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À La Une - protestation

Brésil : Rousseff promet un "grand pacte" et davantage de lutte anti-corruption

Fustigeant la violence, la présidente a cependant averti qu'elle ne tolérerait pas qu'une "minorité violente et autoritaire salisse un mouvement démocratique et pacifique".

Tandis que Dilma Rousseff s'exprimait, de nouvelles manifestations étaient recensées vendredi dans plusieurs villes du Brésil, dont Rio, Sao Paulo, Curitiba et Fortaleza. AFP PHOTO / NELSON ALMEIDA

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, confrontée à une fronde sociale historique, a promis d’œuvrer à un "grand pacte pour améliorer les services publics" ainsi qu'une lutte plus efficace contre la corruption, dans une allocution solennelle à la Nation.

"Je vais inviter les gouverneurs, les maires des principales villes, à former un grand pacte autour de l'amélioration des services publics", a dit la présidente, au lendemain de manifestations émaillées de violences qui ont déversé 1,2 million de Brésiliens dans les rues, au cours d'une intervention de 10 minutes retransmise vendredi soir par les radios et télévisions du pays.


Elle a cité des "transports en commun" de qualité "à des tarifs justes", la santé, et l'éducation, en faveur de laquelle elle a réitéré son souhait de consacrer 100% des recettes pétrolières du pays, un projet paralysé par de forts blocages politiques.


La présidente brésilienne a également annoncé qu'elle recevrait entre autres les leaders des manifestations pacifiques, les représentants des syndicats et des mouvements de travailleurs .
Elle a estimé que le Brésil avait besoin d'"oxygéner" son "système politique" pour le rendre "plus perméable à l'influence de la société" et de trouver des "moyens plus efficaces pour combattre la corruption".


Tandis que Mme Rousseff s'exprimait, de nouvelles manifestations, moindres que celles de jeudi, étaient recensées dans plusieurs villes, dont Rio, Sao Paulo, Curitiba et Fortaleza.
A Rio, un concessionnaire automobile a été saccagé dans la zone ouest. Des manifestants se sont massés devant le domicile du gouverneur de l’État de Rio, dans le quartier chic de Leblon.
A Caucaia, une banlieue de la ville de Fortaleza (nord-est) une centaine de hooligans ont saccagé les locaux du Conseil municipal, selon la presse.
A Valparaiso de Goias (centre), au moins dix autobus ont été brûlés et des heurts ont éclaté avec la police.


"Il y a plein de choses que nous pouvons mieux faire, au Brésil" a encore dit la présidente, ajoutant que "Les gens ont le droit de critiquer" et qu'elle allait défendre ce droit. Fustigeant la violence, elle a cependant averti qu'elle ne tolérerait pas qu'une "minorité violente et autoritaire salisse un mouvement démocratique et pacifique", en détruisant "le patrimoine public et privé".


Promettant que le Brésil allait réussir "une grande coupe du Monde de football, elle a répondu aux critiques des manifestants sur les dépenses colossales engagées pour l'organisation du Mondial l'an prochain.
"Je veux clarifier que l'argent dépensé pour les stades par le gouvernement sera dûment remboursé par les entreprises et les gouvernements des États qui les exploiteront" dans l'avenir, a-t-elle dit.
"Je ne permettrai jamais que les deniers du gouvernement fédéral (...) négligent les secteurs prioritaires comme la santé et l'éducation", a-t-elle assuré, arguant néanmoins que "le football et le sport sont les symboles de la paix et d'une coexistence pacifique".


Les manifestations ont terni la Coupe des Confédérations de football -considérée comme la répétition générale en miniature du Mondial- qui se dispute dans le pays jusqu'au 30 juin. Plusieurs manifestations ont eu lieu autour des stades et une marche gigantesque est prévue autour du stade Maracana de Rio le 30 juin, le jour de la finale de la Coupe.


"La Coupe des Confédérations se déroule au Brésil et la Coupe du Monde de football doit avoir lieu au Brésil", a réaffirmé vendredi à Rio le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, alors que des médias brésiliens relayaient des rumeurs sur une possible annulation. Il n'y a pas de plan B", a déclaré M. Valcke à des journalistes brésiliens, soulignant que la Fifa n'avait rien à voir avec les problèmes sociaux du pays et qu'elle était donc une "mauvaise cible.


Le sélectionneur de l'équipe du Brésil, Luiz Felipe Scolari, a défendu le gouvernement, pour la première fois depuis le déclenchement des manifestations.
"Nous voulons tous un pays plus juste, avec tout ce qu'on peut imaginer, et les gens qui sont au gouvernement pensent la même chose et essaient d’œuvrer en ce sens. On ne peut pas les démolir comme ça", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au Salvador.


Des membres de l'équipe, dont l'attaquant vedette de la Seleçao brésilienne Neymar, transféré à prix d'or au FC Barcelone et lui-même ciblé par certains protestataires, ont toutefois exprimé leur solidarité avec les manifestants.


Le Mouvement Passe Livre (MPL, pour la gratuité des transports en commun) à Sao Paulo, l'un des fers de lance de la fronde sociale, a annoncé qu'il cessait d'appeler à manifester dans la mégapole, après la baisse du prix des transports publics. "L'objectif final a été atteint", a dit l'un des leaders, Lucas Monteiro à la télévision.
Mais d'autres groupes continuaient à lancer des appels à manifester sur les réseaux sociaux.



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