Rechercher
Rechercher

À La Une - Terrorisme

Un "el-Qaëda iranien"? "Hilarant", réagit le chef de la diplomatie iranienne

La police canadienne annonce avoir déjoué un attentat derrière lequel se trouveraient des éléments du groupe terroriste installés en République islamique.

La police canadienne a annoncé avoir arrêté deux hommes qui préparaient un attentat contre un train de passagers. Selon la police, ces deux hommes seraient liés à des éléments d'el-Qaëda en Iran. REUTERS/Mark Blinch/Files

L'Iran a jugé mardi "ridicules" et "hilarantes" les accusations canadiennes selon lesquelles deux hommes arrêtés et accusés de vouloir commettre un attentat au Canada recevaient leurs ordres d'éléments d'el-Qaëda en Iran.

 

"A 64 ans, c'est la chose la plus hilarante que j'ai entendue. Un +el-Qaëda iranien+ est une nouvelle falsification ridicule. J'espère que les responsables canadiens réfléchissent un peu et prennent en considération l'intelligence des gens et l'opinion publique", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi, selon l'agence Isna.

"Nous sommes contre tout acte terroriste (...) le gouvernement extrémiste canadien a une politique d'iranophobie dans la poursuite de son attitude hostile à l'égard de notre pays", a déclaré de son côté le porte-parole du ministère, Ramin Mehmanparast lors de son point de presse hebdomadaire.

 

L'Iran est un pays à majorité chiite alors qu'el-Qaëda est formé d'extrémistes sunnites qui considèrent les chiites comme des hérétiques.

 

La police canadienne a annoncé avoir déjoué lundi un projet d'attentat visant un train de passagers. Cet attentat avait été préparé par deux hommes, arrêtés à Toronto et Montréal, qui recevaient leurs ordres d'éléments d'el-Qaëda établis en Iran.

 

"Ces individus voulaient mener une attaque terroriste" contre un train de passagers de la société d'Etat canadienne Via Rail, a indiqué la Gendarmerie Royale du Canada (GRC, police fédérale) lors d'une conférence de presse. "Ils ont surveillé des trains et des rails de la région de Toronto", la capitale économique du pays, a ajouté un responsable, en se refusant à fournir d'autres détails. Selon plusieurs médias locaux, ils visaient en particulier la liaison très fréquentée New York-Toronto.

 

La police, invoquant l'enquête en cours, n'a pas voulu préciser le pays d'origine des suspects, qui ont été arrêtés lundi et n'ont pas la citoyenneté canadienne, ni dire depuis quand ils se trouvaient au Canada. Elle s'est limitée à indiquer qu'il s'agissait de Chiheb Esseghaier, 30 ans, résidant à Montréal, et Raed Jaser, 35 ans, établi à Toronto.

Selon le journal National Post, citant des collègues de M. Esseghaier à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Varennes, au Québec, et un voisin de M. Jaser à Toronto, le premier est Tunisien et le second Palestinien, citoyen des Emirats Arabes Unis, possédant le statut de résident permanent au Canada.

Quant à Esseghaier, une responsable de l'INRS, Julie Martineau, a confirmé à l'AFP qu'il était étudiant en doctorat en sciences de l'énergie et des matériaux au Centre Énergie Matériaux Télécommunications à Varennes, ou' il est inscrit depuis l'automne 2010.

 

Les deux hommes ont été inculpés pour "complot en vue de commettre un attentat terroriste" et "complot (...) sous la direction d'un groupe terroriste", a indiqué la GRC.

Le profil d'Esseghaier sur le réseau professionnel LinkedIn est illustré d'un drapeau noir, marqué d'inscriptions en blanc portant la profession de foi musulmane, et qui est devenu l'étendard des salafistes: "Il n'y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète".

 

Les deux hommes "recevaient du soutien d'éléments d'el-Qaëda se trouvant en Iran", en particulier "des ordres et des conseils", a souligné la police. Toutefois, "il n'y a aucune information indiquant que ces attaques étaient soutenues par l'Etat (iranien, ndlr)", a précisé la GRC, sans développer.

 

"Les arrestations d'aujourd'hui démontrent que le terrorisme continue d'être une menace réelle pour le Canada", a fait valoir le ministre canadien de la Sécurité publique, Vic Toews, en louant le travail des policiers canadiens impliqués, ainsi que du Service du renseignement de sécurité. "J'aimerais également remercier le FBI (police fédérale américaine) pour son assistance tout au long de l'enquête et pour sa coopération qui a permis cette conclusion heureuse", a-t-il ajouté.

 

Ce projet d'attentat n'a aucun lien avec celui de Boston, dans le nord-est des Etats-Unis, qui a fait il y a une semaine trois morts et quelque 200 blessés, mais la GRC a reconnu que ce dernier avait précipité son entrée en scène concernant cette enquête débutée en août dernier.

 

Les autorités canadiennes ont noté que l'attentat "était encore à l'étape de la préparation" et qu'aucune attaque n'était "imminente". "Ces arrestations sont le résultat d'une coopération transfrontalière approfondie", a salué dans un communiqué l'ambassadeur des Etats-Unis à Ottawa, David Jacobson.

 

C'est la première fois au Canada que des chefs d'accusation impliquant el-Qaëda sont déposés.

 

Relativement épargné par le terrorisme international, le Canada est toutefois apparu ces derniers temps comme un vivier pour le recrutement de futurs extrémistes islamistes.

Des médias rapportaient encore la semaine dernière que la spectaculaire attaque menée le 14 avril par un commando de shebab à Mogadiscio (au moins 34 morts) avait été dirigée par un ancien étudiant canadien, Mahad Ali Dhore.

 

Lire aussi

Tsarnaev inculpé sur son lit d’hôpital




L'Iran a jugé mardi "ridicules" et "hilarantes" les accusations canadiennes selon lesquelles deux hommes arrêtés et accusés de vouloir commettre un attentat au Canada recevaient leurs ordres d'éléments d'el-Qaëda en Iran.
 
"A 64 ans, c'est la chose la plus hilarante que j'ai entendue. Un +el-Qaëda iranien+ est une nouvelle falsification ridicule. J'espère que les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut