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Après le choc, les Libanais de Boston témoignent

« Aujourd’hui, je suis soulagé de n’avoir pas été plus rapide car cela aurait pu me coûter la vie », témoigne Fadi Kanaan, qui a participé au marathon.

Fadi Kanaan, l’un des six coureurs libanais ayant participé au marathon tragique de Boston.

Le carnage du marathon de Boston lundi aura fait au total trois morts et 176 blessés. De nombreux Libanais étaient présents ce jour-là au marathon, dont six coureurs, qui s’en sont sortis indemnes. Parmi eux, Fadi Kanaan, un banquier qui vit à Boston depuis plus de 11 ans.


« Cette année, j’ai décidé de courir mon premier marathon pour représenter le Liban à Boston et je m’y suis entraîné tout au long de l’hiver, raconte ce Libanais qui revient au pays deux fois par an. C’est un événement passionnant, et encourager mes amis l’an dernier à la ligne d’arrivée m’a poussé à en faire partie cette année. La course s’est avérée être vraiment superbe, et j’ai apprécié les foules en folie le long du chemin. Un peu moins d’un kilomètre me séparait de la ligne d’arrivée quand j’ai entendu les deux explosions. J’ai poursuivi ma course et suis entré dans le dernier tunnel à moins d’un demi-kilomètre de la fin, avant que la police ne force soudainement tous les coureurs à s’arrêter et à quitter la course. Dès lors, c’était le chaos total. »

 

Et Fadi Kanaan d’expliquer : « Personne ne savait ce qui se passait vraiment, ni pourquoi. Ce n’est que plus tard que nous avons compris. Aujourd’hui, je suis soulagé de n’avoir pas été plus rapide car cela aurait pu me coûter la vie, et je suis heureux de savoir que les cinq autres coureurs libanais et libano-américains sont également hors de danger. »

 


Gérard Gharios, un ami de Fadi Kanaan, vit à Boston depuis 2004. Après des études en génie informatique à l’AUB, il s’est installé aux États-Unis pour poursuivre ses études. Il est actuellement directeur de produit pour une compagnie de haute technologie dans le domaine de l’énergie. Lors du marathon, il se trouvait dans son bureau à un kilomètre de la ligne d’arrivée.


« Je n’ai pourtant pas entendu d’explosion du fait qu’une colline et beaucoup d’immeubles avaient bloqué la propagation de la déflagration, mais les sirènes d’ambulance étaient clairement perceptibles, raconte Gérard Gharios. Un collègue m’a informé des événements, et j’ai commencé à recevoir des messages de personnes voulant se rassurer, mais le réseau cellulaire était déjà saturé. Fort heureusement, j’ai pu savoir via Facebook que mes amis qui se trouvaient dans les parages étaient sains et saufs. J’ai cru comprendre que les six coureurs libanais étaient aussi hors de danger, mais rien n’était confirmé. »

 

(Lire aussi : Boston : Des images des restes d'un engin explosif)


« Pour ce marathon qui reste une grande tradition à Boston depuis 1897, tous les gens étaient surpris et sous le choc, confie-t-il encore. Ma femme, qui n’est pas libanaise, a été notamment marquée par la jeune victime et les images insoutenables des membres amputés. La plupart des gens n’arrivaient pas à assimiler comment une telle célébration s’était transformée en tragédie en l’espace de quelques secondes. »

 

Et Gérard Gharios d’ajouter : « Je crois peut-être que le moment le plus émouvant de toute cette expérience est la façon dont les Bostoniens ont accouru au secours des victimes, coureurs et spectateurs. Le personnel médical qui était en vacances est retourné spontanément au travail dans les hôpitaux, alors que les habitants de la ville offraient refuge et nourriture aux gens. En tant que libanais ayant vécu la guerre civile à Achrafieh, ces scènes m’étaient presque trop familières, mais il n’empêche que de voir se dérouler ces événements à Boston est vraiment surprenant. Je crois qu’une des leçons utiles que nous avons apprises au Liban est de persévérer et de ne pas se laisser dévaster et décourager. Une leçon que Boston apprend aujourd’hui rapidement. »

 

 

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