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À La Une - Politique

Italie : le gouvernement "des nouvelles têtes" prête serment

"L'équipe Letta" est principalement formée de femmes et de jeunes.

Les nouveaux ministres italiens prêtant serment. VINCENZO PINTO/AFP

"Des jeunes et des femmes", le gouvernement d'Enrico Letta prête serment dimanche en Italie en suscitant beaucoup d'espoirs pour son caractère novateur et inédit d'alliance entre les éternels ennemis de gauche et droite mais il présente aussi des faiblesses liées à l'inexpérience de ses membres.

 

Les 21 ministres dont sept femmes -- un record en Italie -- ont prêté serment sur la Constitution à 09H30 GMT, au palais présidentiel du Quirinal à Rome. Cet exécutif, accouché dans la douleur au terme de deux mois d'impasse politique, est le fruit d'un savant dosage, avec neuf ministres du Parti démocrate, principal parti du centre gauche, cinq du PDL de Silvio Berlusconi et trois centristes, quatre autres étant des technocrates.

 

Sous le titre "Retour à la réalité", l'éditorialiste politique du Corriere della Sera, Massimo Franco, souligne que "c'est la première tentative explicite de pacification de l'Italie" avec la formation d'une "coalition totalement inédite qui balaye 20 ans d'inimitiés" entre droite et gauche.

 

Les commentateurs sont d'accord pour dire avec le président Giorgio Napolitano que c'était "le seul gouvernement possible" après les élections législatives des 24/25 février où le centre gauche s'est adjugé la majorité absolue à la Chambre des députés mais pas au Sénat, partagé en trois blocs quasi identiques (gauche, droite berlusconienne et contestataires antipartis du Mouvement 5 Etoiles).

 

(Portrait : Enrico Letta, enfant prodige de la politique italienne)

 

Andrea Riccardi, ministre sortant du gouvernement Monti, a rejeté la critique venant du M5S d'un gouvernement issu de "combines" et a souhaité dans une interview au Corriere della Serra "longue vie" au gouvernement Letta pour "remettre en route la machine de la démocratie italienne".

Pour lui, "le grand drame des dernières semaines a été l'incommunicabilité d'un parlement bloqué parce que formé de trois pôles". "Enfin le pays passe avant les rivalités, avant les partis, avant les jeux personnels", a-t-il dit, en rappelant "la grande urgence économique, la question du travail, l'appauvrissement des Italiens".

 

Autre caractéristique notable de l'"équipe Letta", la moyenne d'âge des ministres est de seulement 53 ans, soit 10 de moins que le gouvernement Monti.

 

La sortie de scène des "bigs", les poids lourds que droite et gauche cherchaient à imposer comme l'ex-Premier ministre de gauche Massimo D'Alema ou l'ex-ministre de droite Renato Brunetta, a aussi frappé les éditorialistes.

Pour Mario Calabresi, directeur de la Stampa, "il fallait une rupture pour éliminer les responsables des réformes manquées".

Le manque d'expérience de certains atténué, selon lui, par la présence de figures de poids comme le ministre de l'Economie Fabrizio Saccomanni et la ministre des Affaires étrangères Emma Bonino, peut être une faiblesse mais aussi une force car les ministres seront "jugés pour ce qu'ils feront et pas pour le passé".

 

Parallèlement, au moment où le nouveau gouvernement prêtait serment, des coups de feu ont été tirés faisant trois blessés devant le Palais Chigi, a appris une journaliste de l'AFP sur la base de témoignages sur place.

 

Selon l'agence Ansa, les trois blessés sont deux carabiniers et la personne qui a tiré sur eux.

 

Une personne a été blessée au cou et est dans un état grave, et l'autre a été touchée à la jambe, selon l'Ansa, qui affirme qu'une passante aurait aussi été frôlée par un projectile.

 

Selon les témoignages recueillis par l'AFP, un homme a tiré sur les carabiniers à environ cinq mètres de distance. Il était en veste et cravate, selon l'Ansa qui a indiqué qu'il s'agit d'un Italien qui aurait des problèmes psychiques.

 

Le Palais Chigi, siège du gouvernement, est situé sur une place donnant sur l'artère commerciale et touristique du Corso, à environ un kilomètre du Quirinal, qui est aussi le nom de l'une des sept collines de Rome. Un cordon de sécurité a été instauré sur la place.

 

Selon les médias, l'état d'alerte a été décrété sur la place du Quirinal d'où les nombreux badauds ont été évacués.


 

 

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