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Liban - L’éclairage

Un accord est-il possible entre le Futur et le Hezbollah ?

Le chef du Courant du futur, Saad Hariri.

Un ministre indépendant du gouvernement sortant estime qu’après la démission du cabinet Mikati, une entente intérieure s’impose désormais, dans la mesure où aucun des deux camps en présence n’est en mesure de crier victoire et encore moins de prétendre contrôler le pouvoir à lui seul.
Pour ce ministre, cette entente est nécessaire parce qu’il existe à l’heure actuelle une série de questions pressantes qui restent sans réponse de la part des divers protagonistes. Il en est ainsi par exemple de la durée de la prorogation de la législature, étant entendu qu’il n’est plus question du déroulement des élections législatives à la date prévue, c’est-à-dire le 9 juin. S’agirait-il d’un report « technique » de trois mois ou bien d’un ajournement politique d’une durée correspondant à la moitié d’une législature (deux ans) ?
D’autres questions qui se posent ont trait au gouvernement : qui le dirigera ? Quelles seront sa nature et sa composition ? Quelle déclaration ministérielle adoptera-t-il ?
Le ministre cité pense qu’il est nécessaire de boucler une entente avant le 20 juin prochain, date à laquelle la législature actuelle parviendra à son terme, de crainte de verser dans un vide institutionnel dangereux.
L’un de ses collègues rapporte à ce sujet les mises en garde répétées des diplomates occidentaux. Pour ces derniers, un ajournement des législatives qui ne serait pas uniquement technique et limité dans le temps aurait des retombées néfastes sur l’image de l’État libanais à l’étranger. La légitimité du système et du pouvoir politique serait mise en question, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les aides financières au Liban de la part de certains États et d’organismes internationaux. Rien de moins.

 

(Lire aussi: Risques d’impasse et, comme toujours, dépendance à l’étranger ..., le commentaire d'Emile Khoury)


Les ambassadeurs pressent donc pour que le scrutin ait lieu cette année, si nécessaire sur la base de la loi en vigueur, c’est-à-dire celle de 1960. Et si les protagonistes ne veulent plus de cette loi, ils n’ont qu’à se hâter pour en adopter une autre.
Or, jusqu’à cet instant, il n’y a pas d’accord sur la durée de la prorogation de la législature. Le 14 Mars ne veut entendre parler que d’un ajournement « technique » de trois ou quatre mois, alors que le 8 Mars cherche à aller bien au-delà. Son but est d’atteindre l’élection présidentielle de 2014 et donc d’englober celle-ci dans le package deal qu’il cherche à négocier avec le camp adverse.
Pour ce qui est du prochain gouvernement, il est question, dans certains milieux, de promouvoir une formule de « salut national » fondée sur la répartition du cabinet en trois tiers, un tiers pour le 14 Mars, un autre pour le 8 Mars et un troisième tiers pour les centristes (Sleiman-Mikati-Joumblatt). Encore faudra-t-il que le courant du Futur et le Hezbollah se réconcilient pour qu’un tel gouvernement puisse voir le jour.
Pour nombre d’observateurs, un accord paraît difficile à l’heure actuelle, tant l’attentisme est le maître mot du fait de la situation en Syrie. Cependant, selon des sources arabes citées dans certains milieux politiques sunnites, on s’attend très prochainement à des développements importants sur le terrain qui pourraient conduire à un forcing international pour imposer une solution et faire cesser l’effusion de sang. En attendant cela, il est inutile d’espérer faire bouger les choses au Liban.

 

(Lire aussi: Le scénario le plus probable, une longue gestion des affaires courantes, l’éclairage de Scarlett Haddad)


Cela étant dit, la démission du gouvernement s’est accompagnée, semble-t-il, d’une reprise, certes encore timide et discrète, des contacts entre le Futur et le Hezbollah. Ces contacts pourraient augurer d’un accord à terme. Mais, pour l’instant, les milieux sunnites continuent de poser un certain nombre de conditions à tout rapprochement avec le parti chiite. Il est question, avant toute chose, de la nécessité pour le Hezb de ranger au vestiaire non seulement ses armes (qui doivent revenir à l’armée), mais aussi « son discours arrogant et sa politique d’étalage de ses muscles ».
Quoi qu’il en soit, un ministre sortant croit pouvoir affirmer d’ores et déjà que la déclaration de Baabda et le neutralisme qu’elle prône à l’égard des axes régionaux sera le noyau de la déclaration ministérielle du prochain gouvernement. Si c’est le cas, ce sera une victoire pour le président de la République et pour la politique de respect du calendrier institutionnel qu’il prône. Le chef de l’État vient, en effet, de fixer aux 5 et 6 avril les dates des consultations parlementaires contraignantes qu’il doit entreprendre pour désigner un Premier ministre. D’autre part, il s’oppose à un report des élections pour une durée de plus de six mois.

 

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Un ministre indépendant du gouvernement sortant estime qu’après la démission du cabinet Mikati, une entente intérieure s’impose désormais, dans la mesure où aucun des deux camps en présence n’est en mesure de crier victoire et encore moins de prétendre contrôler le pouvoir à lui seul.Pour ce ministre, cette entente est nécessaire parce qu’il existe à l’heure actuelle une...
commentaires (5)

La discussion entre ces 2 groupes ne prendra de sens que si l'incompetent 1er M reconnait avoir ete embiscotte par ses partenaires de la mafia lobyiste au point d'avoir deserte les lieux aussi longtemps, pour pouvoir pretendre a quoi que se soit. Entre temps un clown a assure le spectacle et il serait temps que l'absenteiste s'en demarque en lui demandant de disparaitre a jamais de la scene politique. Bien sur en le payant gracement pour "service rendu" a la communaute sunnite.

Jaber Kamel

20 h 46, le 01 avril 2013

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Commentaires (5)

  • La discussion entre ces 2 groupes ne prendra de sens que si l'incompetent 1er M reconnait avoir ete embiscotte par ses partenaires de la mafia lobyiste au point d'avoir deserte les lieux aussi longtemps, pour pouvoir pretendre a quoi que se soit. Entre temps un clown a assure le spectacle et il serait temps que l'absenteiste s'en demarque en lui demandant de disparaitre a jamais de la scene politique. Bien sur en le payant gracement pour "service rendu" a la communaute sunnite.

    Jaber Kamel

    20 h 46, le 01 avril 2013

  • Y a eu dans le passé certains accords entre les 2 quand les joueurs externes étaient plus ou moins d'accord. Oui, mais il y avait des gens comme le regretté PM Rafik Hariri... la suite, nous la connaissons tous. Le Pb c'est que y en a qui ont complètement et définitivement brulé leurs cartes ou possibilités de retour sur la scène publique en s'impliquant directement dans l'horrible situation en Syrie, misant sur l'iskat imminent du pouvoir, en appuyant et en faisant le relai entres les sio-arabies démocratiques et les beaux islamistes djihadistes et les autres bandes armées en Syrie au non de la révolution et en quelque sorte désormais au Liban (pauvres de nous aussi). Je le répètes, nous devons nous aider en aidant la belle communauté sunnite de notre pays à se débarrasser des salafo-djihadistes qu'elle héberge en son sein. Il appartient au parti du Futur de se démaquer et avec lui monsieur geagea et de reconnaitre leurs graves erreurs récente et de demander l'aide de tous dans ce sens, Ce n'est pas une honte si on le fait pour le bien et le futur de notre pays commun.

    Ali Farhat

    13 h 50, le 30 mars 2013

  • Ben , faut poser la question le hezbollah a t il un futur..?

    M.V.

    13 h 47, le 30 mars 2013

  • Un tête à tête du Sayed Hassan Nasrallah avec le P.M. Saad Hariri, le plus tôt possible, DUSCUSSION FRANCHE ET AMICALE, chacun enterrant ses griefs, est la SEULE CHANCE de tirer le pays du gouffre dans lequel il a déjà glissé. GOUVERNEMENT ET LOI ELECTORALE AU TABLEAU. Tous les autres problèmes et différends doivent être reportés tant que le conflit syrien perdure...

    SAKR LEBNAN

    10 h 37, le 30 mars 2013

  • LA VRAIE QUESTION QU'IL FAUT SE POSER: UN ACCORD EST-IL POSSIBLE ENTRE L'ARABIE SAOUDITE ET L'IRAN ?? MA RÉPONSE EST NON C'EST PAS POUR AUJOURD'HUI. DE L'AUTRE CÔTÉ, COMMENT PEUT-ON FAIRE CONFIANCE ENCORE À JOUMBLATT ??? IL SE COLLE SUR LE PRÉSIDENT SLEIMAN ! ! ! IL VA BOUSILLER LES IDÉES DE CE DERNIER.

    Gebran Eid

    02 h 25, le 30 mars 2013

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