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À La Une - Violences

L'Irak ensanglanté à la veille des dix ans de l'invasion

Au moins 50 morts dans une série d'attentats; un scrutin reporté dans deux provinces.

Des bâtiments endommagés par l'explosion d'une voiture piégée dans le secteur d'al-Mashtal à Bagdad, le 19 mars 2013. REUTERS/Mohammed Ameen

Gangrené par la violence, la corruption et l'instabilité politique, l'Irak s'apprête à marquer dans la plus grande discrétion le dixième anniversaire de son invasion par une coalition militaire américano-britannique.

 

C'est que l'Irak de 2013 est à mille lieues de la démocratie parlementaire stable imaginée par le président américain George W. Bush, parti en guerre le 20 mars 2003 pour mettre la main sur de prétendues armes de destruction massive.

D'ailleurs, l'exécutif irakien n'a inscrit aucune commémoration à son agenda, mercredi. Il est plus probable que des cérémonies aient lieu le 9 avril, pour marquer la chute de Bagdad, dix ans plus tôt.

 

Si Saddam Hussein et son parti, le Baas, ont vite été balayés par les forces de la coalition, l'emprise dictatoriale du président irakien a laissé place à partir de 2006 à un conflit religieux d'une violence inouïe, mettant aux prises les soldats de la coalition aux milices chiites et sunnites.
Dans cette guerre, les Etats-Unis ont perdu 4.486 soldats, le Royaume-Uni 179, selon le site spécialisé icasualties.org.

Mais la population civile irakienne a payé le prix le plus élevé. Dimanche, l'ONG Iraq Body Count a révélé dans une étude qu'au moins 112.000 civils irakiens ont péri dans les violences depuis 2003. Et, avertissent ses rédacteurs, "le conflit n'est pas encore terminé. Il est toujours omniprésent et généralisé".


Vague d'attentats
Mardi matin, une nouvelle vague d'attentats visant la communauté chiite a fait au moins 50 morts à Bagdad et dans sa périphérie. Ces attaques, pour la plupart perpétrées au moyen de voitures piégées, ont blessé 171 personnes, mais les autorités ont averti que ce bilan pourrait s'alourdir dans la journée.

Il s'agit de la journée la plus sanglante depuis le 9 septembre dernier, où 76 personnes avaient péri dans des violences.

Dès que les détonations ont résonné dans la capitale, la police et l'armée, dont les barrages sont érigés un peu partout dans Bagdad, ont renforcé leurs contrôles, selon un journaliste de l'AFP.

Au total, quinze voitures piégées, un attentat commis à l'aide d'un engin improvisé et plusieurs assassinats ciblés ont ensanglanté le pays. Les quartiers de Sadr City, Machtal, Zafraniya, Bagdad Jadida, Kazimiya, Chouala, Saïdiya et Mansour, mais aussi la ville d'Iskandariya, à 50 km au sud de la capitale, ont été touchés.

Cette vague d'attentats n'a pas été revendiquée, mais les groupes insurgés sunnites, dont el-Qaëda en Irak, s'en prennent régulièrement à la communauté chiite, à la police et à l'armée, dans l'espoir de déstabiliser le gouvernement du Premier ministre Nouri al-Maliki, dominé par les chiites.

Crise politique

La situation hautement instable a poussé le gouvernement à reporter de "six mois au maximum" dans deux provinces majoritairement sunnites les élections provinciales prévues le 20 avril.

Ninive et al-Anbar sont le théâtre depuis fin décembre de manifestations qui réunissent chaque vendredi plusieurs milliers de sunnites, furieux de la "marginalisation" dont ils s'estiment victimes de la part du gouvernement.


M. Maliki est conspué par ses alliés de la coalition gouvernementale et la minorité sunnite (environ un quart de la population). Deux ministres du bloc Iraqiya, laïc mais dominé par les sunnites, ont déjà claqué la porte depuis début février. Un autre ministre, celui des Communications, avait présenté sa démission l'été dernier pour protester contre la "corruption" et l'"ingérence" dans les affaires de son ministère, dont M. Maliki et son entourage se rendaient coupables, selon lui.

Dans le classement dressé par Transparency International qui mesure la perception de la corruption dans le monde, l'Irak pointe à la 169e place sur 176 Etats évalués.

 

Mais observateurs et diplomates voient dans le conflit larvé que se livrent Bagdad et la région autonome du Kurdistan irakien la plus grande menace pour la stabilité du pays. Le gouvernement central ne supporte pas de voir Erbil faire de plus en plus cavalier seul, revendiquer une bande de territoire riche en hydrocarbures et se passer de son approbation lors de la signature de contrats avec des compagnies pétrolières étrangères.

 
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C'est que l'Irak de 2013 est à mille lieues de la démocratie parlementaire stable imaginée par le président américain George W. Bush, parti en guerre le 20 mars 2003...
commentaires (2)

L'Avocat du Diable : Tous ces attentats sont contre les Chiites. Le VIRUS est en marche. Et on se demande encore pourquoi le Hezbollah ne veut pas rendre son arsenal ? A sa place qui le ferait ? LEVEZ-LA MAIN S.V.P. ! Ah, personne. BON. C'est compris. Vous voyez !

SAKR LEBNAN

18 h 11, le 19 mars 2013

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Commentaires (2)

  • L'Avocat du Diable : Tous ces attentats sont contre les Chiites. Le VIRUS est en marche. Et on se demande encore pourquoi le Hezbollah ne veut pas rendre son arsenal ? A sa place qui le ferait ? LEVEZ-LA MAIN S.V.P. ! Ah, personne. BON. C'est compris. Vous voyez !

    SAKR LEBNAN

    18 h 11, le 19 mars 2013

  • Les irakiens sont entrain de regretter probablement Saddam Hussein et son parti le Baas ,et attendent aussi le départ des Etats-Unis qui ont perdu 4.486 soldats comme du temps du Vietnam. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    13 h 51, le 19 mars 2013

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