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À La Une - Liban

Les Syriens persona non grata dans la banlieue sud de Beyrouth

Les familles des pèlerins chiites toujours otages en Syrie ferment par la force des magasins appartenant à des Syriens. Jusqu’au retour de leur proche, ont-elles martelé...

Les Syriens n'ont pas osé protester face aux menaces des familles. Photo Hassan Chaabane

Les familles des pèlerins chiites libanais, enlevés depuis bientôt un an en Syrie, ont fermé par la force hier des magasins appartenant à des Syriens dans la banlieue sud de Beyrouth, depuis le quartier Abbas à Hay el-Sellom, jusqu’au vieux souk. Les proches des pèlerins ont collé des affiches sur les devantures des magasins proclamant que « par décision des familles des personnes enlevées à Aazaz, ces magasins ont été fermés jusqu’au retour des pèlerins ». « Ces actions ne concernent pas uniquement les Syriens. Il s’agit de la première étape de notre mouvement », a averti cheikh Abbas Zgheib, chargé par le Conseil supérieur chiite de suivre l’affaire des pèlerins. Il a de même indiqué que la Turquie joue un rôle primordial dans la fermeture de ce dossier de manière définitive.

 

 

"Par décision des familles des personnes enlevées, ces magasins ont été fermés

jusqu’au retour des pèlerins." Photo Hassan Chaabane


Onze chiites libanais avaient été enlevés le 22 mai dernier par un groupe rebelle syrien dans le nord de la Syrie et ont été détenus à Aazaz, à la frontière turque, après un pèlerinage en Iran. Deux d’entre eux seulement, Awad Ibrahim et Hussein Ali Omar, ont été libérés depuis. Les familles des pèlerins ont appelé les Syriens à quitter la banlieue sud « s’ils tenaient à leur vie ». Dans un entretien à la LBC, Adham Zgheib, fils de l’un des détenus, a affirmé qu’« ils empêcheront tout Syrien de travailler dans la banlieue sud tant que les pèlerins resteront captifs », indiquant que « les autorités et les responsables libanais sont incapables de faire quoi que ce soit sur ce plan ». « Ils ont porté atteinte à notre dignité, mais nous la récupérerons », a ajouté M. Zgheib, menaçant de recourir à l’escalade. Les familles séparées de leurs proches depuis déjà dix mois ont aussi menacé de prendre des mesures non pacifiques contre les intérêts turcs et toutes les usines qui emploient une main-d’œuvre syrienne. Ils ont accusé l’ambassadeur turc à Beyrouth, Inan Ozyildiz, de « mensonge ».
Il est bon de rappeler que l’Armée syrienne libre avait démenti toute implication dans l’affaire, mais un groupe jusqu’alors inconnu, les « Révolutionnaires de Syrie-province d’Alep », avait affirmé à la chaîne satellitaire al-Jazira, dans un communiqué diffusé fin mai, détenir les pèlerins.

 

(Lire aussi: Les enlèvements en tout genre se multiplient en Syrie)

La FDHDH dénonce les mesures discriminatoires contre les Syriens
Par ailleurs, la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire a publié hier un communiqué à l’intention des responsables libanais, dans lequel elle a stigmatisé le traitement infligé aux réfugiés syriens au Liban. « Il est tout naturel que la guerre civile prive les citoyens de sécurité au sein de leur patrie, et que les réfugiés dans d’autres pays soient soumis à des accords internationaux qui réglementent leur présence, explique la FDHDH. Mais il n’est pas du tout naturel que les autorités libanaises négligent à ce point un danger au poids considérable, et qu’elles ne définissent pas des lieux spécifiques pour le rassemblement des réfugiés comme en Jordanie ou en Turquie, pour faciliter les secours. À défaut d’un État qui remplit son obligation sécuritaire, des organismes sans prérogatives prennent des mesures contre les réfugiés. Ainsi, des municipalités élèvent des pancartes appelant les Syriens à enregistrer leurs noms et d’autres leur imposent un couvre-feu sans préciser si ces mesures incluent tous les Syriens. » La FDHDH s’est interrogée si les municipalités ont le droit de prendre de telles mesures et si elles sont équipées pour les appliquer en tout cas. Elle a aussi dénoncé les propos racistes de certains politiciens. « L’asile des Syriens au Liban est dangereux », a conclu le communiqué, appelant à organiser ce phénomène et à mettre un terme à toute mesure discriminatoire.

 

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