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Liban

Fermeté notable de l’armée qui tance « ceux qui ne cessent de l’accabler »

Les tensions qui ont eu lieu jeudi soir dans la Békaa, au Nord et à Beyrouth et l’échange de tirs entre l’armée et des manifestants qui ont coupé des routes en signe de protestation contre le siège de Ersal ont finalement fait un mort. L’homme a été tué lorsque l’armée a tenté de repousser des manifestants qui ont coupé la route près de Masnaa, poste-frontière près de la Syrie. Dans la nuit de jeudi à vendredi, à la suite de négociations avec l’armée, les routes bloquées par les protestataires ont été rouvertes hier au petit matin.
Dans un communiqué publié hier, l’armée a confirmé l’échange de tirs, faisant état de blessés chez les manifestants et également de quatre militaires, mais n’a pas fait état de la mort du manifestant en question. « L’armée est parvenue à empêcher toute manifestation d’éléments armés dans la rue et à restaurer le calme », a indiqué le commandement qui a précisé que « des personnes armées ont tiré, vendredi matin, des coups de feu contre des postes de l’armée à Majdel Anjar, Masnaa et Arab el-Faour ». « Les unités de l’armée ont riposté et l’armée a effectué des perquisitions dans le but d’arrêter les tireurs et a appréhendé 22 suspects », a poursuivi le communiqué, exhortant les citoyens au calme et à ne pas croire les rumeurs. « Pas de laxisme envers les hors-la-loi et les agresseurs contre l’institution militaire », a conclu le communiqué.
De son coté, le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, a appelé hier les responsables politiques, spirituels, judiciaires et médiatiques à unifier leurs efforts pour soutenir l’armée dans sa mission au lieu de l’accabler au quotidien. « L’armée libanaise n’est pas responsable de la discorde confessionnelle ou des conflits politiques locaux et régionaux », a-t-il ajouté lors d’une rencontre avec une délégation de druzes de la Montagne. Le général Kahwagi a remercié la délégation d’avoir soutenu l’armée, affirmant que la campagne menée contre la troupe servait les intérêts des ennemis du Liban. « Le Liban fait face à un grand danger », a-t-il précisé, avant de recevoir, à Yarzé, l’ambassadeur italien, Giuseppe Morabito, avec lequel il a discuté des relations entre les armées des deux pays.
Pour sa part, le ministre sortant de la Défense, Fayez Ghosn, a exprimé ses craintes « devant ce qui se trame, dans le plus grand secret, contre le Liban ». Dans un communiqué publié par son bureau de presse, il a estimé que ces plans ourdis contre le pays « expliquent les tensions des dernières heures, les manifestations armées, le blocage des routes et les attaques menées contre des postes de l’armée ». Tout en saluant le rôle de la grande muette, il a souligné que « faire preuve de sagesse n’est pas synonyme d’incapacité ». « Les agissements de l’institution militaire sont guidés par les intérêts nationaux et la volonté de sauvegarder la paix civile », a-t-il martelé, indiquant que « l’armée ne gardera pas les bras croisés et utilisera la force au besoin pour préserver la sécurité et la stabilité ».

Un peu partout, des incidents sécuritaires...
Les violences éclatent tour à tour dans différentes régions du pays, sur fond de conflit syrien qui continue à creuser l’écart entre Libanais. Au Akkar, jeudi soir, des inconnus ont fait feu sur les gardes du corps de cheikh Maher Abdel Razzak, chef du Mouvement de la Réforme et de l’union, dans son domicile à Berkayel. À Bir el-Abed, dans la banlieue sud de Beyrouth, deux hommes de la famille Mokdad ont été tués à la suite d’un conflit avec un membre de la famille Ghader. L’armée a vite fait de se déployer dans les rues des quartiers environnants pour contenir l’incident.
À Ersal, où les violences font désormais partie du quotidien, les jeunes candidats au bac ou au brevet, et dont le nombre dépasse les 330 étudiants, s’inquiètent de devoir présenter leurs examens officiels dans les villages avoisinants, à majorité partisane du Hezbollah. Le ministère de l’Éducation ayant refusé d’ouvrir un centre d’examens dans la ville et le blocage de la route principale de Ersal obligeant les étudiants à se rendre aux centres d’examens par des chemins secondaires sinueux, le directeur d’une des écoles de Ersal, Ibrahim Houjeiri, a fait assumer au ministère et aux forces de sécurité la responsabilité de tout incident qui surviendrait aux étudiants. « L’armée nous a promis d’accompagner les élèves sur la route et de les protéger », a-t-il ajouté. Pourtant, certains parents refusent toujours d’envoyer leurs enfants « dans la gueule du loup ».
Enfin, à Tripoli, un citoyen du nom de Omar Samadi a été tué par erreur, au marché des légumes, lors d’un accrochage entre des membres des familles Darwiche et Abdo. La mort de Samadi a suscité une vague de colère. Des voitures ont été caillassées lors de l’évacuation de la dépouille mortelle de la victime et des coups de feu ont été tirés depuis Bab el-Tebbaneh.

 

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