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À La Une - syrie

Syrie : Hollande veut une décision sur les armes "dans les prochaines semaines"

Le conflit en passe de s'internationaliser à l'aube de sa 3e année

A Istanbul, en Turquie, un garçon frappe avec sa chaussure, une image de Bachar el-Assad, le 15 mars 2013, une journée marquant le deuxième annviersaire du début de la révolte contre le régime baasiste. REUTERS/Osman Orsal

Le conflit en Syrie, qui entre vendredi dans sa troisième année, est en passe de s'internationaliser avec la volonté française de lever l'embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles "dans les prochaines semaines" et les menaces de Damas de frapper au Liban.

 

Face à l'intensification des combats, le président français François Hollande a haussé le ton au sujet de l'embargo sur les armes. "Des armes sont livrées par des pays, dont la Russie, à Bachar el-Assad et son régime. Nous devons en tirer toutes les conclusions et l'Europe doit prendre sa décision dans les prochaines semaines", a-t-il dit à l'issue du sommet européen à Bruxelles.

Il a précisé que "toutes les conséquences de la levée de l'embargo" seront examinées par les ministres des Affaires étrangères au cours d'une réunion prévue de longue date les 22 et 23 mars à Dublin.

Selon M. Hollande, les Européens auront "peut-être une décision à prendre" avant la fin du mois de mai, date à laquelle le régime de sanctions contre la Syrie doit être abandonné ou prolongé, car "la situation évolue" sur le terrain.

Il a estimé que la chancelière allemande Angela Merkel n'était pas hostile par principe à la levée de l'embargo mais qu'elle voulait en "regarder toutes les conséquences".

"Le plus grand risque, ce serait de ne rien faire, de laisser faire (...) Ce serait le chaos (...) Le plus grand risque, c'est l'inaction", a prévenu le président français.

 

 

Réticence de nombreux autres pays européens

L'Union européenne tentera de trouver la semaine prochaine une "position commune" sur cette question, a annoncé le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, expliquant que les ministres des Affaires étrangères doivent "examiner d'urgence la situation au cours de leur réunion informelle prévue la semaine prochaine à Dublin".

La tâche s'annonce délicate en raison de la réticence de nombreux autres pays européens.

Mais le forcing de Paris et Londres déplait au président du Parlement européen, Martin Schulz, qui a regretté que "des pays parlent individuellement avant les autres".

 

A Beyrouth, le Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés Antonio Guterres a, par ailleurs, lancé un cri d'alarme face aux risques d'embrasement de la région. "Si le conflit syrien se poursuit, il y a un réel risque d'explosion au Moyen-Orient et il sera impossible de répondre à ce défi tant sur les plans humanitaire, politique ou sécuritaire".

 

(Repère : L'état des combats entre rebelles et régime syriens)

 

Risque de contagion d’autant plus fort que le ministère syrien des Affaires étrangères a menacé, jeudi, de frapper en territoire libanais les "bandes armées" passant clandestinement en Syrie. Des militants libanais anti-Assad sont accusés de faciliter l'infiltration de rebelles via la frontière. "Les forces syriennes font preuve de retenue en ne frappant pas ces bandes à l'intérieur du territoire libanais (...) mais cela ne durera pas indéfiniment", a-t-il averti dans une lettre adressée aux Affaires étrangères libanaises. L'armée syrienne a tiré durant le conflit sur des zones frontalières libanaises, mais c'est la première fois que la Syrie menace officiellement et publiquement de frapper au Liban, qui est divisé entre partisans et adversaires du régime Assad.

 

Pour Nikolaos van Dam, spécialiste de la Syrie, "les menaces syriennes doivent être prises très au sérieux. Si le régime syrien pense que cela va servir ses intérêts, il ne va pas hésiter à attaquer les forces de l'opposition syrienne en territoire libanais".

 

Dans une rare démonstration d'unité, les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont dits, eux aussi, "très inquiets" des "incidents frontaliers répétés" entre la Syrie et le Liban, en citant des tirs meurtriers "par-dessus la frontière, des incursions, des enlèvements et un trafic d'armes".

 

(Chronologie : Deux ans de conflit)

 

Damas a par ailleurs accusé Amman de laisser entrer dans le sud du pays des jihadistes et des armes. "Nous déplorons le changement d'attitude de la Jordanie qui laisse depuis une dizaine de jours passer par sa frontière des jihadistes et des armes croates achetées par l'Arabie saoudite", a affirmé vendredi à l'AFP une source de sécurité à Damas, jointe par téléphone à partir de Beyrouth.

 

Conseil de sécurité inquiet

Sur le terrain, alors que la révolte la plus longue et la plus sanglante du Printemps arabe a fait plus de 70.000 morts selon l'ONU, les militants antirégime ont manifesté sous le slogan "deux ans de sacrifices vers la victoire" dans la guerre contre le clan Assad au pouvoir depuis plus de 40 ans.

Par ailleurs, l'opposition syrienne tentera de nouveau mardi et mercredi à Istanbul de désigner un chef de gouvernement pour les zones rebelles, un choix cependant contrarié à plusieurs reprises par des "interventions extérieures", a affirmé vendredi à l'AFP un de ses membres.

 

 

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commentaires (5)

faut pas compter en semaines,mais en nombre de morts...décision donc dans5 ou 6000 morts....ils sont tous devenus fous...

GEDEON Christian

12 h 02, le 16 mars 2013

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • faut pas compter en semaines,mais en nombre de morts...décision donc dans5 ou 6000 morts....ils sont tous devenus fous...

    GEDEON Christian

    12 h 02, le 16 mars 2013

  • On entre dans la 3eme annee de conflit et ceux qui nous annoncait la fin du conflit cad la fin de Bashar pour dans" 2 semaines" ont l'air fin a present ! Si le delegue hollande qui ne ne voit pas plus loin que le bout de son nez croit que la Syrie c'est le Mali, il va cette fois ci se rendre compte dans quelle galere ses employeurs l'auront foutu.Les salafo qataris lui ont peut etre offert une guerre au Mali, mais en Syrie s'ils n'y sont pas arrives avec leur complice sio, c'est pas le roi de la gaffe hollande qui pourra y faire quelque chose. Dire que ne rien faire est la catastrophe, en cherchant a amadouer les russes et les iraniens est un leurre mondial et ceux qui se retrouveront au bout du gouffre c'est bien hollande qui les aura precepite, et ca ne sera pas les russes et les iraniens.

    Jaber Kamel

    22 h 56, le 15 mars 2013

  • Quand F.Hollande veut ...attention c'est dangereux ...! car il annonce à l'avance son incapacité a résoudre un problème....!

    M.V.

    20 h 16, le 15 mars 2013

  • Internationalisé, il l'est déjà. Il risque de s'étendre aux pays limitrophes par de stupides IMPORTATEURS interposés.

    SAKR LEBNAN

    15 h 40, le 15 mars 2013

  • Le conflit en Syrie entre entre dans sa troisième année et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas toujours d’accord. La Russie et la Chine y sont toujours opposées, à toute intervention militaire. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 12, le 15 mars 2013

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