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À La Une - Violences

Qousseir, la rebelle, inexorablement encerclée par l’armée

Quelque 30 000 civils font face à un « danger imminent ».

Partout en Syrie, les combats ne baissent pas en intensité.  Khalil Ashawi/Reuters

Maisons en feu, tunnels désertés, mitrailleuses lourdes abandonnées à la hâte : les rebelles ont fui lundi à l’aube le village de Dumaïna al-Gharbiya face à l’avancée inexorable de l’armée syrienne qui poursuit son encerclement de Qousseir.

 

« Nous avons attaqué vers 09h00 simultanément ce village ainsi que al-Haydariya et Ich al-Warwar, qui étaient aux mains des hommes armés, et après trois heures de combats l’affaire était réglée », affirme un lieutenant-colonel qui a mené les opérations. Dans cette localité à 7 km au nord de Qousseir, les soldats pénètrent dans chaque pavillon. Les demeures sont vides et donnent le sentiment que les habitants ont fui depuis longtemps, car il ne reste aucun objet personnel. Quelques matelas sur le sol, un peu de nourriture, des tongs en plastique noires, qui semblent avoir appartenu aux rebelles. Dans une maison, un sweat-shirt noir avec imprimé en lettres blanches le nom d’un groupe islamiste, Kataëb Ahl al-Athr. Au milieu du village, l’école Abou Alaa al-Maari est ravagée et il ne reste ni banc, ni tableau, ni dessin sur les murs. Le patronyme du poète syrien du XIe siècle qui a donné son nom à l’école a été effacé, car son œuvre est exécrée par les islamistes qui ont d’ailleurs décapité sa statue en février dans la province d’Idleb.

 

(Lire aussi : Dans l'Est syrien, le trafic de pétrole prospère sur le chaos)


Trois chars sont postés à l’entrée de Dumaïna al-Gharbiya, et seuls les buissons de roses qui ornent la majorité des maisons atténuent l’atmosphère sinistre du lieu. Il ne reste à l’armée qu’à s’emparer de trois autres localités, notamment l’aéroport militaire d’al-Dabaa, conquis il y a un mois par les rebelles, pour terminer l’encerclement de Qousseir par le nord. Les trois villages pris lundi sont « stratégiques, car ils sont situés sur une route logistique pour les rebelles reliant Qousseir à la vieille ville de Homs toujours aux mains des rebelles », assure le lieutenant-colonel. « En les contrôlant, nous empêchons désormais toute communication entre eux et surtout tout approvisionnement », explique-t-il.


En fait, Qousseir, qui résiste depuis un an, est sur le point d’être encerclée : « Nous avons quasiment achevé notre travail au nord, d’autres bataillons sont arrivés par l’ouest, et le sud et l’est sont déjà entre nos mains. La ville est prise en étau », explique un officier supérieur qui ne veut pas donner son nom, pour des raisons de sécurité. Cette place forte des rebelles, stratégiquement située sur la route entre Damas et le littoral, est le théâtre depuis des semaines de combats féroces entre la rébellion et l’armée, qui a reçu le soutien du Hezbollah sur ce front.
La semaine passée, des militants avaient indiqué que la ville était encerclée sur trois côtés par les forces du régime et que 25 000 habitants s’y trouvaient toujours. Hier, l’opposition a lancé un cri d’alerte, indiquant que près de 30 000 habitants font face à un « danger imminent » et mettant en garde contre de « nouveaux crimes » si l’armée entrait dans la ville. Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahmane, a également affirmé craindre un « massacre » à Qousseir si les forces progouvernementales prenaient d’assaut la ville.

 

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« Nous avons attaqué vers 09h00 simultanément ce village ainsi que al-Haydariya et Ich al-Warwar, qui étaient aux mains...

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