Rechercher
Rechercher

À La Une - conflit

Le chef d'el-Qaëda appelle à l'instauration d'un Etat islamique en Syrie

"L'Iran et le Hezbollah ont dévoilé leur vrai visage et montré leur horrible vérité sur le champ du jihad en se plaçant du côté du régime baasiste".

Un rebelle syrien lance une grenade sur une position du régime, le 6 avril, à Alep. AFP PHOTO / DIMITAR DILKOFF

Le chef d'el-Qaëda, Ayman al-Zawahiri, a appelé les rebelles en guerre contre le régime de Bachar el-Assad à instaurer un Etat islamique en Syrie, dans un message sonore mis en ligne dimanche sur des sites islamistes.
"Déployez tous vos efforts pour que le fruit de votre jihad soit, avec la volonté de Dieu, un Etat islamique jihadiste (...), une étape sur la voie du rétablissement du califat islamique", dit le numéro un d'd'el-Qaëda à l'adresse des rebelles en Syrie, parmi lesquels des islamistes jihadistes.
Le régime de Bachar el-Assad "a commencé à chanceler et à s'effondrer", a-t-il ajouté, en mettant en garde les islamistes contre "les complots de l'Amérique, des Etats arabes (...) qui veulent voler vos sacrifices et votre jihad".


Ayman al-Zawahiri, dont c'est le premier message publié cette année, s'en est vivement pris à l'Iran et au Hezbollah libanais, principaux soutiens du régime de Damas depuis le début du soulèvement en Syrie il y a plus de deux ans.
"Les masques sont tombés (...). L'Iran et le Hezbollah ont dévoilé leur vrai visage et montré leur horrible vérité sur le champ du jihad" en Syrie en se plaçant du côté du "régime baasiste, laïc, confessionnel et criminel", a-t-il dénoncé.
Il a accusé l'Iran, à majorité chiite, d'avoir été "impliqué avec les Américains dans l'invasion de l'Afghanistan" en 2001, puis dans "l'invasion de l'Irak".
Les militants islamistes sont actifs sur les fronts de guerre en Syrie, notamment les jihadistes du Front al-Nosra, un groupe qui s'est d'abord fait connaître par des attentats suicide avant de se muer en une redoutable force armée.

 

Samedi, le président syrien a estimé qu'une victoire des rebelles risquerait de déstabiliser l'ensemble du Proche-Orient pour plusieurs décennies.

"Si les troubles en Syrie débouchent sur la partition du pays, ou si les forces terroristes prennent le contrôle (...), cela fera inévitablement tache d'huile sur les pays voisins et engendrera un effet domino à travers tout le Proche-Orient et au-delà", a-t-il déclaré dans un entretien à la télévision turque.

L'agitation s'étendra "à l'est, à l'ouest, au nord et au sud. Cela débouchera sur une situation d'instabilité pour des années et peut-être même pour des décennies", a ajouté le chef de l'Etat dans l'interview mise en ligne par la présidence syrienne.

 

(Lire aussi: John Kerry en Turquie pour parler conflit syrien et Proche-Orient)

 

Homs assiégée depuis 300 jours

Sur le terrain, la ville de Homs, dans le centre de la Syrie, est assiégée depuis 300 jours par l'armée du régime qui y mène une campagne de "génocide et de destructions barbares", a dénoncé dimanche l'opposition.

"Trois cent jours ont passé depuis le siège de Homs, ville héroïque, capitale et cœur battant de la révolution syrienne", affirme le Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition de l'opposition.

 

Homs, troisième ville du pays et une des premières à se soulever il y a deux ans au début de la révolte contre le régime, qui s'est par la suite militarisée, est aujourd'hui contrôlée à 80% par l'armée qui bombarde au quotidien les poches rebelles. Depuis juin 2012, les troupes régulières assiègent avec des barrages draconiens les quartiers rebelles du centre-ville, à la périphérie duquel se déroulent des combats acharnés. Dimanche, l'armée bombardait Khaldiyé, Qarabis, Qoussour et Jouret al-Chiyah.

 

"Trois cents jours ont passé alors que le monde observe les bras croisés toutes sortes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis dans cette ville", poursuit le CNS dans un communiqué.

"Les écoles et les hôpitaux ont été détruits, l'eau et l'électricité ont été coupées, ainsi que les communications et l'approvisionnement en nourriture (...), les civils sont privés de médicaments et de soins", ajoutent les opposants.

 

(Reportage: Oum Abed : de l’hôpital militaire au chevet des rebelles)

 

"Ce matin, j'ai assisté à l'enterrement d'un ami, père de deux enfants. En revenant des funérailles, j'ai appris qu'un autre ami a péri. C'est ça notre quotidien", affirme à l'AFP, via Skype, Abou Bilal, militant bloqué dans la vieille ville depuis 10 mois. "La mort nous entoure tous les jours".

"Mon ami, un rebelle, a été abandonné par sa fiancée car elle ne pouvait plus attendre la fin du siège et s'est mariée à quelqu'un d'autre. Il m'a dit que son chagrin d'amour était pire que le siège même".

Il raconte comment les gens "envoient, via les téléphones portables, leurs photos à leurs familles vivant ailleurs".

 

Le CNS a dénoncé également "la politique de nettoyage confessionnel" pratiqué par le clan alaouite au pouvoir contre la population sunnite, majoritaire dans le pays et pro-rébellion.

Homs se situe sur un axe stratégique reliant Damas à la côte alaouite.

 

Selon les Nations unies, le conflit syrien a fait au moins 70.000 morts depuis ses débuts, en mars 2011. Certains jours, le nombre de morts atteint 200, selon les groupes qui suivent le dossier de près.

Plus d'un million de personnes ont fui le pays et, selon le Croissant-Rouge syrien, le nombre de déplacés à l'intérieur des frontières frôle les quatre millions.

 

Lire aussi

Les Syriens persona non grata dans la banlieue sud de Beyrouth

 

Les enlèvements en tout genre se multiplient en Syrie

 

Il a fallu attendre deux ans… , l'article de Ziad Majed

Le chef d'el-Qaëda, Ayman al-Zawahiri, a appelé les rebelles en guerre contre le régime de Bachar el-Assad à instaurer un Etat islamique en Syrie, dans un message sonore mis en ligne dimanche sur des sites islamistes."Déployez tous vos efforts pour que le fruit de votre jihad soit, avec la volonté de Dieu, un Etat islamique jihadiste (...), une étape sur la voie du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut