« La RSE est une nécessité qui s’impose à tous et même en période de crise, a déclaré l’ambassadeur de France au Liban dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. Au Liban, de nombreuses entreprises, notamment des banques, ont montré l’exemple en matière de responsabilité sociale, a-t-il poursuivi. Et c’est justement parce que le pays est dans une situation difficile et face à la faiblesse de l’État que le rôle du secteur privé est d’autant plus important pour le bien de la société tout entière. » Selon Patrice Paoli, la RSE s’avère même un atout pour une entreprise en période difficile. « En France, il existe plusieurs cas de PME (petites et moyennes entreprises) en difficulté qui ont justement pu rebondir grâce à des mesures adoptées en matière de RSE. » Le rôle des PME dans la mise en œuvre de la RSE est ainsi majeur ; contrairement aux idées reçues, cette dernière n’est pas réservée uniquement aux grands budgets. « La RSE peut aider dans certains cas les PME à décrocher des contrats et s’avérer une réponse durable aux crises », a ajouté M. Paoli.
De son côté, Michel Doucin a commencé par définir le concept de responsabilité sociale des entreprises selon les termes de la Commission européenne. « Il s’agit d’actions qui vont au-delà des obligations juridiques qui incombent aux entreprises, soit d’une responsabilité à l’égard de la société et de l’environnement », a-t-il déclaré. Michel Doucin a ensuite soulevé la question de la légitimité de l’approche de la RSE dans une économie bouleversée. « Dans un pays comme le Liban, en pleine crise, il est normal de s’interroger sur la légitimité ou l’urgence de la RSE, a-t-il indiqué. Mais justement, il ne s’agit pas de broder en travaillant de manière responsable, mais plutôt de tisser une véritable compétitivité pour les entreprises. » Selon le spécialiste, les investissements sociaux responsables en France ont augmenté de 69 % de 2010 à 2011 pour atteindre les 115,3 milliards d’euros en 2011.
L’enjeu de la RSE est tel que de grandes écoles de commerce comme celle d’HEC à Paris forment dorénavant des étudiants venus des quatre coins du monde à ce qu’il appelle « la durabilité. » « Nous proposons un programme en anglais nommé “sustainable development”, soit “développement durable”, explique Nancy Piacentini. La RSE est définitivement un enjeu global, d’où la nécessité de proposer une formation adressée à des étudiants internationaux. »