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La peine de mort, une justice qui assassine ?

Un moratoire qui dure, 60 condamnés à mort attendent ...

7 janvier 2004. À l’aube, trois ambulances sortent de la prison de Roumieh, transportant les corps des suppliciés. Les décrets d’exécution avaient été signés par le président de la République Émile Lahoud, après que le Premier ministre Rafic Hariri et le ministre de la Justice Bahige Tabbarah eurent apposé leurs signatures. Les exécutions de janvier 2004 devaient être les dernières.
Vives protestations. Le Liban s’est trahi en renouant avec la peine de mort. L’application de la peine capitale a terni l’image dont il bénéficiait au sein de la communauté internationale. Aujourd’hui encore, les regards s’attardent sur le moratoire qui dure depuis 2004, date de la dernière exécution. Actuellement, non moins de 60 condamnés attendent « sur le sentier de la mort ».
L’Union européenne appelle régulièrement le Liban, qui « s’est engagé à maintenir le moratoire de fait sur la peine de mort, à prendre des initiatives supplémentaires pour parvenir à un consensus national afin d’établir promptement un moratoire légal et obtenir l’abolition totale de la peine de mort. » Robert Badinter, ancien ministre de la Justice en France et fervent défenseur de l’abolition universelle de la peine capitale, n’a pas manqué de soulever ce point durant sa récente visite au « pays du Cèdre », sur invitation des mouvements abolitionnistes. Il a rappelé que « le Liban, qui applique un moratoire sur la peine capitale depuis 2004, devra absolument abolir la peine de mort s’il veut bâtir un avenir fraternel ».
Et d’ajouter : « Dans les pays où l’on applique encore la peine de mort, on retrouve tous les vieux démons, comme les préjugés raciaux, les haines communautaires, les différences sociales. L’abolition est un facteur d’apaisement et apparaît comme une nécessité ». Il s’est dit persuadé « que le Liban va abolir la peine capitale plus vite qu’on ne le croie »
7 janvier 2004. À l’aube, trois ambulances sortent de la prison de Roumieh, transportant les corps des suppliciés. Les décrets d’exécution avaient été signés par le président de la République Émile Lahoud, après que le Premier ministre Rafic Hariri et le ministre de la Justice Bahige Tabbarah eurent apposé leurs signatures. Les exécutions de janvier 2004 devaient être les...