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À La Une - Conflit

Des centaines de familles assiégées dans un quartier de Damas

Les deux journalistes français enlevés en juin sont vivants.

Un quartier de Homs complètement détruit par les bombardements de l'armée syrienne. Yazan Homsy/Reuters

Au moins 13 personnes ont été tuées dimanche dans un quartier de Damas où des combats opposent les rebelles à l'armée syrienne qui y assiège des centaines de familles, selon l'Observatoire syrien de droits de l'Homme.

"Le siège est dû au fait que les tireurs embusqués du régime sont postés sur les périphéries de Qaboun, ce qui rend difficile le mouvement d'exode", explique l'ONG.

Les violents combats se déroulent à l'intérieur et à la périphérie du quartier de Qaboun, d'où l'armée cherche à déloger les insurgés depuis des mois, selon l'organisation qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires.

 

Dans une vidéo de près de trois minutes diffusée par les militants à Qaboun, de violents tirs d'artillerie et au mortier étaient entendus presque sans interruption, des fumées noires se dégageant de plusieurs endroits du secteur.

 

 

L'organisation basée au Royaume-Uni a qualifié le siège des habitants, et notamment des enfants, d'"étouffant". "Il y a une grande pénurie de produits alimentaires et certaines familles n'ont rien à donner à manger à leurs enfants", indique l'OSDH.

 

Toujours à Qaboun, des dizaines de personnes qui étaient détenues par les forces du régime dans un endroit souterrain près d'une mosquée ont retrouvé la liberté à la suite des combats qui ont forcé l'armée à se retirer du lieu, selon l'OSDH.

 

Dans ce même quartier, une vidéo diffusée samedi par des militants montre la destruction, vraisemblablement par des tirs de rebelles, d'un char de l'armée syrienne circulant près des décombres d'une maison. "Les héros de l'Armée syrienne libre (ASL) détruisent un char BMP (véhicule de combat soviétique) à Qaboun", indique la vidéo qui montre le char visé par des tirs avant de prendre feu. "Que Dieu soit loué!" s'écrie la personne filmant la scène. "Ce sont ces chars qui tuent nos enfants", ajoute-t-elle.

 

(Reportage: À Damas, la guerre a ressuscité la vie de quartier)

 

Les forces du régime cherchent depuis des mois à déloger les rebelles des quartiers périphériques de la capitale, sans toutefois y parvenir. Pour leur part, les insurgés tirent de manière irrégulière des obus sur la capitale, où les jihadistes ont multiplié les attentats suicide à la voiture piégée.

 

Ailleurs dans le pays, le Croissant Rouge est parvenu à faire entrer 5.000 rations alimentaires à la prison centrale d'Alep (nord), assiégée par les rebelles depuis trois mois. "Les rebelles ont autorisé (le Croissant Rouge) à faire entrer les rations durant le mois de jeûne musulman du ramadan", précise l'OSDH.

Au moins 120 prisonniers sont morts depuis mai dernier en raison des bombardements, du manque de médicaments et de nourriture.

Les rebelles, qui veulent libérer les 4.000 détenus de cette vaste prison, occupent depuis avril une partie du site, mais les forces du régime contrôlent toujours les bâtiments dans lesquels se trouvent les prisonniers.

 

Samedi, des combats ont opposé des rebelles de l'ASL à des jihadistes d'el-Qaëda qui tentaient de mettre la main sur des armes appartenant à l'ASL dans le nord-ouest du pays, selon  l'OSDH. Les affrontements ont éclaté à l'aube entre des combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et les rebelles près de Ras al-Hosn, dans le nord de la province d'Idleb, non loin de la Turquie, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'ONG.

C'est dans cette même province frontalière avec la Turquie, par où ont transité nombre de jihadistes étrangers rejoignant la révolte, selon l'OSDH.

 

Ces combats interviennent alors que la tension monte entre l'ASL, la rébellion dite modérée, et les deux groupes radicaux affiliés à el-Qaëda, le Front al-Nosra et surtout l'EIIL. Les enlèvements, meurtres et combats se sont multipliés dernièrement entre ces deux parties qui combattent tous deux le régime de Bachar el-Assad.

 

Il y a deux jours, l'EIIL avait reconnu le meurtre d'un important chef rebelle de l'ASL, Kamal Hamami, dans la région de Lattaquié, également dans le nord-ouest, où de larges territoires échappent au régime.

 

(Video : En Syrie, le Krak des Chevaliers endommagé par un raid)

 

Au début de la révolte en Syrie, les insurgés syriens qui cherchaient désespérément de l'aide face à la puissance de feu de l'armée régulière avaient accueilli à bras ouverts les jihadistes, dotés d'armes sophistiqués et aguerris au combat.

Mais cet engouement a laissé progressivement la place au rejet en raison de leur pratique extrême de l'islam et d'arrestations arbitraires. Hormis l'aspect religieux, des experts lient également les tensions aux pressions exercées par l'Occident sur les rebelles "modérés" pour se démarquer des jihadistes.

 

Enfin, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé dimanche que les deux journalistes français disparus en juin en Syrie étaient en vie.

Interrogé par des journalistes sur le sort de Didier François, grand reporter à la radio Europe 1, et Édouard Élias, un photographe indépendant missionné par la radio, le ministre a répondu : "Tous les efforts sont faits pour que les conditions de leur libération puissent être mises en œuvre très rapidement". A la question "Ils sont vivants ?", M. Le Drian a répondu "Oui". "Je pense à eux et aux autres otages français", a-t-il poursuivi : "On sait qu'ils sont en vie et on multiplie les démarches". "Pour l'intérêt de tous, en particulier de ces deux là, je ne dirai rien de plus", a-t-il ajouté . "On fait tout ce qu'il faut pour qu'ils puissent être libérés vite", a conclu le ministre.

 

 

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