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À La Une - Liban

Tripoli paralysée, pas de répit dans les violences

Ghosn met en garde contre la sédition ; plus de 10 morts et 126 blessés.

Les affrontements à Tripoli, au Liban-Nord, ont fait depuis dimanche 10 morts et 126 blessés. Joseph Eid/AFP

Les affrontements à caractère confessionnel se poursuivaient mercredi pour le quatrième jour consécutif à Tripoli, au Liban-Nord, le ministre démissionnaire de la Défense mettant en garde contre une extension de la sédition à tout le pays.

 
Mercredi, la capitale multiconfessionnelle du Liban-Nord était quasi-paralysée, les écoles et les universités sont restées fermées, alors que les routes étaient désertes. Des tirs de francs-tireurs et des accrochages intermittents ont été signalés entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbané (à majorité sunnite et anti-Assad) et Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad). Les accrochages augmentent par moment en intensité alors que des roquettes s’écrasent dans plusieurs quartiers de la ville.


En début de soirée, plusieurs médias libanais ont évoqué de violents affrontements entre les deux quartiers rivaux. L'Agence nationale d'information (ANI) a indiqué de son côté que le Premier ministre démissionnaire Najib Mikati a appelé les parties concernés au calme "afin d'éviter que le danger sur Tripoli" ne s'aggrave.
 

(Lire aussi : Altercation au siège de Dar el-Fatwa à Saïda)

 

Au total, au moins 10 personnes ont été tuées, dont deux soldats libanais, et 126 autres blessées dans ce nouveau round de violences qui a débuté dimanche. L'armée, qui a prévu des renforts conséquents, a été la cible de tirs nourris.

Tripoli est régulièrement le théâtre d'affrontements meurtriers en les deux quartiers historiquement rivaux, une situation largement alimentée par la crise syrienne.

 

Face à l’urgence de la situation, le ministre de la Défense, Fayez Ghosn, a mis en garde contre une extension de la violence si l'armée, déployée en force, ne parvenait pas à mettre fin aux affrontements à Tripoli.

"L’armée joue un rôle important dans la ville du nord (…) Le feu vert lui a été donné par les forces politiques pour faire le nécessaire", a déclaré M. Ghosn à la Voix du Liban (93.3). Le ministre a appelé les responsables politiques à lever la couverture dont pourraient bénéficier ceux qui menacent la sécurité de la ville. "Les affrontements de Tripoli sont le reflet des développements en Syrie", a encore souligné M. Ghosn.

 

Selon la chaîne LBC, la ville a connu dans la nuit de mardi à mercredi les affrontements les plus importants depuis dimanche. Grenades, tirs de RPG, de Katioucha, de roquettes B7 et Energa et autres roquettes de moyen calibre ont été échangés entre les quartiers de Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen. Des obus ont aussi éclaté au cœur de Tripoli, notamment sur la route d’el-Mina, au niveau de la rue des Banques et à Qobbé.

 

(Lire aussi : La (sérieuse) mise en garde de Sleiman)

 

Des ambulances ont par ailleurs été la cible de tirs et des dizaines de blessés n’ont pas pu être secourus. L’armée, dont l’une des positions a été touchée et deux de ses soldats blessés, a dû se retirer, mardi, de certaines rues en raison de l’intensification des accrochages. Les habitants, eux, ont tenté de fuir les zones de combats passant la nuit chez des proches en ville, alors que d’autres se sont terrés dans les abris.

 

Pour nombre d’observateurs, ces violences à Tripoli résultent de l’offensive lancée le week-end dernier par l’armée syrienne et le Hezbollah contre Qousseir, en Syrie.

Le pouvoir syrien et l'opposition armée s'accusent mutuellement de se servir de Tripoli comme d'une base arrière pour l'acheminement d'armes et de combattants.

 

Pour Waddah Charara, professeur de sociologie à l'Université libanaise, le Hezbollah est impliqué dans "la bataille de Qousseir car cette ville est la porte par laquelle passent les hommes et l'armement vers le nord du Liban et du nord du Liban vers la Syrie". Or, explique l'auteur de +l'Etat Hezbollah+ à l'AFP, "Tripoli est un bastion de l'opposition sunnite au Liban et en fermant cette porte il affaiblit ses principaux adversaires libanais, d'où l'importance de la prise de la ville".

 

Jusqu'à président, les efforts déployés pour contenir la violence sont restés vains.

 

Le député du courant du Futur, Mohammad Kabbara, a appelé mardi "les autorités à arrêter immédiatement Rifaat Eid, président du parti de Bachar el-Assad au Liban. Il menace Tripoli en y perpétrant des carnages. Eid doit être jugé et écoper de la peine capitale", a affirmé M. Kabbara qui  a appelé à une nouvelle réunion mercredi des notables de la ville.

Mardi, le parti arabe démocratique (alaouite) avait menacé de bombarder tous les quartiers de Tripoli. Son chef, Rifaat Eid, a déclaré que Baal Mohsen se vengera et appliquera la loi du Talion "œil pour œil, dent pour dent". Mercredi, ce parti a appelé à la retenue.

 

 

 

Lire aussi

Mourir pour Qousseir, l'éditorial de Issa Goraieb

 

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De Qousseir à Beyrouth, un forcing pour encercler le Hezbollah, l'éclairage de Scarlett Haddad

 

 

Pour mémoire

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Tripoli se rebelle contre la violence
Les affrontements à caractère confessionnel se poursuivaient mercredi pour le quatrième jour consécutif à Tripoli, au Liban-Nord, le ministre démissionnaire de la Défense mettant en garde contre une extension de la sédition à tout le pays.
 Mercredi, la capitale multiconfessionnelle du Liban-Nord était quasi-paralysée, les écoles et les universités sont restées fermées, alors que...

commentaires (7)

LORSQUE DE VERRE DÉBORDE !

SAKR LOUBNAN

20 h 28, le 23 mai 2013

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Commentaires (7)

  • LORSQUE DE VERRE DÉBORDE !

    SAKR LOUBNAN

    20 h 28, le 23 mai 2013

  • Et ces mêmes Traîtres balancés dans les Poubelles..... même de l'Histoire !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 27, le 23 mai 2013

  • Et pendant ce temps, des libanais sont entrain de mourir pour défendre un régime assassin. Ca c'est nouveau car ces libanais sont supposés mourir en martyr contre l'ennemi sioniste et non contre d'autres musulmans. Carlos Achkar

    carlos achkar

    20 h 03, le 22 mai 2013

  • Et pendant ce temps, les mercenaires fuient Qousseir déguisés en femme, avec burqa parfois, les civils sont protégés, mais ne bougent pas en masse de leur domicile, par contre les mercenaires redoublent d'ingéniosité pour pas se faire prendre. La partie nord peuplée en majorité de chrétiens attend d'être elle aussi débarassée des salafowahaboqataronosraiquesqaida.Le golan a connu une activité de résistance avec la mort d'un soldat israelien et 2 bléssés.Le navire qui transporte les missiles anti aériens S300 vers la Syrie légitime fait route, et kerry réclame le droit d'être un idiot, tout en demandant à Bashar d'oeuvrer pour la paix (!!!!), ça c'est pour la nouveauté.

    Jaber Kamel

    18 h 37, le 22 mai 2013

  • Triste comme au bon vieux temps de la guerre libanaise . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    13 h 44, le 22 mai 2013

  • Les Traitres envers le Liban seront Tous mis au pilori.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    13 h 27, le 22 mai 2013

  • Et pendant ce temps, la bataille de Qousseir la libérée entre dans sa phase 2, le nettoyage des poches de résistances des mercenaires refugiés au nord de la ville fuyant le feu des résistances, avec appel à l'aide pour des couloirs humanitaires pouvant servir à une débandade inéluctable . Un appel aussi à une convergence des forces mercenarisées prête à dégarnir tout le reste du pays, à leur place je resterai en place.Faut pas dégarnir les autres places , le vide sera vite rempli, conseil d'amis !!

    Jaber Kamel

    12 h 59, le 22 mai 2013

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