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À La Une - Conflit

Syrie : « Au nom de tous ceux qui souffrent, je vous dis : stop ! »

L’ambassadeur du Liban à l’ONU, Nawaf Salam, lance un cri du coeur devant le Conseil de sécurité ; près de sept millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire.

L’ambassadeur du Liban à l’ONU, Nawaf Salam. Photo AFP

Près de sept millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire, a indiqué hier devant le Conseil de sécurité la responsable des opérations humanitaires de l’ONU Valerie Amos, qui s’est plaint des obstacles mis par Damas à la distribution de l’aide. « Les derniers chiffres montrent que 6,8 millions de personnes ont besoin d’aide, 4,25 millions ont été déplacées dans le pays et 1,3 million supplémentaires ont trouvé refuge dans les pays voisins », a ainsi déclaré Mme Amos.


Mme Amos a réaffirmé qu’en raison de l’insécurité, des restrictions et du financement encore insuffisant, les agences de l’ONU étaient « proches du point de rupture » et pourraient être amenées rapidement à suspendre « certaines opérations humanitaires essentielles ».

 

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De son côté, le haut-commissaire de l’ONU aux Réfugiés António Guterres, s’adressant au Conseil par vidéoconférence, a estimé que le chiffre de réfugiés pourrait passer à 3,5 millions à la fin de l’année. « Ces chiffres sont terrifiants et la situation risque de devenir tout simplement insoutenable », a-t-il commenté en appelant à la solidarité internationale en faveur des pays d’accueil comme le Liban et la Jordanie.

Nawaf Salam
L’ambassadeur du Liban à l’ONU, Nawaf Salam, s’est également exprimé devant le Conseil de sécurité sur la situation humanitaire. « Les chiffres au bout de deux ans ne témoignent pas seulement de l’ampleur de la catastrophe, mais montrent à quel point la communauté internationale est incapable de mettre un terme à la violence et à la violation systématique des droits de l’homme », a-t-il ainsi déclaré.

 

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« Vous savez qu’au 12 avril, le nombre de réfugiés syriens au Liban officiellement enregistrés auprès des organismes onusiens s’élève à 416 000 sans que cela n’englobe les dizaines de milliers qui n’ont pas prévenu le Haut-Commissariat de leur présence. Sans compter les 35 000 réfugiés palestiniens venus de Syrie selon l’Unrwa. Le Liban ne fermera pas ses frontières devant quelque réfugié que ce soit, mais il est de son droit de demander l’aide de la communauté internationale ; une aide aussi bien quantitative que qualitative », a martelé l’ambassadeur, avant d’ajouter : « Au nom de tous ceux qui ont souffert, qui souffrent et qui risquent de continuer longtemps à souffrir, je vous dis : stop ! Usez de votre influence, aujourd’hui et pas demain, pour sauver le peuple syrien et toute la région d’un désastre annoncé. »


Mme Amos a par ailleurs souligné que depuis janvier « les obstacles bureaucratiques ont augmenté » de la part des autorités syriennes. Ainsi, la liste des ONG autorisées à opérer en Syrie est passée de 110 à 29, 21 visas sont en attente et une demande d’importation de 22 véhicules blindés n’a toujours pas été acceptée. L’ONU vient aussi d’être informée que « tout camion devra obtenir un permis signé par deux ministres pour passer les points de contrôle gouvernementaux ». Or, a souligné Mme Amos, « un convoi allant de Damas et Alep passe par 50 points de contrôle, la moitié gérés par le gouvernement. Nous ne pouvons pas fonctionner comme cela », a-t-elle conclu, invitant le Conseil à envisager « d’autres manières de livrer l’aide, y compris par des opérations transfrontalières ».

 

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Du coté des zones contrôlées par l’opposition, « où les besoins sont les plus présents », la fourniture d’aide à la région d’Alep en passant par la frontière turque a « nettement diminué depuis deux mois ». Malgré ces difficultés, a-t-elle souligné, près de deux millions de personnes ont pu être secourues par le Programme alimentaire mondial en mars, et l’Unicef et ses partenaires ont pu fournir de l’eau potable à 5 millions de personnes.


Le financement fait aussi des progrès, la moitié d’un appel de fonds de 1,5 milliard de dollars ayant été couverte grâce notamment au Koweït, qui vient de débourser 300 millions de dollars. Mme Amos a invité les États membres qui ont promis des fonds lors des conférences de donateurs « à les verser d’urgence ».

 

 

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