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À La Une - Crise

L'opposition obtient le siège de la Syrie à la Ligue arabe

Riad Assaad, un des commandants de l'ASL, blessé en Syrie ; l'ONU va évacuer la moitié de son personnel étranger.

Un rebelle syrien lors de combats contre l'armée syrienne, le lundi 25 mars 2013, à Alep. AFP PHOTO/BULENT KILIC

La Ligue arabe a accédé lundi à l'une des principales demandes de l'opposition syrienne et a décidé de lui attribuer le siège de la Syrie, lui laissant le choix de "décider de la forme de sa représentation au sommet" de Doha, selon un haut responsable de l'organisation panarabe.

 

La Syrie du président Bachar el-Assad est suspendue de la Ligue arabe depuis novembre 2011, après le début en mars de la même année d'une révolte populaire devenue rébellion armée sous l'effet d'une dure répression.

La presse de Damas a d'ailleurs fustigé lundi cette décision. "La Ligue a accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous", écrivait le quotidien le As-Saoura. "Les tambours de la trahison résonnent à Doha", renchérissait la télévision officielle Al-Ikhbariya.

 

Cette mesure de la Ligue arabe est néanmoins tombée en plein désarroi de l'opposition, son chef, Ahmad Moaz Al-Khatib, ayant annoncé dimanche à la surprise générale sa démission, avant de faire part lundi sur sa page Facebook de son intention de se rendre au sommet et d'y prononcer un discours "au nom du peuple syrien".

 

La Coalition nationale a annoncé dimanche qu'elle serait représentée au sommet par le "Premier ministre" Ghassan Hitto, qu'elle a chargé le 18 mars de former un gouvernement visant à administrer les territoires sous contrôle rebelle en Syrie. Mais selon le représentant de la Coalition au Qatar, Nizar Haraki, M. Khatib présidera en fin de compte la délégation syrienne au sommet, qui comptera huit membres dont M. Hitto.

 

Des opposants expliquent que la démission de M. Khatib n'a pas encore été acceptée, et l'un d'eux, Ahmad Ramadan, a fait état "d'intenses pressions" pour qu'il revienne sur sa démission. Le Premier ministre du Qatar, principal bailleur de fonds de l'opposition, Hamad ben Jassem Al-Thani, l'a pour sa part publiquement appelé à revenir sur sa démission.

Pour un opposant syrien, M. Khatib a voulu "lancer un cri de désespoir pour protester contre le fait que les nombreuses promesses d'aide internationales soient restées sans suite". En annonçant sa démission, M. Khatib a reproché à la communauté internationale son inaction face au conflit en Syrie, qui a fait des dizaines de milliers de morts, et accusé des pays soutenant l'opposition "de tenter de contrôler la révolte".

Selon le même opposant, il reproche notamment au Qatar d'avoir imposé l'élection de M. Hitto, soutenu par les Frères musulmans, face à un autre candidat soutenu par Riyad, Imad Moustapha.

 

Riad Assaad blessé

Par ailleurs, le colonel Riad Assaad, un commandant de l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion, a été blessé dans l'explosion d'un engin piégé dans l'est de la Syrie, a indiqué lundi une ONG syrienne.

Le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a précisé que l'explosion s'était produite dimanche soir au moment où le colonel Assaad circulait à bord de sa voiture à Mayadine, dans la région orientale de Deir Ezzor. Il a été blessé à la jambe, a-t-il dit. Selon un parent du colonel, il a été transféré en Turquie pour y être soigné.

Le colonel Assaad a été l'un des premiers officiers supérieurs de l'armée à rejoindre la rébellion en juillet 2011 et avait été nommé chef de l'ASL. Il reste le chef à titre honorifique de cette organisation même s'il se rend souvent sur le terrain et est en contact avec les combattants.

Son rôle avait été marginalisé après la nomination du général Selim Idriss comme chef d'état-major de l'ALS, lors du regroupement de la majorité des factions rebelles en dehors des jihadistes. Aujourd'hui, le général Idriss est le chef de facto de l'ALS. 

 

Capture d'écran d'une vidéo sur Youtube montrant le colonel

Riad Assaad entouré de membres de l'ASL. 

 

Parallèlement, interrogé sur la rumeur d'un assassinat du président Bachar el-Assad par un garde du corps iranien, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a reconnu qu'un site Internet avait publié cette information. "Mais elle n'est pas confirmée".

"Si on veut éviter que la Syrie éclate et que ce soit finalement les extrémistes qui l'emportent, il faut une solution politique. Pour cela il faut qu'il y ait un rééquilibrage sur le terrain des forces militaires", a ajouté Laurent Fabius, sur Europe 1.

 

Alors que les européens sont toujours en désaccord sur l'envoi d'armes aux rebelles, le New York Times a rapporté que des pays arabes et la Turquie avaient fortement accru leurs livraisons d'armes aux rebelles avec l'aide la CIA américaine. Un pont aérien mis en place à petite échelle début 2012 a pris de l'ampleur ces derniers mois, ajoute-t-il. Des avions jordaniens, saoudiens ou qataris chargés de matériel ont atterri en Turquie et en Jordanie.

 

Sur le terrain, un civil a été tué et six ont été blessés par des obus lancés par des rebelles qui ont visé la place des Omeyyades à Damas, selon les médias officiels. Ces tirs se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d'avancer dans la capitale.

 

Par ailleurs, l'ONU va évacuer environ la moitié de leurs 100 employés étrangers travaillant encore en Syrie en raison des risques grandissants, selon des diplomates à New York. Le bureau établi à Damas de l'émissaire international Lakhdar Brahimi sera notamment fermé et devrait être déplacé au Caire ou au Liban, ont précisé ces diplomates à l'AFP.

 

Enfin, la Jordanie a fermé lundi son principal poste-frontière avec la Syrie, à la suite d'affrontements entre les rebelles et l'armée syrienne, a annoncé le ministre jordanien de l'Information.

 

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La Ligue arabe a accédé lundi à l'une des principales demandes de l'opposition syrienne et a décidé de lui attribuer le siège de la Syrie, lui laissant le choix de "décider de la forme de sa représentation au sommet" de Doha, selon un haut responsable de l'organisation panarabe.
 
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commentaires (5)

Et puisqu'on lui a octroyé le siège à la Ligue Arabe, même si à raison ou tort, il est grand temps de lui octroyer le siège à l'ONU ! pour en finir de cette sale guerre, et des bouchers et des Qaëda et autres tous concentrés sur nos frontières aujourd'hui, peut-être chez nous demain...

SAKR LEBNAN

15 h 45, le 26 mars 2013

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Commentaires (5)

  • Et puisqu'on lui a octroyé le siège à la Ligue Arabe, même si à raison ou tort, il est grand temps de lui octroyer le siège à l'ONU ! pour en finir de cette sale guerre, et des bouchers et des Qaëda et autres tous concentrés sur nos frontières aujourd'hui, peut-être chez nous demain...

    SAKR LEBNAN

    15 h 45, le 26 mars 2013

  • Quel honte donné le siège à des terroristes, pousser par les pays qui les financent : arabie saoudite et qatar

    Talaat Dominique

    00 h 11, le 26 mars 2013

  • Je ne sais pas combien cette décision est juste, du moins à ce stade...

    SAKR LEBNAN

    23 h 25, le 25 mars 2013

  • Ces gens montés de toutes pièces par et à l'étranger auxquels on veut donner le nom d'opposition n'est pas un état pour pouvoir avoir un siège, c'est élémentaire! la ligues désormais des arabies confondues n'a pas été créée entre autre par l'état Syrien mais pas une ligue des opposants.. ou alors on devrait donner le siège de chaque état aux opposants de cet état... que penseraient les arabies américanisées si on faisait siéger les opposants Bahreïnis à la place de la famille des émirs minoritaires et non représentatifs du Bahreïn?? Il y a vice de forme, mesquinerie arabique et injustice de fond... mais surtout un holdup arabo-politique à peine masqué par un 3gal intégrale et des sabots en galoches.

    Ali Farhat

    22 h 51, le 25 mars 2013

  • Avec Riad Assaad, un des commandants de l'ASL blessé en Syrie, la rébellion se fissure de plus en plus dans un pays ou la guerre civile fait trop de ravages .. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    14 h 43, le 25 mars 2013

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