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À La Une - Sécurité

Frontières : Mansour défend l’armée syrienne et accuse la Ligue arabe...

Le Conseil national syrien demande « au gouvernement libanais d’agir pour arrêter les agressions du Hezbollah ».

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Adnane Mansour. Alexander Nemenov/AFP

Le ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour, qui s’était montré réticent quant à la présentation d’une lettre, à la Ligue arabe, sur les agressions syriennes aux frontières, a fini par déclarer hier que les départements de son ministère ont entamé le travail nécessaire pour la rédaction de la note, à la demande du Haut Conseil de la défense.

 

Cette lettre devrait énumérer, sur la base de détails matériels précis fournis par le commandement de l’armée, les violations enregistrées au Akkar, à Ersal, et tout récemment dans la Békaa-Est où des obus ont été tirés sur le village d’al-Qasr dans le Hermel en fin de semaine, tuant deux Libanais. Justifiant sa décision de présenter finalement la lettre, le ministre a précisé que « la plainte qui sera envoyée vise à renvoyer à la Ligue la responsabilité de la couverture qu’elle a donnée aux éléments armés ». Marquant une nouvelle fois sa solidarité avec le régime syrien, il a déclaré ensuite, à l’issue de sa rencontre avec le ministre des AE du Parlement international pour la sécurité et la paix Haytham Abou Saïd, que « l’armée syrienne, en défendant son pays, accomplit son devoir ». « Nous avons mis en garde par le passé qu’el-Qaëda risquait un jour de s’étendre jusqu’au Liban », a-t-il ajouté. Mansour faisait ainsi allusion aux bombardements syriens sur le Hermel attribués aux rebelles syriens, en représailles selon eux aux combats menés en Syrie par le Hezbollah aux côtés du régime.

 

(Pour mémoire : L'opposition syrienne demande l'arrêt des "opérations" du Hezbollah en Syrie)

 

À ce propos, dans un communiqué publié tard lundi, le Conseil national syrien, représentant les rebelles, a appelé « le gouvernement libanais à exercer un contrôle sur les frontières du pays et mettre immédiatement fin aux opérations militaires du Hezbollah en territoire syrien ». « Nous demandons au gouvernement libanais d’agir pour arrêter les agressions du Hezbollah et de protéger les civils innocents à la frontière syro-libanaise », ajoute le CNS dans son communiqué.


« Pendant des semaines déjà, des forces dépendant du Hezbollah ont pris pour cibles des villages en Syrie, situés à la frontière des deux pays, et ce parti a pris le contrôle de certaines localités, contraignant l’Armée syrienne libre (ASL) à riposter contre ces multiples agressions. »


Ces agressions ont été confirmées par des sources du Hezbollah citées par le quotidien koweïtien al-Raï, selon lesquelles le parti de Dieu serait « intervenu d’une manière directe et sans précédent dans les combats en Syrie, à la fois pour des considérations stratégiques, et d’autres d’ordre religieux ». Toujours selon ces sources, « des groupes de combattants du Hezbollah » auraient finalement réussi à reprendre des collines importantes et stratégiques à Qousseir en Syrie (sud-ouest de Homs où il combat depuis plusieurs semaines), qui avaient été abandonnées par l’armée régulière au profit de l’opposition armée.

 

(Lire aussi : Les familles des otages libanais en Syrie menacent de s’en prendre aux « intérêts turcs » au Liban)


Les sources du Hezbollah, citées par al-Raï, ont révélé dans ce cadre « la mort de deux combattants du parti ». Les obus de calibre 107 millimètres tombés sur la région de Hermel auraient été tirés « en guise de riposte » aux combats menés par le Hezbollah contre l’opposition en Syrie. Selon al-Markaziya, le mutisme reproché au Hezbollah sur le nombre de ses combattants tués en Syrie, ainsi que l’absence prolongée de nombreux fils de villages du Sud, notamment Meiss al-Jabal et ses environs, ont contraint le Hezb à déclarer d’une manière ponctuelle la mort de certains de ses combattants dans « l’exercice de leur devoir de jihadiste ».


De leur côté, les milieux du 14 Mars font état d’une « inquiétude grandissante, partisane et populaire », dans les rangs mêmes du Hezbollah, à cause de son implication dans la crise syrienne. Ces sources, citées par l’agence al-Markaziya, rappellent « les pertes humaines subies jusque-là par le Hezbollah, mais aussi l’incertitude qui entoure l’aboutissement des événements en Syrie ».


Notons par ailleurs que le chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora, a déclaré que « les agressions aux frontières libano-syriennes sont incontestablement une violation de la souveraineté du Liban ». Il a fait remarquer que « c’est le régime syrien qui cherche à maintenir les tensions en Syrie et à nuire au Liban, ce qui nous est insupportable », a-t-il conclu. Le bloc du Futur a également condamné « l’implication du Hezbollah en Syrie » et appelé à la formation d’un « cabinet homogène de ministres non candidats aux élections ».

 

 

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Pour rappel, l'éditorial de Issa Goraieb

Le ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour, qui s’était montré réticent quant à la présentation d’une lettre, à la Ligue arabe, sur les agressions syriennes aux frontières, a fini par déclarer hier que les départements de son ministère ont entamé le travail nécessaire pour la rédaction de la note, à la demande du Haut Conseil de la défense.
 
Cette lettre devrait...

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