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Liban

Altercation au siège de Dar el-Fatwa à Saïda

Les cheikhs Soussane et Nassar se serrant la main devant les journalistes, après l’incident qui avait opposé leurs partisans au siège de Dar el-Fatwa, à Saïda. Mais le conflit sur le poste de mufti de Saïda est loin d’être terminé. Photo Ahmad Mantache

Un incident a opposé hier, au siège de Dar el-Fatwa à Saïda, cheikh Ahmad Nassar, désigné par le mufti de la République Mohammad Rachid Kabbani au poste de mufti de cette ville, et celui qui occupe toujours cette fonction selon les opposants au mufti, le cheikh Salim Soussane. Le heurt a eu lieu lorsque cheikh Soussane s’est vu interdire l’accès à son bureau, occupé par cheikh Nassar.

 

L’altercation, selon des témoins cités par l’Agence nationale d’information (ANI), a eu lieu entre les partisans des deux cheikhs, ce qui a nécessité le déploiement des forces de sécurité, notamment de la brigade antiémeute, qui a fermé la route menant au bâtiment. La détérioration de la situation a entraîné une réunion d’urgence du sous-conseil de sécurité de Saïda.


Finalement, cheikh Soussane a pu entrer au bâtiment. En quittant les lieux dans l’après-midi, il a rencontré cheikh Nassar et lui a serré la main devant les journalistes. Ce qui n’empêche pas les deux religieux d’être toujours en conflit. Un conflit qu’une délégation de Dar el-Fatwa à Beyrouth, réunie hier à Saïda, n’a pu dissiper.

 

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L’origine du conflit est l’élection de cheikh Nassar qui avait eu lieu le 14 avril dernier, mais au cours de laquelle le quorum n’avait pas été atteint au sein du Conseil supérieur chérié (dont le mandat a expiré). Une élection invalidée plus tard par le Conseil d’État. Les opposants au mufti Kabbani considèrent par conséquent que ces élections ne sont pas légitimes.


Plus tard dans la journée, cheikh Soussane a donné une conférence de presse dans laquelle il a considéré que les élections légitimes n’ayant pas eu lieu, il restait donc à son poste. « Cette affaire, dorénavant, doit être tranchée par la loi », a-t-il souligné.


Pour sa part, cheikh Nassar a assuré que le mandat de cheikh Soussane a expiré et qu’il en a été notifié officiellement. Il a affimé qu’il exercerait son travail à la tête de Dar-el-Fatwa à Saïda. Mais selon des informations transmises par la LBC, en raison des contacts qui se sont intensifiés hier, cheikh Nassar ne se rendra probablement pas au siège de Dar el-Fatwa aujourd’hui, en attendant les instructions du mufti Kabbani.

 

(Lire aussi : La (sérieuse) mise en garde de Sleiman)


C’est un communiqué publié hier par le Premier ministre sortant Nagib Mikati qui a tranché le débat. Le texte rappelle que le décret 18/55, datant du 13 janvier 1955, définit les règles selon lesquelles doivent être menées les élections dans les régions. Ce décret a accordé cette prérogative au Conseil supérieur chérié. « Or ce conseil a publié une décision portant le numéro 7/2013, datant du 7 mai dernier, qui a considéré que plusieurs muftis des régions, dont le mufti de Saïda, cheikh Salim Soussane, doivent rester à leur poste jusqu’à ce que leurs successeurs soient élus, poursuit le texte. Par conséquent, toute nomination contre la loi ne peut être prise en compte. »


Dans son communiqué, M. Mikati déplore « le cours dangereux vers lequel certains tentent d’entraîner la communauté sunnite ». D’autres réactions se sont succédé suite à cet incident. L’ancien ministre Omar Meskaoui, vice-président du Conseil supérieur chérié, a qualifié de « honteux » ce qui s’est passé à Saïda, estimant qu’il « va à l’encontre de l’opinion des électeurs de cette ville ». « Le mufti de la République sait parfaitement bien qu’il n’a pas le droit de nommer des muftis aux postes vacants sans qu’il n’y ait d’élection, a-t-il dit. Il a créé ce précédent contre notre avis. »


La Jamaa islamiya à Saïda a également fait assumer au mufti Kabbani la responsabilité de toute discorde qui pourrait naître de « ses décisions et ses mesures injustes, qui ne servent pas l’intérêt de la communauté ». Le parti affirme être hostile à tout règlement de la crise dans la rue. Enfin, le coordinateur du courant du Futur à Saïda s’était rendu à Dar el-Fatwa durant l’incident pour protester contre l’entrée de cheikh Nassar au siège de cette institution.

 

 

Pour mémoire

Le conflit s’envenime au sein de Dar el-Fatwa

 

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Un incident a opposé hier, au siège de Dar el-Fatwa à Saïda, cheikh Ahmad Nassar, désigné par le mufti de la République Mohammad Rachid Kabbani au poste de mufti de cette ville, et celui qui occupe toujours cette fonction selon les opposants au mufti, le cheikh Salim Soussane. Le heurt a eu lieu lorsque cheikh Soussane s’est vu interdire l’accès à son bureau, occupé par cheikh...

commentaires (1)

Décidément cette ville inspire pas mal de clownerie, mais le chef incontesté reste celui qu'on connait et pout qui la palme ne sera jamais retirée.Sérieusement, pourquoi le clan hariri n'accepte pas qu'on lui tourne le dos ? il n'est pas le représentant exclusif des sunnites au Liban , ni à Saida !

Jaber Kamel

10 h 34, le 22 mai 2013

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Commentaires (1)

  • Décidément cette ville inspire pas mal de clownerie, mais le chef incontesté reste celui qu'on connait et pout qui la palme ne sera jamais retirée.Sérieusement, pourquoi le clan hariri n'accepte pas qu'on lui tourne le dos ? il n'est pas le représentant exclusif des sunnites au Liban , ni à Saida !

    Jaber Kamel

    10 h 34, le 22 mai 2013

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