L’agence a indiqué s’attendre à ce que la rentabilité des banques libanaises soit mise sous pression à l’avenir en raison du ralentissement de l’activité économique.
L’agence de notation américaine Moody’s a abaissé la perspective sur la note souveraine libanaise de « stable » à « négative » reflétant une croissance à la baisse, un haut niveau d’endettement de l’État et la persistance des déficits courants et budgétaires.
Dans un rapport, l’agence a notamment invoqué la détérioration de la situation économique dans le pays, affecté par la crise syrienne, et exprimé ses craintes d’une déstabilisation politique en cas d’aggravement du conflit en Syrie.
Moody’s a pronostiqué un ratio de la dette au produit intérieur brut (PIB), qui avait chuté à 126 % en 2011 contre 172 % en 2006, en hausse à 133 % en 2014, contre 130 % actuellement.
Toutefois, l’agence a décidé de maintenir la note du Liban à B1 « en raison de l’abondance des réserves en liquidités détenues par le système bancaire libanais, qui témoigne d’une résilience prouvée aux crises, et qui continue de financer la dette publique ».
La perspective sur trois banques libanaises abaissée
Dans la continuité de l’abaissement de ses perspectives sur le Liban, Moody’s a révisé hier de « stable » à « négative » ses perspective sur Bank Audi, BLOM Bank et Byblos Bank. La note nationale à long terme des trois banques a été dégradée de « stable » à « négative » (Aa1.lb pour Bank Audi et BLOM Bank, Aa2.lb pour Byblos Bank).
Parmi les facteurs invoqués, l’exposition importante de ces banques au risque de la dette souveraine du Liban (332 % du Tier 1 pour Bank Audi, 400 % pour Byblos Bank et 401 % pour BLOM) et le risque d’un affaiblissement supplémentaire de la capacité du gouvernement à soutenir ces dernières en cas de besoin.
L’agence a également indiqué s’attendre à ce que la rentabilité des banques soit mise sous pression à l’avenir en raison du ralentissement de l’activité économique.
(Lire aussi: Torbey : Le Liban est un exemple à suivre dans la gestion des crises)
« L’activité bancaire demeure modérée », selon la BDL
De son côté, la Banque du Liban (BDL) a considéré que « les banques commerciales au Liban étaient parvenues à maintenir une croissance modérée de leur activité ». Selon la BDL, citée par le Lebanon Weekly Monitor de la Bank Audi, le total des avoirs, des dépôts et des prêts des banques commerciales opérant au Liban ont augmenté de respectivement 2,3 %, 2,5 % et 2,9 % entre fin 2012 et fin mars 2013. Par ailleurs, la taille du secteur bancaire, définie par le total des actifs, a atteint les 155 439 millions de dollars à la fin du mois de mars 2013, augmentant de 3 556 millions de dollars par rapport à la fin 2012. Il est à noter que la croissance des avoirs de 2,3 % est légèrement inférieure aux 3 % de hausse enregistré sur la même période de 2012 et que la moyenne de 3,1 % ces cinq dernières années.
Bank Audi a souligné que non seulement le secteur bancaire avait réussi à maintenir une croissance positive en dépit des conditions locales et régionales difficiles dans lesquelles elles ont dû opérer depuis près de deux ans, mais a ajouté que la qualité des avoirs demeurait saine avec des créances douteuses qui ont représenté seulement 3,5 % des prêts bruts.
De leur côté, les dépôts de la clientèle ont augmenté de 3 107 millions de dollars (+ 2,5 %) depuis la fin 2012 pour s’établir à 128 105 millions de dollars fin mars 2013. En comparant à la même période de 2012 et à la moyenne des cinq dernières années, les taux de croissance ont été de 2,2 % et 2,1 % respectivement.
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