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À La Une - Etats-Unis

Attentat de Boston : le parcours des frères Tsarnaev au coeur de l'enquête

Moscou et Washington vont renforcer leur coopération anti-terrorisme.

Des agents du FBI se félicitent de l'arrestation du deuxième suspect. REUTERS/Lucas Jackson

L'enquête sur l'attentat de Boston s'est orientée samedi sur le parcours extrémiste des deux suspects, les frères Tsarnaev, les policiers espérant vite interroger le cadet, Djokhar, interpellé vendredi soir grièvement blessé.

 

Le jeune homme de 19 ans, arrêté après 24 heures de traque dans un bateau entreposé dans un jardin à Watertown, une banlieue à l'ouest de Boston, était samedi à l'hôpital Beth Israel sous surveillance policière, là où des victimes de l'attentat sont également hospitalisées.

Des procureurs fédéraux sont arrivés samedi matin à l'hôpital, a constaté l'AFP, et travaillaient à l'élaboration des chefs d'inculpation et sur les peines encourues.


 

La page appartenant à un certain Dzhokhar A. Tsarnaev

sur le réseau social russe VK. REUTERS/Alexander Demianchuk

 

Le jeune homme pourrait être passible de la peine de mort si le ministre de la Justice Eric Holder le décidait, selon Carmen Ortiz, ministre de la Justice de l'Etat du Massachusetts.

L'attentat a fait trois morts et près de 180 blessés et un policier a été tué et un autre grièvement blessé au cours de la traque.

 

Le frère aîné, Tamerlan, 26 ans, a été tué jeudi soir lors d'une course poursuite avec la police. Selon le Washington Post, il était marié à une Américaine de 23 ans et père d'une petite fille.

Lors de leur accrochage avec les policiers, les frères Tsarnaev avaient en leur possession, six bombes, une arme de poing et un fusil, a déclaré samedi sur CNN Edward Deveau, le chef de la police de Watertown.

C'est durant cette fusillade que le cadet, qui avait réussi à s'enfuir, a été blessé, selon le chef de la police de Boston Ed Davis. Selon l'université Dartmouth qu'il fréquentait, citée par les médias, Djokhar a continué à suivre les cours après les attentats jusqu'au jour de la fusillade.

 

(Lire aussi: Attentat de Boston : les suspects adeptes des sites islamistes ?)

 

Pour tirer le maximum d'informations, le FBI pourrait invoquer dans un premier temps "l'exception de sécurité publique" pour l'interroger, selon plusieurs médias américains.

Cette mesure signifie que Djokhar Tsarnaev ne bénéficierait pas des droits dits Miranda, qui prévoient qu'il peut garder le silence et est informé qu'il peut être assisté d'un avocat pendant les interrogatoires.

"Il est absolument vital qu'il soit interrogé afin d'en tirer des renseignements", ont plaidé dans un communiqué des élus républicains, dont les sénateurs John McCain et Lindsay Graham.

 

Bien que la loi ne le prévoit pas, ils demandent que le jeune homme d'origine tchétchène ayant obtenu la nationalité américaine l'an passé, soit placé sous le statut d'"ennemi combattant", comme le sont les détenus de Guantanamo.

 

"Musulmans fervents"
Vendredi soir, tout en se réjouissant du dénouement, le président Barack Obama a souligné qu'il restait encore "beaucoup de questions sans réponse" dans cette affaire.

"Comment ont-ils planifié et exécuté ces attentats? Et ont-ils reçu une aide quelconque?", s'est-il demandé.

 

La question du motif notamment reste entière. Et les enquêteurs devront aussi déterminer si les deux frères ont bénéficié de complicités, aux Etats-Unis ou à l'étranger.

Les deux frères avaient immigré en 2003 aux Etats-Unis, et vivaient depuis plusieurs années à Cambridge, dans la banlieue de Boston, a raconté un oncle, Ruslan Tsarni, "honteux" de leur implication dans les attentats du marathon, qui avaient ravivé aux Etats-Unis le souvenir du 11-Septembre.

Si Tamerlan affirmait n'avoir "aucun ami américain", Djokhar, qui n'avait pas 10 ans à son arrivée aux Etats-Unis, semblait totalement intégré.

 

Leur père, Anzor Tsarnaev, les a décrits comme "des musulmans fervents", depuis la capitale du Daguestan, Makhatchkala. Selon lui, "les services spéciaux (américains) ont piégé" ses enfants.

 

Le président de Tchétchénie, république du Caucase russe majoritairement musulmane, a souligné qu'ils n'avaient "pas vécu en Tchétchénie". "Ils ont vécu et étudié aux Etats-Unis (...) Il faut trouver les racines du mal en Amérique".

 

Photo montrant les deux suspects présumés. REUTERS/FBI

 

L'aîné, ex-étudiant ingénieur devenu boxeur, avait une page Youtube à son nom, créée en août 2012, où il avait marqué plusieurs vidéos comme favorites dans les catégories "islam" et "terrorisme".

Le FBI a indiqué qu'il l'avait interrogé en 2011 "à la demande d'un gouvernement étranger" non précisé. Selon une source policière citée par le New York Times, c'est la Russie qui avait émis cette demande.

"Cette requête était fondée sur une information selon laquelle il était un partisan de l'islam radical et un fervent croyant et qu'il avait drastiquement changé en 2010 alors qu'il se préparait à quitter les Etats-Unis pour se rendre dans la région du pays (qui avait requis la coopération du FBI, ndlr) afin de joindre des groupes clandestins non précisés", affirme la police fédérale dans un communiqué.

Après vérification des communications de Tamerlan, des sites internet qu'il fréquentait et un entretien avec lui et des gens de son entourage, le FBI n'avait trouvé trace "d'aucune activité terroriste".

 

Le père, Anzor Tsarnaev, a indiqué dans un entretien au Wall Street Journal que Tamerlan lui a rendu visite au Daguestan entre janvier et juillet 2012. "Il n'a fait que rendre visite à des membres de la famille", a-t-il confié. Père et fils s'étaient même rendus en Tchétchénie pour voir d'autres parents.

 

A Moscou, le Kremlin a souligné samedi que M. Obama et le président russe Vladimir Poutine avaient convenu par téléphone de renforcer leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme.

 



Les enquêteurs cherchaient par ailleurs à en savoir plus sur le mode opératoire des frères Tsarnaev, qui ont utilisé deux bombes rudimentaires, des cocottes-minute chargées de clous et de billes.

 

Samedi, Interpol a lancé une alerte sur les caractéristiques des explosifs utilisés, afin de renforcer la sécurité internationale et vérifier si des engins similaires ont déjà été utilisés.


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commentaires (1)

Vous y croyez vous, qu'ils vont tracer le parcours de ces 2 salafo wahabo qataris ?? parce que pour moi leurs parcours c'est evident il se perdra dans les democraties du desert, mais bon je suis pas de la cia ni du mossad non plus, je peux me tromper !!

Jaber Kamel

11 h 29, le 21 avril 2013

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Commentaires (1)

  • Vous y croyez vous, qu'ils vont tracer le parcours de ces 2 salafo wahabo qataris ?? parce que pour moi leurs parcours c'est evident il se perdra dans les democraties du desert, mais bon je suis pas de la cia ni du mossad non plus, je peux me tromper !!

    Jaber Kamel

    11 h 29, le 21 avril 2013

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