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À La Une - Portrait

Enrico Letta, enfant prodige de la politique italienne

VINCENZO PINTO/AFP

Chrétien démocrate de gauche et europhile pondéré, Enrico Letta, dont le nouveau gouvernement a prêté serment dimanche, a déjà, à 46 ans, une longue expérience de la vie politique, dans laquelle il est plongé depuis sa jeunesse.

Homme à la réputation de prudence, il est "très jeune, selon les standards italiens", a ironisé le président de la République Giorgio Napolitano, 88 ans, en annonçant son choix pour la présidence du Conseil mercredi dernier.

Au moment où les citoyens exigent un renouvellement dans les hautes sphères du pays, son âge a sans doute joué un rôle déterminant dans le choix du président.

Après sa prestation de serment dimanche, il est devenu l'un des plus jeunes premiers ministres de l'Union européenne.

Né a Pise (Toscane) le 20 août 1966, M. Letta est diplômé en sciences politiques et droit international à l'université de Pise. Il a passé une bonne partie de son enfance avec sa famille à Strasbourg (est de la France).

Président des jeunes démocrates-chrétiens de 1991 à 1995, il est nommé ministre des Affaires européennes en 1998 par l'ancien chef du gouvernement Massimo d'Alema, qui le désignera, une année plus tard, ministre de l'Industrie.

En 2004, il est député au Parlement européen sous l'étiquette de l'Olivier (centre gauche), puis nommé en 2006 secrétaire du Conseil des ministres par l'ancien président du Conseil, Romano Prodi.

Ironie du sort, il remplace alors à ce poste son oncle, Gianni Letta, homme de confiance et conseiller tout puissant de Silvio Berlusconi, qui vient alors d'être chassé du pouvoir.

Enrico Letta est l'auteur de plusieurs livres, dont "Bâtir une cathédrale, pourquoi l'Italie doit se remettre à penser en grand".

Conservateur sur le plan des moeurs, très prudent sur des réformes comme celles concernant l'avortement, Enrico Letta est un catholique modéré.

Sur le plan économique, il est également modéré, prônant par exemple la libéralisation des services. Comme son parti, il a soutenu sans réserve le gouvernement de techniciens de Mario Monti, qui a imposé à l'Italie une cure d'austérité.

En 2007, il ne parvient pas à prendre la direction du Parti démocrate, mais en devient le vice-secrétaire en 2009. Il est aujourd'hui de facto en première ligne depuis la démission annoncée du secrétaire général du PD Pier Luigi Bersani, qui n'a pas réussi à resserrer les rangs de son parti lors de l'élection présidentielle.

Même s'il n'a jamais ménagé ses critiques contre le Cavaliere lorsque celui-ci était au pouvoir, sa parenté avec Gianni Letta pourrait être une passerelle entre l'état-major du PD et celui du Peuple de la liberté (PDL). Ces deux formations, condamnées désormais à s'entendre, se sont insultées pendant des années, tant la personnalité de Berlusconi déclenchait les passions.

Se définissant comme "post-idéologique", Enrico Letta déclarait dans une interview en 2007: "Ma génération n'a pas vécu à travers certaines illusions, ce qui lui permet d'éviter la période des désillusions". Ses héros: le syndicaliste polonais anticommuniste Lech Walesa et l'icône anti-apartheid Nelson Mandela.

Il assure que son premier discours public a été la dénonciation de l'invasion soviétique en Afghanistan pendant une manifestation alors qu'il était encore étudiant.

Marié deux fois et père de trois enfants, ce fan de Dire Straits qui habite dans le quartier à la mode du Testaccio à Rome, a récemment confié qu'il aurait voulu être comme Dylan Dog, le célèbre héros de bandes dessinées italiennes: "intelligent et courtisé par les femmes".

Chrétien démocrate de gauche et europhile pondéré, Enrico Letta, dont le nouveau gouvernement a prêté serment dimanche, a déjà, à 46 ans, une longue expérience de la vie politique, dans laquelle il est plongé depuis sa jeunesse.
Homme à la réputation de prudence, il est "très jeune, selon les standards italiens", a ironisé le président de la République Giorgio Napolitano, 88 ans,...

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