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À La Une - Reportage Vidéo

Disparus libanais : le long calvaire des proches

Depuis des années, elles attendent des nouvelles d'un frère, d'un époux, d'un fils disparu. Quatre femmes témoignent face à la caméra.

Deux proches de disparus libanais dans le cimetière des martyrs, au Bois des Pins, lors d'un rassemblement, le 17 novembre 2012, organisé par plusieurs associations.

17 novembre 1982. Sur les ondes d’une radio locale, résonne un appel, celui lancé par Wadad Halwani. Le mari de cette Libanaise vient d’être enlevé. Wadad sait que son cas n’est pas isolé. Comme elle, des centaines d’hommes et de femmes, dans ce Liban en guerre civile, attendent le retour d’un proche, kidnappé, arrêté, disparu. En ce 17 novembre 1982, Wadad appelle les parents de ces disparus à se rassembler devant le Musée national de Beyrouth, pour exiger le retour de leurs proches.

 

17 novembre 2012. Trente ans ont passé, et Wadad ne sait toujours pas ce qu’il est advenu de son mari. Alors, une nouvelle fois, elle donne rendez-vous devant le Musée national aux familles de disparus, mais aussi à l’ensemble de la société libanaise.

 

Près de 300 personnes ont répondu à l’appel de Wadad, présidente du Comité des parents des disparus et des enlevés au Liban, un appel relayé par Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil), et largement médiatisé par l’association Act for the Disappeared.

"L’attente a assez duré, nous voulons savoir", tel était le mot d’ordre de la journée portant sur le sort de plus de 17.000 disparus libanais au Liban, en Syrie et en Israël.

Au programme, trois arrêts symboliques devant des cimetières beyrouthins où l’État libanais a reconnu en 2000 la présence de charniers : le cimetière des Martyrs situé près du Bois des Pins, celui de Tahouita et celui de Mar Mitr, avant un dernier arrêt devant la tente dressée depuis des années par les familles de disparus, place Riad el-Solh, en plein centre de Beyrouth.

 

Ce jour-là, les proches des disparus ont également discuté du projet de décret sur lequel travaille le ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui. Le décret prévoit la formation d’une commission nationale indépendante pour les victimes de disparition forcée. Mais les associations de familles de disparus critiquent le projet, réclament une loi plutôt qu’un décret et s’opposent à l’appellation "disparition forcée". Elles contestent en outre le fait que le dossier des disparus et celui des détenus en Syrie "soient mis dans un même sac".

 

(Pour mémoire : Chakib Cortbaoui : Il est temps de plancher sur le dossier des victimes de disparition forcée)

 

Parmi les personnes présentes devant le Musée national, le 17 novembre dernier, Mariam, Inaam, Marie et Yousra. Des mères, sœurs ou épouses, qui depuis des années endurent le même calvaire : ne pas savoir. Ne pas savoir si un frère est vivant ou mort, ne pas savoir si un fils est ici ou ailleurs. Des femmes à qui l’on ne donne pas d’informations, pas d’aide, des femmes qui ont été escroquées, et que l’on laisse dans l’incapacité de faire le deuil d’un être aimé. Des femmes qui ne demandent rien d’autres que la vérité.

 

 

Témoignages

 

Inaam Marjé

"Qu'ils nous disent où sont le corps des disparus. On ira prendre leurs restes, on les enterrera et on ira se recueillir sur leur tombe".

 

 

 

Marie Mansourati

"Je reste à la maison et j'attends que mon fils revienne, avant de mourir, je voudrais le revoir vivant".

  

 

 

 

Yousra el-Mahmoud

"On nous a dit : +Oui, c'est nous qui avons enlevé les filles. Mais vous êtes venus trop tard. Comment savoir dans quelle prison on les a mises ?+".

 

 

 

Mariam Hussein

"C'est mon frère et je n'en ai pas d'autre. Mon autre frère est mort dans le massacre de Sabra et Chatila".

 

 

 

Pour mémoire

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17 novembre 1982. Sur les ondes d’une radio locale, résonne un appel, celui lancé par Wadad Halwani. Le mari de cette Libanaise vient d’être enlevé. Wadad sait que son cas n’est pas isolé. Comme elle, des centaines d’hommes et de femmes, dans ce Liban en guerre civile, attendent le retour d’un proche, kidnappé, arrêté, disparu. En ce 17 novembre 1982, Wadad appelle...

commentaires (2)

Surprenante réaction de la part de cette dame,supportrice sans nuances de GMA...en effet où sont nos disparus...

GEDEON Christian

07 h 30, le 26 novembre 2012

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Commentaires (2)

  • Surprenante réaction de la part de cette dame,supportrice sans nuances de GMA...en effet où sont nos disparus...

    GEDEON Christian

    07 h 30, le 26 novembre 2012

  • N'oubliez pas Odette Salem... Maman de Christine et Richard, dans les prisons siriennes depuis 24 ans... Odette a été fauchée par une voiture en traversant la rue en face de la "Khaymé", pour aller chercher des légumes. Odette, est l'âme de la Khaymé. Elle est partie, sans savoir le destin de ses enfants, une fille et un garçon: Christine et Richard.

    Nayla Tahan Attié

    05 h 39, le 26 novembre 2012

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