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À La Une - Droits de l’homme

Le dossier des Libanais détenus en Syrie : retour à la case départ

Les familles des détenus libanais en Syrie entament aujourd’hui leur neuvième année du sit-in permanent dans le jardin Gebran Khalil Gebran, place Riad el-Solh. Elles attendent toujours que la lumière soit faite sur le sort de leurs disparus.

La tente, dans le centre ville de Beyrouth, où les parents de disparus tiennent leur sit-in depuis huit ans.

11 avril 2005. Les familles des détenus libanais dans les prisons syriennes entament un sit-in permanent dans le jardin Gebran Khalil Gebran au centre-ville de Beyrouth. Leur objectif ? Pas moins que pousser l’État libanais et la communauté internationale à reconnaître leur dossier et à faire la lumière sur le sort de leurs proches.


11 avril 2013. Les familles des détenus libanais dans les prisons syriennes entament leur neuvième année de sit-in permanent. L’attente est tout aussi pesante. Ces familles vivent toujours dans l’incertitude. Elles ont l’impression de faire du « surplace », mais espèrent toujours un dénouement à leur drame.


« Ce qui est malheureux, c’est qu’au cours des derniers mois, nous avons réussi à marquer un but qui s’est traduit par le projet de décret proposé par le ministre démissionnaire de la Justice, Chakib Cortbaoui, pour former une commission nationale indépendante pour les victimes de disparition forcée, qui constitue d’ailleurs l’une des revendications du sit-in permanent », explique Ghazi Aad, porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil). Or certaines parties de la société civile – principalement le Comité des familles des disparus au Liban, l’Association des anciens détenus en Syrie et la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire – ont « malheureusement rejeté ce projet ». « Elles réclament une loi et non un décret, explique Ghazi Aad. Nous sommes tous d’accord sur le fait que la loi est plus globale et plus sûre. Mais la question qui se pose est celle de savoir si nous allons pouvoir obtenir gain de cause avec un Parlement pareil, sachant que le projet de loi proposé par le député Hikmat Dib en octobre 2011 n’a toujours pas été examiné en sous-commission parlementaire. » De plus, le projet de loi élaboré à la demande du Comité des parents des disparus et des personnes enlevées au Liban et de Solide, et rédigé sous la supervision du Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ), « n’a toujours pas été adopté par une partie politique, par un député ni par la Chambre », insiste Ghazi Aad. « De ce fait, soucieux de marquer un point positif dans ce dossier, Solide a décidé de soutenir l’idée du décret, parce qu’il représente un début de solution au dossier, poursuit-il. Nous restons toutefois attachés à la loi. ».


Et Ghazi Aad de constater : « Malheureusement, les dissensions au sein de la société civile ont eu des répercussions négatives sur le dossier. Actuellement, nous ne disposons ni d’un décret ni d’une loi pour la formation d’une commission nationale indépendante pour les victimes de disparition forcée. Nous ignorons si le ministre de la Justice dans le prochain gouvernement va adopter notre cause. Pire encore : les dissensions au sein de la société civile constituent un prétexte avancé par les responsables pour se dérober à leurs responsabilités. Aujourd’hui, nous sommes dans l’inconnu. Nous repartons de zéro et ce sont les familles des détenus qui paient le prix fort. Elles ont été victimes des criminels qui ont enlevé leurs proches, victimes des responsables libanais qui ont renié leur drame et victimes de certaines parties de la société civile qui prétendent œuvrer en faveur de la cause. »


Mais Solide ne compte pas pour autant baisser les bras. À partir d’aujourd’hui, de nouvelles mesures seront prises par le mouvement. Elles consistent à « archiver les données dont dispose Solide pour bénéficier d’une source d’informations dans un futur proche », conclut Ghazi Aad.

 

 

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