Un responsable du Quai d’Orsay a brossé un tableau plus que pessimiste de la situation interne expliquant que, du fait de la paralysie et du vide aux niveaux gouvernemental et parlementaire, et tout récemment au niveau du Conseil constitutionnel, le pays se trouve « en état d’apesanteur » alors que les combats en Syrie connaissent de graves répercussions dans les zones frontalières libanaises nord et nord-est ainsi que dans de grandes villes, telles que Tripoli et Saïda. À moins d’un dernier sursaut de leaders responsables pour mettre fin aux divisions des forces politiques libanaises, entre pro-Assad et partisans de la rébellion, le Liban se trouve au bord du gouffre sans aucune possibilité d’intervention d’une partie extérieure comme cela s’était passé à Taëf et à Doha, a ajouté ce responsable.
Des institutions, seules la présidence de la République, l’armée et la Banque centrale tiennent encore debout sans que cela suffise pour débloquer la situation, estime-t-il.
Le responsable précité rappelle aussi l’extrême gravité de la crise économique (tourisme, transit, commerce, industrie, etc.) et des problèmes inhérents à la présence de réfugiés syriens qui, avec les ressortissants de pays voisins présents normalement sur le sol libanais, atteignent aujourd’hui 1,5 million de personnes.
Sur la possibilité d’un ultime recours à l’armée libanaise, le diplomate a estimé qu’elle n’a ni les effectifs ni les équipements suffisants pour maintenir l’ordre dans tout le pays.
Il faudrait, a-t-il ajouté, convaincre le Hezbollah de retirer ses forces de Syrie et d’engager, en tant que force politique libanaise, un dialogue qui pourrait mener à un statu quo puis à une reprise de la vie politique dans le pays. « Les Libanais doivent comprendre que le salut ne viendra que de l’intérieur et que même la France, grande amie du Liban, ne peut rien faire pour le moment », conclut la source susmentionnée.
« Le Liban est rattrapé par la crise syrienne depuis l’épisode de Qousseir et la participation du Hezbollah aux combats dans cette localité », estiment des sources diplomatiques françaises qui ne cachent plus, depuis quelques jours, leur très vive inquiétude de voir le Liban sombrer dans le chaos du fait de la paralysie de la plupart de ses institutions. Un responsable du Quai...
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OISEAU DE MAUVAIS AUGURE !
SAKR LOUBNAN
10 h 58, le 20 juin 2013