Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

Syrie : Obama veut une "évaluation définitive" sur les armes chimiques

"Combats féroces" dans le nord-est et le sud de Damas.

Des combattants rebelles dans la province de Raqqa le 26 avril 2013. REUTERS/Hamid Khatib

Barack Obama souhaite une "évaluation définitive" sur le recours éventuel du régime syrien à des armes chimiques avant de prendre une décision dans ce dossier, a déclaré la Maison Blanche vendredi, alors qu'avaient lieu des combats acharnés à Damas.

"Nous oeuvrons à établir des faits dignes de foi et recoupés", a déclaré vendredi Jay Carney, le porte-parole de Barack Obama, refusant toutefois de "fixer un calendrier" pour ce processus, car "ce sont les faits qui doivent soutenir cette enquête, pas une échéance".

Le porte-parole a en outre répété la position de la Maison Blanche selon laquelle "toutes les options" seraient sur la table s'il est établi que le régime de Bachar el-Assad a utilisé des armes chimiques.

 

Interrogé sur la possibilité de voir les Etats-Unis recourir à une intervention armée dans ce cas, M. Carney a remarqué qu'"il existe de nombreux moyens disponibles pour le président dans ce genre de situation, dont ceux que vous avez mentionné, mais il existe de nombreuses autres options".

"Si le régime n'a rien à cacher, il devrait autoriser les enquêteurs de l'ONU entrer dans le pays pour que nous puissions aller au fond des choses", a pour sa part souligné Patrick Ventrell, un porte-parole du département d'Etat.


Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a renouvelé jeudi son appel "urgent" au gouvernement de Bachar el-Assad pour qu'il autorise une équipe de l'ONU, composée essentiellement d'experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), à enquêter en Syrie sur les accusations d'utilisation d'armes chimiques dans le conflit. Ces accusations émanent aussi bien du régime syrien que de la rébellion.

"Cette demande a été adressée par le Conseil de sécurité tout entier, ce qui place le régime syrien dans une situation très délicate" s'il la refusait, a ajouté M. Lalliot.

 

Les Etats-Unis ont reconnu jeudi pour la première fois que le régime syrien avait probablement utilisé des armes chimiques, tout en soulignant que leurs renseignements n'étaient pas suffisants pour en avoir la certitude.


De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a affirmé que le régime syrien doit répondre aux attentes de la communauté internationale sur le déploiement d'une mission de l'ONU pour enquêter sur l'emploi éventuel d'armes chimiques, sans "aucune échappatoire" possible.

"C'est au régime syrien de répondre aux attentes de la communauté internationale exprimées de manière claire. Il ne faut lui laisser aucune échappatoire possible car c'est un sujet d'une extrême gravité", a déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point-presse.

 

Sur cette vidéo, postée par un groupe d'opposants syriens, un homme évoque une explosion et un jet d'"eau noire" ainsi qu'une "très mauvaise odeur". Le commentateur évoque une frappe d'arme chimique le 19 mars 2013 à Ateibeh, dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas.

 

 

C'est dans ce contexte que le vice-ministre israélien des Affaires étrangères a déclaré vendredi que les Etats-Unis doivent recourir à une action militaire pour "prendre le contrôle des arsenaux d'armes chimiques syriens" . "Il est clair que s'il y a une volonté de la part des Etats-Unis et de la communauté internationale, ils peuvent agir militairement et prendre le contrôle des arsenaux chimiques syriens, (...) ce qui mettra fin à toutes les inquiétudes", a déclaré Zeev Elkin, dans une interview à la radio militaire.

 

"A partir du moment où la communauté internationale comprendra que des lignes rouges ont été effectivement franchies et que des armes chimiques ont été effectivement utilisées, ils se rendront compte qu'il n'y a pas d'autre choix que d'agir ainsi (de recourir à une action militaire) au lieu de laisser les choses dans le vague", a ajouté M. Elkin, un proche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

 

Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel a déclaré jeudi que les services de renseignements américains avaient conclu, "avec différents degrés de certitude, que le régime syrien a utilisé des armes chimiques à petite échelle en Syrie, en particulier du sarin".

Ces déclarations constituent un retournement après le scepticisme affiché par Washington suite aux déclarations mardi d'un responsable du renseignement militaire israélien qui avait accusé le régime du président syrien d'utiliser des armes chimiques dans sa guerre contre les rebelles.

 

Le président Barack Obama a mis en garde à de nombreuses reprises le régime syrien contre le recours à ses stocks d'armes chimiques, affirmant notamment le 20 mars en Israël qu'un tel développement "change(rait) la règle du jeu". Il avait aussi parlé de "lignes rouges"à ne pas franchir pour Damas.

 

Faisant allusion aux "lignes rouges" de Washington, M. Elkin a estimé : "Les Iraniens observent, le monde entier observe aussi, et attend de voir ce qu'il va se passer. Une question émerge : quand une ligne rouge est définie, est-ce que l'on s'y tient?".

 

(Repère : La panoplie d’agents chimiques de Damas "est assez robuste")

 

Selon le Washington Post et la revue Foreign Policy, la France et le Royaume-Uni ont informé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon que des examens du sol, des entretiens avec des témoins et des rebelles montraient que des agents neurotoxiques avaient été utilisés dans et autour d'Alep (nord), de Homs (centre) et peut-être à Damas.

 

Vendredi, le Premier ministre britannique David Cameron a jugé que les "preuves croissantes" de l'usage d'armes chimiques en Syrie étaient "extrêmement graves" et devaient encourager la communauté internationale à "faire davantage". "Il s'agit de preuves limitées, mais nous avons eu, nous aussi, des preuves croissantes de l'utilisation d'armes chimiques, probablement par le régime. C'est extrêmement grave, c'est un crime de guerre", a déclaré sur la BBC David Cameron, qui s'est dit toutefois opposé à l'envoi de troupes sur le terrain.

 

 

(Pour mémoire : L’enquête sur les armes chimiques dans l’impasse)

 

 

Une tournure de plus en plus confessionnelle

La journée de vendredi a été marquée par des combats féroces dans le nord-est de Damas --les plus violents depuis deux ans dans la capitale--, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, l'aviation syrienne a par ailleurs effectué vendredi le plus grand nombre de raids en une journée depuis son entrée en action en juillet.

 

Dans le quartier de Barzé, au nord-est de Damas, les combats opposaient depuis jeudi soir des rebelles aux troupes syriennes appuyées par des miliciens pro-régime venus de la banlieue proche d'Ech al-Warwar, où les habitants sont en majorité alaouites, comme le président Bachar el-Assad, alors que la majorité des rebelles, à l'image de la population, sont eux sunnites. Selon l'OSDH, des chars de l'armée pilonnaient le secteur.

 

Dans le sud de Damas, des affrontements ont aussi éclaté près du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, contrôlé majoritairement par les rebelles, même si l'armée tient le seul checkpoint y conduisant, toujours selon l'OSDH.

D'autres affrontements ont eu lieu dans d'autres zones du sud de Damas, et dans l'est de la capitale, dans le quartier de Jobar.

 

Le conflit en Syrie prend une tournure de plus en plus confessionnelle, notamment parce que le régime arme des civils appartenant à la minorité alaouite. Selon des militants et observateurs, les miliciens connaissent mieux les secteurs où ils combattent que les conscrits, et sont plus efficaces dans les combats de rue.

 

(Lire aussi : L’implication du Hezbollah en Syrie, entre accusations et démentis)

 

Par ailleurs, des combats très violents opposaient l'armée appuyée par les combattants libanais du Hezbollah et de l'Armée de défense nationale (ADN), une milice spécialement entraînée par le régime aux combats de rue, aux rebelles pour la conquête de la localité stratégique de Qousseir, sur la route reliant Homs au littoral, selon l'OSDH.


Vendredi, selon un bilan partiel de l'OSDH, 18 civils et neuf rebelles ont péri dans des violences. Jeudi, il y avait eu, à travers le pays, au moins 130 morts --53 civils, 27 soldats et 50 rebelles, toujours selon l'OSDH.

 

Reportage « Ici, je vis un enfer depuis six mois, mais je suis toujours vivante ! »

 


 

 

Barack Obama souhaite une "évaluation définitive" sur le recours éventuel du régime syrien à des armes chimiques avant de prendre une décision dans ce dossier, a déclaré la Maison Blanche vendredi, alors qu'avaient lieu des combats acharnés à Damas.
"Nous oeuvrons à établir des faits dignes de foi et recoupés", a déclaré vendredi Jay Carney, le porte-parole de Barack...

commentaires (4)

Ah non, nous nous n'avons rien à craindre, nous sommes immunisés depuis longtemps...entre les gaz putrides que dégagent nos générateurs, nos décharges allégoriquement appelées "montagnes", nos égouts, nos voitures et nos camions et la toute nouvelle fatma d'une part, et les gaz mortels et non moins putrides que dégagent chaque seconde nos politiciens depuis des lustres, nous sommes devenus le seul peuple gazo-résistant...mutants, les libanais sont des mutants...c'est quand même pas le sarin qui va nous emmerder, non?

GEDEON Christian

12 h 32, le 27 avril 2013

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Ah non, nous nous n'avons rien à craindre, nous sommes immunisés depuis longtemps...entre les gaz putrides que dégagent nos générateurs, nos décharges allégoriquement appelées "montagnes", nos égouts, nos voitures et nos camions et la toute nouvelle fatma d'une part, et les gaz mortels et non moins putrides que dégagent chaque seconde nos politiciens depuis des lustres, nous sommes devenus le seul peuple gazo-résistant...mutants, les libanais sont des mutants...c'est quand même pas le sarin qui va nous emmerder, non?

    GEDEON Christian

    12 h 32, le 27 avril 2013

  • C'est très dangereux .. .nous n'avons même pas eut livraison d'un masque à gaz pas la défense civile...que faire en cas de dérapage sur notre territoire...?

    M.V.

    16 h 38, le 26 avril 2013

  • Une chose est certaine... C'est que ces armes plutôt que d'être prises, elles serviront au seul endroit pour lequel elles sont destinée depuis leur naissance... mais bon, il faudra aussi qu'ils nous expliquent comment les prendre sinon que par une invasion militaire terrestre ou le contrôle par leurs voyous sur le terrains des sites dont ils ne savent rien encore... 2 chemins pour l'instant complètement hermétiques. Il faut arrêter de souffler dans le vuvuzela! ça n'impressionne personne, mais il est vrai que cela conforte un tantinet leurs singes sur le terrain de bataille car à al-Qousayr nous risquons d'assister sous peu à la reddition ou l'élimination de quelques 3.000 de leurs individus ... et comme ils pensent qu'ils pourrait être éliminés, ils courent dans tous les sens brandissant les armes chimiques et tout ce qu'ils ont pour essayer de les sauver laissant entrevoir qu'ils pourraient frapper les positions de l'armée Syrienne pour desserrer l'étau autour de ce nid de guêpe. C'est là chers amis toute la question.. Je pense qu'ils ne réussiront pas car l'armée Syrienne qui a beaucoup d'amis, a appris à user des mêmes méthodes qu'utilisent ces terroristes.

    Ali Farhat

    14 h 41, le 26 avril 2013

  • Si les yanky sionisés pensent qu'une intervention est possible, c'est parce que la victoire de la résistance à qousseyr va changer la face de la guerre qu'ils ont allumé, à leur désavantage, en Irak on avait menti sur les ADM de saddam, ici on cherche des prêtextes, mais faut il le rappeler, en Syrie c'est plus compliqué que ça par ce que c'est pas la Lybie et l'Iran pas l'irak de saddam. C'est bon de le rappeler, tant que c'est encore temps.

    Jaber Kamel

    13 h 31, le 26 avril 2013

Retour en haut