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À La Une - Journée mondiale sans tabac

Ils ont arrêté ou tenté d'arrêter de fumer, nos lecteurs témoignent

Volonté, rechute, sentiment de liberté, douleurs ... Nos lecteurs racontent leur combat contre la cigarette.

Thérapie de groupe


Pour arrêter de fumer, j’ai suivi un "plan de 5 jours", démarré à Paris un lundi soir et terminé le vendredi suivant, il y aura de ça 33 ans en novembre prochain.

 

Ce "plan" a consisté en une réunion chaque soir à laquelle assistaient environ 150 personnes, réunion au cours de laquelle intervenaient des professionnels (médecin, psychologue, nutritionniste) ainsi que d’anciennes "victimes" qui apportaient leurs témoignages. Nous (le public) pouvions aussi intervenir et réagir, poser des questions. Aujourd’hui, on appellerait cela une thérapie de groupe.

 

Je me rappelle avoir fumé ma dernière cigarette avant d’entrer à la première réunion et l’intervenant nous a demandé de nous auto-persuader que c’était la dernière ! Au cours des réunions, il nous a été expliqué le fonctionnement du cerveau et du corps lorsqu’on fumait, le rôle et les effets de la nicotine sur les cellules nerveuses du cerveau, les effets du goudron sur les poumons, sur la circulation sanguine. Nous apprenions aussi comment évacuer la nicotine en 16 jours, en buvant beaucoup d’eau et/ou en mangeant des fruits aqueux, la saison s’y prêtait avec les oranges et les clémentines (je me rappelle en avoir mangé près de deux kilos par jour !), et comment "endormir" les cellules nerveuses du cerveau en n’ingurgitant aucun produit susceptible de les exciter (tels que le café, la moutarde, le vinaigre). Je me souviens qu'à l'époque, j'ai bu une tasse d’eau chaude avec deux gouttes de citron au petit-déjeuner pendant 16 jours !

 

Après ces 16 jours, il s’agissait de tenir et d’en parler autour de soi, et là tous les moyens ont été bons : prosélytisme, éloignement des amis fumeurs, sachant qu’une envie de fumer dure trois minutes au cours desquelles il s’agit de penser à autre chose et de faire quelque chose qui occupe les mains. Ces 32 ans et quelque sont en réalité l’addition de périodes de 3 minutes !

 

Je me souviens avoir eu des douleurs insupportables aux bras et aux jambes, des maux de tête à me taper la tête contre un mur, je me battais contre moi-même, j’en garde un souvenir très fort.

Aujourd’hui, je m’estime encore en convalescence et ce sera pour le reste de mes jours, mais je suis content d’en parler encore avec des fumeurs car je crois que bon nombre d’entre eux veulent arrêter et ne sont tout simplement pas informés.

Marc Lecalot

 

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Du courage

J'ai essayé plusieurs fois d'arrêter. Mais j'avais toujours faim et je replongeais à cause de la prise de poids. Puis je me jurais de nouveau de ne pas refumer, mais les problèmes personnels, je ne les oubliais qu’avec la cigarette. Aujourd’hui, je fume de nouveau, mais beaucoup moins car les cigarettes sont très chères en France. Ne pas fumer est très difficile, il faut du courage et de la volonté et surtout une occupation qui vous empêche d'y penser.

Mhelene Wilmet (Via Facebook)

 

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Du jour au lendemain


J'ai commencé à fumer quand j'avais 15 ans, 7 à 8 cigarettes par jour. Quand j'ai terminé ma dernière année d’université, j'ai arrêté de fumer. Une décision prise du jour au lendemain et ça a parfaitement marché. Pas de rechute, ce fut très facile pour moi et depuis je n'ai jamais senti le besoin de recommencer. En fait, je n'ai jamais compris pourquoi arrêter de fumer est tellement difficile pour certains. Quand on s'y met, on peut le faire. Il faut ne pas trop y penser, c'est tout.

Rima Bouyounes (via Facebook)

 

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Je la hais !


Ca y est, le point de non retour est franchi, durant presque vingt ans je l’ai aimée, j’ai adoré la tenir entre mes mains, parfois il m’est arrivé de chercher son odeur entre mes doigts. Elle et moi, je pensais que c’était pour la vie.

 

Le premier désamour est arrivé au mois de novembre, pour mon anniversaire, je n’avais plus envie d’elle. Oh, au départ et après tant d’années, j’ai cru que cela était normal, qu’une lassitude s’installe. Les jours suivant, je la regardais sans envie, lorsque son odeur me surprenait, le dégoût, une envie de vomir me saisissaient.

 

L’hiver est passé, je la touchais rarement. Parfois j’avais envie d’elle de manière effrénée, mais rapidement, clandestinement, sans que ma famille me voie en sa compagnie. Oui, elle me rendait honteux.

 

Puis, comme par enchantement, elle a disparu de ma vie. Parfois, je la croisais entre les mains d’autres hommes et il m'est arrivé d’être jaloux. Alors droit dans les yeux je la toisais, puis dédaigneusement, je détournais mon regard et poursuivais mon chemin en me disant que j’étais bien heureux sans elle !

 

L’été arriva, la chaleur, les promenades en bord de mer, la famille, le farniente m’occupèrent tant, qu’elle sortit de ma mémoire visuelle, affective, charnelle.

 

Un jour sans crier gare, alors que j’étais allongé sur le sable d'une belle plage de Byblos, son parfum m’a réveillé, entre tous je l’ai reconnu immédiatement, il y a des odeurs que l’on ne peut oublier. Je me suis redressé, au premier coup d’oeil je l’ai vue, toujours aussi belle et fière, entre leurs mains pas encore dégoûtées d’elle. Elle représentait un magnifique trophée et pourtant ils ne voulaient pas la voir et l’entendre telle qu’elle était vraiment. Moi-même il m’avait fallu du temps pour l’admettre, accepter qu’avec elle j’étais tout sauf libre, qu’entre mes mains, qu’entre leurs mains, elle était le même poison, cancer, une véritable autoroute à toutes sorte de maladies pour nous hommes et femmes qui la tenions dans nos doigts si fièrement, cette maudite cigarette !

 

Oui, il m'a fallu voir ces gens qui sous une chaleur écrasante la fumaient sur la plage, polluant de manière olfactive leurs proches mais aussi les pauvres vacanciers qui se trouvaient près d’eux. Mais le plus choquant dans l’histoire, dans l’attitude de ces fumeurs, était le fait que 95% d’entre eux l’écrasaient le plus simplement du monde en l’enfouissant sous le sable. Non content de polluer l’atmosphère de leurs volutes, ils polluaient pour les siècles à venir ces si belles plages ou leurs petits enfants viendraient peut être un jour se prélasser.

 

Moi aussi j’ai été un fumeur heureux, en rien je ne suis aujourd’hui un non fumeur intolérant mais jamais, si ma mémoire est bonne, je n’ai été un fumeur mal élevé, sale, se fichant royalement des autres, en l’occurrence les non fumeurs, et de l’environnement, même si parfois en ville, faute de cendrier, j’ai jeté ma clope dans le caniveau. Il y a dans l’attitude de mes anciens amis fumeurs, un comportement que je ne comprends pas et n’accepte plus.

 

Il est temps pour les Libanais de se défaire de cette mauvaise habitude, l’Etat manque cruellement d’argent, qu’il taxe doublement le prix du paquet de cigarettes, cela mettra un frein à cette consommation médicalement dangereuse et quant à ceux qui persisteront frénétiquement dans cette addiction, ils feront gagner de l’argent à la nation par leur dépendance !

 

Je ne suis pas de ceux qui veulent l’interdire partout, mais l’interdiction dans les lieux public me semble être un minimum tout comme dans les restaurants car lorsque l’on déguste des mets succulents, rien de plus désagréable que l’odeur d’une blonde ou d’un cubain venant titiller vos narines. Pour les endroits festifs tels les night club et autres bars, je laisserais la liberté aux noctambules de décompresser, trop d’interdits nuisent à la vie sociale.

 

Depuis longtemps, on me dit que la cigarette est has been, qu’elle pue, laisse de mauvaises odeurs en bouche, sur les cheveux, vêtements, dans les voitures, maisons, que se sont majoritairement les prolétaires qui la consomment et font la richesse des grandes marques de tabac. J’ai mis une vingtaine d’année pour le comprendre, le réaliser, j’ai observé partout où j’allais qui la fumait. Ce que j’ai vu ne m’a pas rassuré voire même dégoûté. En rien je n’ai envie d’être associé à ces gens qui y sont accros. D’un plaisir festif, elle est devenue une désagréable habitude dérangeante pour tous. C’est pourquoi aujourd’hui je peux dire, écrire que je la hais, qu’il faut tout faire pour bannir de nos vies ces maudites cigarettes qui à long terme apportent plus de malheur que de réconfort !

 

Anthony Darmo

 

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Juste de la bonne volonté


J'ai arrêté de fumer en 2010 après 12 ans d'addiction. Je fumais un paquet et demi par jour et j'adorais ça. Je ne pensais jamais arrêter, surtout que je suis entourée de grands fumeurs et que ma vie est pleine de stress.

En août 2010, je suis tombée super malade que je ne pouvais plus quitter mon lit. Bien évidemment, je ne pouvais pas fumer non plus. Après 3 jours de maladie, d'antibiotiques et pas de cigarettes, j'ai décidé de ne plus jamais fumer.

C'était plus facile que je ne le pensais. Du jour au lendemain, sans patch ni recette spéciale ...juste de la bonne volonté. Tout est différent depuis ce jour-là. J'ai retrouvé mes sens du goût et de l'odorat et bien sur mon souffle. Je n'arrive plus à supporter la fumée, ni l'odeur des fumeurs qui puent la cigarette. J'ai 31 ans et je me sens plus jeune que jamais, je n'ai pas du tout grossi au contraire je vais à la gym régulièrement et j'ai un corps et une peau de rêve. Evidemment, il y a des moments où la cigarette me manque, je rêve même parfois que je suis en train de fumer! C'était une grande partie de ma vie, de mes plaisirs et de mes habitudes mais je ne recommencerai jamais. Je me sens libérée! La vie est belle quand elle est saine! Je souhaite que tout le monde arrête, c'est possible et ça vaut le coup surtout!

 

Joanne Sablich Aoun

 

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D'un seul coup

J'ai 49 ans, et cela fera bientôt un an que j'ai définitivement arrêté de fumer, par la force de ma seule volonté. Je n'ai pas souhaité finir malade d'un cancer du poumon ou victime d'un emphysème pulmonaire et être accrochée à une bouteille d'oxygène jusqu'à ma mort... Cela s'est fait d'un seul coup. J'avais pris ma décision et c'était la bonne. Je n'ai pas regretté une seule seconde. Je n'étais pas une grosse fumeuse, mais disons que tenir une cigarette slim entre mes doigts me plaisait énormément, dans un café, au restaurant, dans une soirée. J'aimais le coté convivial de la chose et le geste.

Si me retrouver plus tard dans une situation où habituellement j'aurais allumé une cigarette a été un peu difficile pendant 6 mois, ensuite l'habitude de ne plus fumer et le fait de ne plus en ressentir le besoin m'a bien aidée. Je me suis mise au sport, j'ai un peu contrôlé mon alimentation. Et voilà, jamais je ne me suis sentie aussi bien, j'ai une mine superbe, une très belle peau, une pêche d'enfer et ne suis pas tombée malade une seule fois cet hiver !

Depuis, j'essaie d'encourager mes amis fumeurs, les fumeurs de la famille à arrêter aussi... sans succès ! Il faut une vraie volonté d'en finir avec la cigarette et s'accrocher ! Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle !

JJ

 

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