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Moyen Orient et Monde - Crise

Le chef de la police antiémeute limogé après une grève sans précédent en Égypte

Heurts sanglants à Port-Saïd ; le verdict sur les violences du match de football attendu aujourd’hui au Caire.

Le chef de la police antiémeute en Égypte a été limogé hier après une grève sans précédent dans ses rangs liée aux heurts meurtriers avec des manifestants à Port-Saïd, à la veille d’un verdict à haut risque sur des violences lors d’un match de football en 2012.
Face à la multiplication des manifestations violentes, en particulier à Port-Saïd, les policiers ont entamé une grève sans précédent à travers le pays, en estimant ne pas être suffisamment équipés et faire les frais des conflits politiques. Dans une tentative d’apaiser les tensions au sein de l’institution, le ministre de l’Intérieur, Mohammad Ibrahim, a ainsi limogé le commandant de la police antiémeute et nommé un nouveau chef, selon l’agence officielle MENA.
Jeudi soir, des manifestants ont de nouveau défilé jusqu’au siège de la police à Port-Saïd, et des heurts s’en sont suivis. Karim Sayyid Abdel Aziz, 33 ans, a été tué par balle, selon un médecin qui a fait état de 73 blessés. Ces nouvelles violences ont poussé le ministère de l’Intérieur à ordonner à la police de quitter son QG pour « apaiser les tensions » et à confier à l’armée la tâche de sécuriser ce bâtiment déjà maintes fois attaqué.
Ces développements ajoutent à la confusion dans le pays qui n’est toujours pas sorti d’une transition politique chaotique émaillée de violences, deux ans après la chute de Hosni Moubarak et près de neuf mois après l’élection de l’islamiste Mohammad Morsi, fortement contesté par une partie de la population.
La tension est très vive à Port-Saïd depuis la condamnation à mort en janvier de 21 personnes, principalement des supporteurs du club de football de la ville, pour des violences qui avaient fait 74 morts, essentiellement parmi les supporteurs du club al-Ahly du Caire, à la fin d’un match en février 2012. Cinquante-deux autres accusés, jugés pour les mêmes événements, doivent être fixés sur leur sort aujourd’hui, ce qui risque de créer de nouvelles tensions dans cette ville. Pour des raisons de sécurité, le verdict sera rendu au Caire, à l’académie de police, où, selon l’agence MENA, 2 000 policiers seront déployés.
« Il vaudrait mieux reporter le verdict, sinon l’Égypte risque de s’embraser », a estimé al-Badry al-Farghali, ex-député de Port-Saïd. « Je suis terrifié à l’idée de ce qui pourrait arriver samedi », a déclaré pour sa part un soldat devant le QG de la police à Port-Saïd.
Si le verdict est favorable aux accusés, le gouvernement de M. Morsi, premier chef d’État islamiste et civil d’Égypte, devrait de toute façon faire face à des protestations, cette fois-ci au Caire, où des supporteurs du club al-Ahly ont menacé de protester. Les troubles mettent en péril les réformes économiques que le gouvernement peine à mettre en œuvre, et qui sont pourtant nécessaires pour obtenir un prêt crucial de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international pour remettre l’économie sur les rails.

(Source : AFP)

 

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