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À La Une - vatican

Fin du "pré-conclave", pas de consensus sur le futur pape

Mardi après-midi, les portes de la Chapelle Sixtine se refermeront sur les cardinaux pour le premier tour de vote.

Les touristes s'empressent d'entrer dans la Basilique Saint-Pierre, à l'issue de l'ultime "congrégation" des cardinaux, le 11 mars 2013. AFP PHOTO / JOHANNES EISELE

Les cardinaux ont achevé lundi la préparation du conclave au cours duquel ils éliront le successeur de Benoît XVI après sa démission historique. Selon les derniers pronostics, un Italien et un Brésilien seraient dans le peloton de tête, aucun "papabile" ne faisant toutefois consensus.


Vers 16h30 GMT, tout le personnel chargé de la logistique du conclave a prêté serment de ne rien révéler de ce qu'ils entendront ou verront, sous peine d'excommunication. Il s'agit de 90 personnes, entre cuisinières et femmes de ménage de la résidence Sainte-Marthe où ils emménageront tôt mardi, médecins, infirmiers, chauffeurs des navettes qui les conduiront à la Chapelle Sixtine, techniciens de maintenance, gardes suisses et carabiniers. Ils ont pris cet engagement solennel dans la Chapelle Pauline, qui jouxte la Sixtine, sous la supervision du cardinal Tarcisio Bertone, camerlingue et "patron" par intérim du Vatican.


Au cours de leur ultime "congrégation" générale et au terme d'une semaine de discussions marquées par plus de 160 interventions de prélats, les cardinaux ont évoqué lundi la banque du Vatican (IOR, Institut pour les oeuvres religieuses) : le cardinal Bertone, président du conseil de surveillance a exposé les efforts d'intégration de cette banque dans le système bancaire international et les contrôles menés par le groupe d'experts du Conseil de l'Europe, "Moneyval".

 

(Repère: Le conclave : questions simples sur une institution unique)


L'IOR a été par le passé au coeur de scandales retentissants mêlant mafia, services secrets, loge maçonnique. Benoît XVI avait décidé de rendre transparentes les finances du Vatican. En mai 2012, le patron de l'IOR nommé par Benoît XVI, le banquier italien Ettore Gotti Tedeschi avait été limogé par surprise. Il n'a été remplacé qu'en février par l'industriel allemand Ernst von Freyberg.

Pendant la semaine de pré-conclave, des cardinaux ont à plusieurs reprises déploré une collégialité insuffisante du Vatican et demandé d'améliorer la gouvernance de l'Eglise.


Les cardinaux ont consacré l'après-midi de lundi aux préparatifs de leur emménagement à l'intérieur du Vatican qui aura lieu très tôt mardi avant une messe dans la basilique Saint-Pierre à 09h00 GMT, ouverte à tous les fidèles.
De nombreuses paroisses de Rome dont la Basilique Sainte Anastasie au Palatin ou le Sanctuaire du Divin Amour, resteront ouvertes 24 heures sur 24 ou organiseront des veillées jusqu'à l'élection du nouveau pape. Un marathon de prières est aussi organisé au Centre Saint Laurent au Vatican avec une messe tous les jours à 17h00 GMT et la récitation d'une prière en pleine nuit vers 02h00 GMT.

"On a exposé le Saint Sacrement et l'idée est de proposer aux jeunes de venir soutenir les cardinaux, l'Eglise, dans la prière évidemment, sans interruption jusqu'au moment où on aura un pape", explique à l'AFP-TV le père Fabien Lambert.

 

(Repère: Le conclave en chiffres)

 


Une percée ou un blocage?
Quand les portes de la Chapelle Sixtine se seront refermées mardi après-midi sur les cardinaux, le premier tour de vote permettra-t-il une percée nette d'un candidat entre les principaux "papabili" cités ces derniers jours : le cardinal de Milan Angelo Scola, celui de Sao Paulo Odilo Scherer ou encore le cardinal du Québec Marc Ouellet?
Ou au contraire une situation de blocage apparaîtra-t-elle vite, en présence de blocs de voix égaux mais insuffisants pour atteindre le seuil nécessaire d'électeurs ? Dans ce cas, le jeu serait ouvert aux "outsiders" : les noms qui circulent alors sont entre autres les archevêques de Boston et New York, Sean O'Malley et Timothy Dolan, les cardinaux hongrois, Peter Erdö, autrichien Christoph Schönborn, ou mexicain Francesco Robles Ortega.

 

Pour être élu 266e pape de l'histoire, il faudra obtenir 77 voix, soit les deux tiers des suffrages du collège des 115 électeurs. Selon le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, mardi soir, la fumée sera probablement noire, signe qu'aucun candidat ne se sera distingué.


 

De gauche à droite, les cardinaux Odilo Pedro Scherer, Angelo Scola, Marc Ouellet.

JOHANNES EISELE/AFP


Dimanche, les cardinaux, qui célébraient des messes dans plusieurs églises de Rome, n'ont rien laissé transparaître de leurs intentions.
Le numéro un sur la liste des favoris, Angelo Scola, qui restituerait la direction de l'Eglise aux Italiens après un intermède polonais et allemand de 35 ans, a souhaité dans son homélie que l'Eglise se dote d'un "pasteur saint" qui apporte "le témoignage de sa vie".
Cet archevêque conservateur, défenseur de la famille traditionnelle, très proche de Benoît XVI mais ouvert au monde -il dirige une fondation et une revue, Oasis, de dialogue avec l'islam-- a souhaité que le futur pontife "suive les traces des grands papes des 150 dernières années".

 

(Repère: Les conclaves, entre Histoire et insolite)


Le cardinal Scherer a également été suivi par des dizaines de journalistes et de photographes mais il a esquivé toutes les questions sur ses chances de devenir pape. Cet homme de 63 ans, énergique, carré, bon administrateur de son immense diocèse - le plus grand du continent latino-américain - et qui a travaillé pendant sept ans à la Congrégation des évêques à Rome, aurait la préférence de personnalités importantes dans la vieille garde de la Curie romaine.


Le cardinal Ouellet a lui aussi célébré la messe dimanche à Rome. Lui qui a présidé sous Benoît XVI la Congrégation des évêques (un poste sensible et essentiel) et a longtemps travaillé en Amérique Latine, pourrait rassembler sur son nom des suffrages sud-américains. Conservateur sur les questions des moeurs, intransigeant sur le contenu de la foi, combatif dans le domaine de la justice sociale, il a un profil typique "ratzingérien", comme la plupart des "papabili".

 

En attendant de voir la fumée blanche, les 5.600 représentants des médias présents place Saint-Pierre multiplient les émissions spéciales, s'interviewant entre eux, cherchant des petites anecdotes à raconter sur les anciens conclaves, faute d'avoir du solide à se mettre sous la dent.

 

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