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À La Une - syrie

L'ONU réclame un accès humanitaire "immédiat" à Qousseir

Après ses succès face aux rebelles, le régime syrien monte à l'assaut de Homs et d'Alep.

Des soldats syriens prennent une photo le 7 juin 2013 dans le village de Dabaa, près de Qousseir la ville rebelle reconquise par le régime. REUTERS/Rami Bleible

Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé vendredi au gouvernement syrien un "accès immédiat, sûr et sans entrave" pour les organisations humanitaires à la population civile de Qousseir (centre-ouest), ancien bastion rebelle reconquis mercredi et bouclée depuis par l'armée.

 

Parallèlement, l'ONU a lancé un appel de fonds d'un montant record de 5,2 milliards de dollars pour aider jusqu'en décembre plus de 10 millions de Syriens affectés par le conflit, soit près de la moitié de la population du pays dévasté  par plus de deux ans de violences.

 

Après avoir reconquis mercredi, avec l'aide cruciale du Hezbollah libanais, la ville de Qousseir, dévastée (voir diaporama ici) par deux semaines de combats féroces, puis le village voisin de Dabaa, l'armée avançait vendredi vers Boueida al-Charqiya, soumis à un violent pilonnage, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Des centaines de blessés et de civils se sont réfugiés dans cette localité après la chute de Qousseir, un carrefour des routes d'approvisionnement pour l'armée et pour les rebelles situé dans la province centrale de Homs près de la frontière libanaise. La ville se trouve entre Damas et le littoral, fief de la minorité alaouite dont est membre le président Bachar el-Assad.

 

"L'armée cherche à contrôler totalement Qousseir et sa région", a prévenu le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Elle ne laisse aucune porte de sortie aux rebelles, aux civils, ou aux blessés. Elle veut soit anéantir les rebelles, soit les faire prisonniers".

Selon des experts, l'armée cherche maintenant à déloger les rebelles de la ville de Homs, non loin de Qousseir.

 

(Analyse : Avec la capture de Qousseir, le régime syrien prend le dessus)


 

Plus au nord-est, l'armée massait des "milliers de soldats" dans la région d'Alep pour tenter de reprendre les positions rebelles notamment près de la frontière avec la Turquie. "Ils veulent couper les approvisionnements en armes des rebelles à partir de la Turquie", selon l'OSDH. Le Hezbollah a "envoyé également des dizaines de ses cadres pour former des centaines de Syriens chiites au combat", selon lui. Les alaouites sont une branche du chiisme alors que les rebelles sont dans leur grande majorité sunnites.

 

Cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, le grand mufti d'Arabie saoudite, royaume sunnite qui soutient la rébellion, a appelé gouvernements et responsables religieux à prendre des "mesures" contre le Hezbollah, "un groupe sectaire répugnant", pour son intervention dans le conflit.

 

Dans le même temps, l'OSDH a diffusé vendredi une vidéo montrant l'exécution pour vol et meurtre d'un chef d'une brigade rebelle sur décision d'un "tribunal islamique" à Alep, dans le nord de la Syrie. De nombreux groupes rebelles islamistes ont créé des "tribunaux islamiques" dans des zones qu'ils contrôlent en Syrie, qui infligent des peines inspirées de la charia (loi islamique).

 

Une télévision belge a diffusé une autre vidéo qui aurait été tournée en Syrie et sur laquelle apparaissent des hommes s'exprimant en néerlandais et en français, avec un accent belge, montrant la décapitation d'un homme. Le Parquet fédéral belge, chargé des questions de terrorisme, a indiqué que la vidéo allait être examinée dans le cadre d'une enquête ouverte sur le départ de volontaires belges pour la Syrie.

 

 

Kuneitra

Par ailleurs, au lendemain de la reprise du point de passage de Kuneitra, le seul sur la zone de séparation entre la Syrie et Israël sur le Golan, des combats avaient lieu dans la ville parallèlement à un bombardement des forces régulières, selon l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de médecins.

Israël, officiellement en état de guerre avec la Syrie, a renforcé son dispositif militaire sur la partie du Golan qu'il occupe depuis 1967, avec le déploiement de chars non loin du passage.

 

Parallèlement, l'ONU a indiqué vendredi que l'offre de Moscou de remplacer le contingent autrichien de Casques bleus qui va se retirer du Golan, conformément à la décision de Vienne, n'est pas recevable.

"Nous sommes sensibles au fait que la Russie envisage de fournir des troupes pour le Golan, mais l'accord de désengagement et son protocole, conclu entre la Syrie et Israël, n'autorisent pas les membres permanents du Conseil de sécurité à participer à la Fnuod (Force des Nations unies pour l'observation du désengagement sur le Golan), a expliqué le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.

 


La conférence de Genève

Avec ses succès militaires, le pouvoir apparaît en position de force, surtout dans la perspective d'une conférence de paix internationale que Moscou et Washington cherchent, non sans difficultés, à réunir en juillet. Après celle de mercredi entre Moscou, Washington et l'ONU, une nouvelle réunion préparatoire se tiendra le 25 juin.

Selon la Russie, l'un des derniers pays à soutenir le régime Assad, le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem représentera le pouvoir à la conférence internationale dite "Genève-2". L'opposition a conditionné sa participation à cette conférence à un départ de M. Assad et au retrait des combattants du Hezbollah et "des militants d'Iran" de Syrie.


 

Deux journalistes français disparus

Enfin, au lendemain de l'annonce par le journal italien La Stampa que son journaliste Domenico Quirico, disparu depuis le 9 avril, "est vivant et en Syrie", la radio Europe 1 a affirmé être sans nouvelles depuis 24 heures de deux de ses journalistes français qui faisaient route vers Alep.

"Il s'agit de Didier François, grand reporter au sein de la rédaction, habitué des zones sensibles, et d'Edouard Elias, photographe, missionné par la radio", a précisé la station dans un communiqué, ajoutant qu'elle était en contact permanent avec les autorités françaises qui mettent tout en œuvre pour obtenir plus d'informations.

"Je demande que ces journalistes soient immédiatement libérés", a déclaré le président français François Hollande, en visite au Japon.

Parmi les autres journalistes étrangers actuellement portés disparus en Syrie figure l'Américain James Foley, 39 ans, un reporter de guerre expérimenté enlevé fin novembre dans le nord du pays. James Foley avait fourni des reportages vidéo sur la guerre en Syrie à l'AFP.

 

Vingt-quatre journalistes ont trouvé la mort depuis le début de la révolte contre le régime en Syrie le 15 mars 2011, selon un décompte établi par l'AFP et Reporters sans frontières (RSF). On compte aussi quatre Français, une Américaine, une Japonaise, un Irakien. On dénombre également au moins une cinquantaine de morts parmi les centaines de "citoyens journalistes" qui, face aux restrictions imposées par le régime à la presse professionnelle, se sont armés de caméras pour témoigner de la situation dans leur pays.

 

 

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Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé vendredi au gouvernement syrien un "accès immédiat, sûr et sans entrave" pour les organisations humanitaires à la population civile de Qousseir (centre-ouest), ancien bastion rebelle reconquis mercredi et bouclée depuis par l'armée.
 
Parallèlement, l'ONU a lancé un appel de fonds d'un montant record de 5,2 milliards de dollars pour aider...

commentaires (8)

Qui donc aurait penser le contraire? On change pas une équipe et/ou une tactique qui gagne, comme on dit. C'est la guerre avec toute son absurdité, mais c'est le gagnant qui écrira l'histoire! il faut espérer le peuple Syrien gagne en s'asseyant autour d'une table de négociations.

Ali Farhat

18 h 37, le 07 juin 2013

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Commentaires (8)

  • Qui donc aurait penser le contraire? On change pas une équipe et/ou une tactique qui gagne, comme on dit. C'est la guerre avec toute son absurdité, mais c'est le gagnant qui écrira l'histoire! il faut espérer le peuple Syrien gagne en s'asseyant autour d'une table de négociations.

    Ali Farhat

    18 h 37, le 07 juin 2013

  • SEULS LES FANATIQUES NE SE RENDRAIENT PAS À L'ÉVIDENCE DE CE QUI CHANGE DANS LE MONDE. POUTINE RÊVE DE RESSUSCITER LA " GRANDE RUSSIE " LA RUSSIE ORHTODOXE DES TSARS... ET, DEVANT LES TERGIVERSATIONS DES ABRUTIS OCCIDENTAUX, AINSI EN EST-IL ! PLUS DE RÉPÉTITION DE LA DÉBACLE YOUGOSLAVE NE SERAIT PERMISE ! PLUS DE LYBIE ! LA RUSSIE NE PERMETTRAIT PAS D'ÊTRE ENCERCLÉE PAR LES DÉPLOIEMENTS DE SYSTÈMES OFFENSIFS... PRÉTENDUS DESTINÉS CONTRE D'AUTRES... NI D'ÊTRE AGITÉ DORÉNAVANT PAR LES REMOUS DES EXTRÉMISMES ISLAMISTES DE L'OURAL... ET L'OURS BLANC : DU PÔLE NORD AU PÔLE SUD S'EST RÉVEILLÉ ! PHENIX RESSUSCITE, À NOS YEUX, DE SES CENDRES ! NON PAS L'U.R.S.S. MAIS LA GRANDE RUSSIE ORHTODOXE DES TSARS !!!

    SAKR LOUBNAN

    17 h 14, le 07 juin 2013

  • La crainte est de voir exploser une guerre confessionnelle entre chiites et sunnites à grande échelle . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    17 h 10, le 07 juin 2013

  • C'est le chant du cygne Noir de ce "régime" de Malheur ; il ne sait plus où donner de sa grosse et/ou Petite tête ! On dirait le Psychotique Petit Adolph tentant en désespoir de "cause?" de faire en 45 encore une Misérable "percée" par Bastogne.... Quels Niais.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    14 h 58, le 07 juin 2013

  • j'aimerais pas être à la place de ceux, qui sur un coup de dés, ont provoqué la conflagration syrienne, en se servant au début des évènements, des véritables démocrates syriens, vite laminés par une répression impitoyable. Ils avaient parié sur une chute rapide du régime, surtout après l'attentat qui a décapité une partie de son appareil. Mais en plus d'être impitoyable et prêt à tout pour survivre, ce régime s'est révélé beaucoup mieux organisé que les commanditaires de la phase B du soulèvement ne le pensaient. Et surtout, personne ne pariait un kopek sur la fermeté de Moscou... y compris votre serviteur. Et là y a eu erreur...Le Russe nouveau est arrivé...humilié en Yougoslavie, baisé en Lybie, tout le monde pensait qu'il avait en quelque sorte pris l'habitude de se faire rouler dans la farine...manque de bol, pas cette fois ci! D'où l'attitude pour le moins en retrait de Obama, pas chaud, chaud pour y aller. Moralité, faut pas faire chier le Russe plus que de raison...çà l'énerve!

    GEDEON Christian

    14 h 53, le 07 juin 2013

  • 2 Journalistes français ont été kidnappés, à priori par les intégristes anti Assad. En essayant de voir plus clair: Ces rebelles sont hétéroclytes: Une partie est syrienne et une autre étrangère: Venant des 4 coins du pays. Parmi ces integristes étrangers: Nous trouvons des maghrebins, africains etc...Allez savoir si ces rebelles appuyés par la France, il n'y aurait pas certains maliens ou autres qui seraient à l'origine du kidnapping en réponse à l'envoi de l'armée française au Mali?? D'une part l'occident combat les intégristes et "terroristes"..Parfait..Mais d'autre part, ce même occident appuie "presque honteusement" ces mêmes intégristes en syrie...Normalement, ce sont les "modérés" qui sont appuyés...Mais où sont ils sur le terrain ces modérés?? L'embarras occidental, l'hésitation occidentale, le paradoxe continu dans leurs appuis fera en sorte qu'Assad fort de l'appui clair et net, des iraniens ( et la milice iranienne basée au Liban) et russes, pourra sortir vainqueur ...Temporairement. Mais pas en définitif. Il ne pourra jamais gouverner toute la syrie comme dans le passé...Impossible pour l'un comme pour l'autre de gouverner.

    jean-pierre EL KHOURY

    13 h 59, le 07 juin 2013

  • Ce matin sur toutes les radios et télé françaises , pour la 1ére fois depuis 2 ans et 3 mois , on ne parle de la Syrie que pour nous informer de la disparition des 2 journalistes.Rien sur les combats, les prises de villes les victoires, les conférences des "amis" de..., incroyable on dirait qu'une réddition avait été signé par les sponsors des mercenaires, et je me suis rappelé quand je disais que ces alliés euro/yanky/takfiristes n'hésiteraient pas à abandonner la partie, la conscience tranquille d'avoir quand même payé un salaire aux pauvres "embarqués" dans une guerre qui n'était pas faite à leur mesure. Je respecte leur combat et leur courage, et je garde bon espoir que la prochaine fois ils s'en serviront pour s'attaquer au vrai ennemi, l'usurpateur de terres de leurs vrais coreligionnaires. Les leçons à tirer de ce lachage feront long feu, la véritable conséquence sera un retournement dans le retournement et non pas, un déferlement sur le Liban, rest assured.

    Jaber Kamel

    13 h 28, le 07 juin 2013

  • LOL... Ces baassiotes scandent leur appui à? Hafez el Assad...Ca lui fait une belle jambe à ce Hafez..Puisqu'il est mort et enterré..Appuyez le toujours..Cela ne lui fera ni chaud ni froid..Voici une preuve de plus de la mentalité arriérées et immature des peuples arabes... En occident, même de leur vivant, les responsables politiques ne font pas l'objet de manifs genre" bel rouh bel damm nafdik ya hollande, ya sarkozy ou ya Obama!!!! A fortiori personne n'ira appuyer les décédés du genre de John Kennedy ... en 2013 ...Lol.... Pauvres arriérés..

    jean-Pierre EL KHOURY

    13 h 14, le 07 juin 2013

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