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À La Une - Elections

Entre révolution et changement, le Venezuela choisit son futur sans Chavez

Nicolas Maduro, l'héritier politique du "Comandante" en avance de 10 à 20 points selon les sondages.

Des Vénézuéliens attendent leur tour pour voter le 14 avril à Caracas. REUTERS/Carlos Garcia Rawlins

Un mois après la mort de leur dirigeant charismatique, les Vénézuéliens votaient dimanche à la présidentielle pour choisir leur futur sans Hugo Chavez dans ce riche pays pétrolier, profondément divisé après quatorze ans de "révolution socialiste".

 

Près de 19 millions d'électeurs vont trancher le duel entre Nicolas Maduro, l'héritier politique du "Comandante", et Henrique Capriles, le chef de l'opposition, après une campagne éclair dominée par le spectre de l'ancien homme fort du Venezuela, emporté par un cancer le 5 mars dernier.

 

Des bidonvilles perchés sur les hauteurs de Caracas aux gratte-ciel de la capitale, les habitants se sont pressés dès l'aube dans les bureaux de vote, placés sous la surveillance de près de 150.000 soldats.

 

Réveillés au son du clairon, des groupes de fidèles "chavistes", encore sous le choc de la disparition de leur leader, certains en pleurs, n'imaginaient pas une seconde la défaite.

"L'engagement avec la révolution est très fort et les gens sont là. Le peuple va aller voter massivement pour défendre son héritage", a déclaré à l'AFP Denis Oropeza, employé de musée, dans le quartier du "23 de enero".

La fille aînée de M. Chavez a également voté, sous les applaudissements, dans ce bastion historique où se trouve le tombe du "Comandante".

 

Actuel président par intérim et ancien chef de la diplomatie durant six ans, M. Maduro a appelé durant la campagne à "maintenir l'héritage du +Comandante+" face aux "bourgeois" et aux "fascistes".

 

(Portrait : Maduro, un modéré conciliant désigné successeur par Chavez)

Crédité d'une avance de 10 à 20 points selon les sondages, cet ancien chauffeur de bus et dirigeant syndical, adoubé par M. Chavez avant sa mort, s'est affiché comme le garant des programmes sociaux, financés par la manne pétrolière du pays doté des plus grandes réserves de brut au monde.

 

En 14 ans, la part de la population touchée par la pauvreté a reculé de manière spectaculaire passant de 50 à 29%, selon la commission économique des Nations unies.

"La campagne de Maduro a été centrée sur le fait qu'il est le fils du +Comandante+ et que son triomphe sera celui de Chavez", indique à l'AFP le politologue Ignacio Avalos, tout en notant que l'écart "s'est réduit" grâce au "leadership important" et au "courage politique" de M. Capriles.

 

Réunie autour de cet ambitieux gouverneur de l'Etat de Miranda (nord), l'opposition, qui met en doute l'indépendance de l'autorité électorale, a reproché aux partisans du gouvernement de faire pression sur les électeurs.

 

Gouverneur de l'Etat de Miranda (nord), M. Capriles a dénoncé des "abus", appelant à garder "espoir, confiance et courage" dans un message sur Twitter, tandis que son chef de campagne, Carlos Oscariz, a prévenu que l'opposition serait vigilante face aux "irrégularités".

Adepte de l'économie de marché, M. Capriles s'est engagé à ne plus réserver l'aide de l'Etat aux seuls "pistonnés" du régime et à mettre fin aux "cadeaux" offerts à Cuba et autres alliés du régime, bénéficiaires de plus de 100.000 barils de brut quotidiens.

Cet avocat de 40 ans a déjà affronté M. Chavez lors de la présidentielle d'octobre, qu'il a perdue de 11 points (55% contre 44%), réalisant le meilleur score de l'opposition face au champion de la gauche latino-américaine.

 

(Repère : Quelques unes des déclarations les plus fameuses du président Chavez)

 

Reprochant à son adversaire de "se cacher" derrière son mentor, il a insisté sur les fléaux quotidiens des Vénézuéliens: une délinquance record avec 16.000 homicides pour 29 millions d'habitants l'an dernier, des coupures de courant et des pénuries alimentaires récurrentes.

"Je suis venu voter en pensant au pays, pour un changement radical, complet. Au Venezuela, il y en a assez de la vie chère, de l'insécurité, des pénuries. Il n'y a rien, aucun investissement", s'est plaint auprès de l'AFP Orlando Lasso, 54 ans, patron d'une fabrique de peinture, après avoir voté dans le quartier d'affaires de Chacao.

 

Outre une lourde succession, le prochain président héritera aussi d'une économie fragile avec une dette équivalant à la moitié du PIB et une inflation supérieure à 20%, la plus forte inflation d'Amérique latine.


Pour mémoire

Marée rouge à Caracas pour le dépôt de candidature de Maduro

 

Hommage à Chavez de stars engagées, dans un pied de nez à Washington
Un mois après la mort de leur dirigeant charismatique, les Vénézuéliens votaient dimanche à la présidentielle pour choisir leur futur sans Hugo Chavez dans ce riche pays pétrolier, profondément divisé après quatorze ans de "révolution socialiste".
 
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