Mansour : Confier le siège de la Syrie à la Ligue arabe à l’opposition est un précédent grave

Le ministre sortant des Affaires étrangères, Adnane Mansour, a estimé que la décision de la Ligue arabe de confier le siège de la Syrie à la Coalition nationale syrienne constitue « un précédent grave au niveau de l’action arabe ». Il a souligné sur ce plan que « l’article 8 de la Charte de la Ligue prévoit le respect du régime en place dans les pays membres ».
M. Mansour, qui s’exprimait dans le cadre d’une interview à al-Manar, a affirmé que « le fait de nommer une tierce partie à la place de la Syrie à l’ONU ne mettra pas fin non plus au cycle de violence dans ce pays ». Il a aussi estimé que « la seule distanciation que le Liban souhaite, c’est celle des répercussions de la crise syrienne », avant de démentir les rumeurs selon lesquelles il serait sorti de la salle où le sommet arabe de Doha se tenait, lorsque le président de la Coalition nationale syrienne, Moaz el-Khatib, y est rentré. « J’étais membre de la délégation présidentielle libanaise et je me conforme aux règles », a-t-il déclaré.
L’initiative de la Ligue arabe a été de même vivement critiquée par l’ancien président Émile Lahoud ainsi que par M. Hussein Moussaoui, député du Hezbollah. M. Lahoud a parlé de « honte » et dénoncé une « violation » de la Charte de la Ligue arabe, jugeant « inadmissible que le commandement, le peuple et l’armée de la Syrie soient les seuls à faire face au terrorisme international pratiqué sur le territoire de ce pays ».
M. Moussaoui a accusé la Ligue arabe de « chercher à détruire la Syrie » et a stigmatisé « son soutien à des groupes takfiristes ».
Dans le camp opposé, le député Chant Chinchinian, membre du bloc parlementaire des Forces libanaises, a également abordé la décision de la Ligue, mais seulement pour critiquer les réserves exprimées par son collègue du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Ziad Assouad, au sujet de la participation du Liban. Le député du bloc FL s’est dit surpris du fait que M. Assouad ait défendu le régime syrien « qui ne peut en aucun cas être défendu, et surtout pas par des parties qui prétendent œuvrer pour le changement et la réforme ».