a annoncé mardi l'armée israélienne.

Le Golan a connu des incidents récurrents ces derniers mois avec la chute d'obus en provenance de Syrie. Israël a occasionnellement riposté en visant la source des tirs.

 

 

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Cinq mille personnes meurent chaque mois dans le conflit syrien, a affirmé mardi le secrétaire général adjoint de l'ONU Ivan Simonovic au Conseil de sécurité. "Le nombre extrêmement élevé de morts aujourd'hui montre la détérioration totale de ce conflit", a affirmé M. Simonovic au Conseil.
 
Environ 6.000 personnes fuient chaque jour le pays, et l'ONU a recensé environ...

commentaires (2)

Que l'argent sans fatigue des arabies très démocratiques serve à autre chose qu'aux bandes armées et à l'achat d'armes en Syrie pendant ce mois tout particulier du Ramadan; C'est contre la volonté d'Allah, armer, tuer, égorger etc...

Ali Farhat

00 h 39, le 17 juillet 2013

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Commentaires (2)

  • Que l'argent sans fatigue des arabies très démocratiques serve à autre chose qu'aux bandes armées et à l'achat d'armes en Syrie pendant ce mois tout particulier du Ramadan; C'est contre la volonté d'Allah, armer, tuer, égorger etc...

    Ali Farhat

    00 h 39, le 17 juillet 2013

  • L'Iran doit cesser ses ingérences en Syrie si vraiment elle a la foi en ramadan. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    14 h 55, le 16 juillet 2013

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