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À La Une - Iran

Rohani reste ferme sur le nucléaire

Excluant tout arrêt de l’enrichissement d’uranium, le président élu promet toutefois plus de « transparence » sur son programme controversé.

En politique intérieure, M. Rohani a assuré que son gouvernement serait « non partisan » et qu’il comprendrait « des modérés, des réformateurs et des conservateurs ». Majid Hagdost/Fars News/Reuters

Le président iranien élu Hassan Rohani a maintenu la ligne du régime islamique sur le dossier nucléaire en excluant hier tout arrêt de l’enrichissement d’uranium, mais a promis plus de « transparence » sur ces activités. M. Rohani, un religieux modéré de 64 ans soutenu par le camp réformateur, s’exprimait lors de sa première conférence de presse depuis son élection vendredi dès le premier tour, après huit ans de gouvernement conservateur sous Mahmoud Ahmadinejad marqué par la crise du nucléaire.


« L’époque » des demandes occidentales pour un arrêt de l’enrichissement d’uranium « est révolue », a dit le président élu, assurant qu’il existait « de nombreuses voies pour créer la confiance » car l’Iran allait « faire (preuve de) plus de transparence pour montrer que (ses) activités sont conformes aux règles internationales ». L’Iran, malgré ses démentis, est accusé par l’Occident et Israël de vouloir se doter de l’arme atomique sous le couvert de son programme nucléaire civil. La communauté internationale a imposé des sanctions à l’Iran pour le contraindre de cesser ses activités sensibles dont l’enrichissement d’uranium. Parallèlement, des négociations entre l’Iran et les grandes puissances (le groupe 5+1) pour régler la crise n’ont enregistré aucun progrès. « Le principe est de rendre plus actives les négociations avec le groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), le problème nucléaire ne peut être réglé que par les négociations. Les menaces et les sanctions ne sont pas efficaces », a-t-il poursuivi. « Les sanctions sont injustes, le peuple iranien n’a rien fait pour les subir. Nos activités (nucléaires) sont légales. Ces sanctions sont au désavantage de l’Occident et profitent seulement à Israël », a ajouté M. Rohani, les sanctions ayant provoqué une crise économique en Iran.


Dans le dossier nucléaire, « M. Rohani va utiliser son expérience en diplomatie pour faire baisser la pression des sanctions par la négociation » avec les grandes puissances, a déclaré Mohammad-Bagher Nobakht, son conseiller pour les affaires économiques, cité hier par la presse. En visite à Bagdad, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, représentant des 5+1 dans les discussions avec l’Iran, a affirmé qu’elle continuerait à « exhorter l’Iran à travailler étroitement (...) pour créer la confiance quant à la nature de son programme nucléaire ». « Une solution à cette question est urgente », a pour sa part estimé l’Allemagne qui souhaite « poursuivre le dialogue » avec Téhéran.

 

(Portrait : Hassan Rohani, un religieux modéré à la tête de l'Iran)

Dialogue avec les USA
Sur le dialogue avec les États-Unis, ennemi juré de l’Iran, le président élu a souligné que « tout dialogue avec les États-Unis doit se faire dans l’égalité et le respect mutuel et à certaines conditions », en citant notamment la nécessité pour Washington de « reconnaître les droits nucléaires » de son pays. M. Rohani, qui prend ses fonctions le 3 août, a promis durant la campagne électorale plus de souplesse dans le dialogue avec l’Occident, mais sa victoire ne marquera toutefois pas une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l’autorité directe du guide suprême et numéro un du régime Ali Khamenei. Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l’État.

Relations avec Riyad
M. Rohani a aussi souligné que son gouvernement allait développer les relations avec l’Arabie saoudite, qui se sont détériorées ces dernières années, notamment en raison de la crise syrienne. « La priorité de mon gouvernement est de renforcer les relations avec les pays voisins (...) les pays du golfe Persique et arabes ont une importance stratégique et sont nos frères », a-t-il dit, au moment où les monarchies sunnites du Golfe entretiennent des rapports extrêmement méfiants avec l’Iran chiite, en accusant celui-ci de s’ingérer dans leurs affaires intérieures. Sur la Syrie, où l’Iran appuie le régime Assad, M. Rohani a souligné que « la crise syrienne doit être réglée par le peuple syrien. Nous sommes contre le terrorisme, la guerre civile et les interventions étrangères (...). Le gouvernement actuel doit être respecté par les autres pays jusqu’à la prochaine élection (présidentielle de 2014) et ensuite c’est le peuple qui décidera ».

Cabinet non partisan
En politique intérieure, M. Rohani a assuré que son gouvernement serait « non partisan » et qu’il comprendrait « des modérés, des réformateurs et des conservateurs ». Il a également « invité » le candidat réformateur Mohammad Reza Aref, qui avait aidé à son élection en se désistant, à intégrer son cabinet. « C’est à lui de décider », a-t-il précisé. Un seul incident a émaillé cette première conférence de presse. Alors que le président Rohani quittait la salle, un inconnu a lancé un message de soutien au leader réformateur Mir Hossein Mousavi, en résidence surveillée depuis 2011.

 

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