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À La Une - Conflit

Syrie : Riyad fustige le Hezbollah et promet d'aider les rebelles à se défendre

Brahimi "doute" que la conférence internationale de paix ait lieu en juillet.

Le chef de la diplomatie saoudienne Saoud el-Fayçal lors d'une conférence de presse avec son homologue américain, John Kerry, mardi à Jeddah. AFP PHOTO/STR

L'Arabie saoudite a affirmé mardi que son pays ne resterait plus "les bras croisés" face au conflit syrien et qu'il aiderait les opposants au régime à se défendre.

"Nous ne resterons plus les bras croisés et aiderons le peuple syrien à se défendre", a affirmé le chef de la diplomatie Saoud el-Fayçal lors d'une conférence de presse avec son homologue américain, John Kerry, qui effectue une tournée dans la région visant à coordonner le soutien à la rébellion syrienne.

 

"En raison des développements dangereux en Syrie", le prince Saoud a appelé l'Union européenne à "mettre immédiatement en application sa décision" de lever l'embargo sur les armes et réclamé "une réaction internationale rapide et ferme". "Le Hezbollah (chiite libanais, ndlr) , les Gardiens de la révolution iraniens et l'appui illimité de la Russie en armes, tout cela contribue à massacrer les Syriens", a-t-il ajouté, accusant le régime "d'exterminer le peuple syrien".

 

(Pour mémoire : Nasrallah : Le Hezbollah va rester impliqué dans le conflit en Syrie)

 

Les propos du prince Saoud, dont le pays appuie l'opposition syrienne, interviennent après la réunion samedi à Doha des onze principaux pays soutenant la rébellion contre le régime du président Bachar el-Assad.

Ces pays, dont les États-Unis, la France et l'Arabie saoudite, ont décidé d'intensifier leur aide à la rébellion pour inverser le rapport de forces sur le terrain en sa faveur avant l'éventuelle tenue d'une conférence de paix à Genève.

 

Le conflit, déclenché en mars 2011 par une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression, a fait plus de 93.000 morts, selon l'ONU.

 

 

Conférence de paix

Pour le ministre saoudien, "l'illégitimité du régime élimine toute possibilité qu'il puisse faire partie de quelque arrangement que ce soit".

M. Kerry a de son côté répété que "la meilleure solution est une solution politique à travers laquelle le peuple syrien aura l'opportunité de choisir son avenir".  "Nous croyons que chaque minorité peut être respectée, qu'il peut y avoir de la diversité et du pluralisme (....) dans un climat de paix", a-t-il ajouté lors de la conférence de presse à Jeddah dans l'ouest du royaume, avant de s'envoler pour le Koweït.

 

A l'issue d'une réunion préparatoire ONU/États-Unis/Russie à Genève pour la conférence de paix souhaitée sur la Syrie, l'ONU a annoncé que M. Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov se rencontreraient la semaine prochaine pour parler du dossier syrien.

"Les discussions ont été constructives et centrées sur les moyens d'assurer que la conférence de Genève puisse se tenir avec les meilleures chances de succès", a précisé l'ONU.

 

Alors qu'elle était espérée pour juin puis juillet, l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a dit "douter" que la conférence puisse se tenir le mois prochain. Interrogé sur le refus à ce jour de l'opposition de participer à la conférence, il a assuré: "Je crois qu'ils vont confirmer qu'ils vont venir". L'opposition doit avoir une réunion à ce sujet les 4 ou 5 juillet, a-t-il dit. Le régime a donné son accord de principe à cette conférence.

 

Procès

A Damas, le procès, devant un tribunal d'exception, de cinq militants pacifiques syriens, dont le célèbre avocat et militant de la liberté d'expression Mazen Darwiche, doit reprendre mercredi. Un procès condamné par Human Right Watch. Pour cette organisation des droits de l'Homme basée à New York, le gouvernement syrien "utilise sa loi antiterroriste, entrée en vigueur en juillet 2012, et son tribunal spécial, récemment mis en place, pour poursuivre les défenseurs des droits de l'Homme et des militants pacifiques". "Le nouveau tribunal antiterroriste donne une couverture judiciaire aux services de sécurité pour persécuter les militants pacifiques", assure Nadim Houry, directeur adjoint pour le Moyen-Orient de HRW.

Selon un acte d'accusation du 27 février 2012, Mazen Darwiche, Hussein Gharir et Hani Zaitani - ainsi que deux autres militants en liberté conditionnelle depuis février - sont "poursuivis pour +publicité d'actes terroristes+, en application de l'article 8 de la loi antiterroriste, promulguée par le président Bachar el-Assad en 2012". Ils encourent une peine pouvant aller jusqu'à quinze ans de prison.

 

Sur le terrain, les combats faisaient rage autour de Damas où l'armée a lancé une offensive majeure pour déloger les insurgés. "L'armée tente de reprendre des quartiers du nord et de l'est de Damas", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les rebelles résistent (...) la situation humanitaire est catastrophique".

A Alep (nord), des affrontements violents avaient également lieu alors que les rebelles tentent d'avancer vers les zones tenues par le régime dans l'ouest de la ville.

 

En outre, deux nouveaux Syriens blessés ont été transportés dans des hôpitaux israéliens via le Golan. Selon un porte-parole de l'hôpital Ziv de Safed (nord), 28 Syriens ont été hospitalisés dans cet établissement en quatre mois.

Alors que les autorités ne contrôlent plus totalement les frontières, M. Assad a promulgué une loi prévoyant une peine de prison et une amende pour toute personne entrée illégalement en Syrie.

 

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