A l'ombre de mesures de sécurité renforcées, le cheikh salafiste sunnite Ahmad el-Assir et ses partisans ont participé dimanche à un sit-in organisé par les familles des détenus islamistes à la place des Martyrs, à Beyrouth, pour réclamer que leur procès soit accéléré.
Devant ses partisans, Cheikh Ahmad el-Assir a appelé à décréter une amnistie générale en faveur des détenus ou à se suffire de la période de leur détention. "Nous refusons que de nouveaux jugements soient émis à l'encontre de ces détenus", a-t-il martelé dans son discours.
Au pouvoir judiciaire, et plus précisément à la justice militaire, le cheikh a dit : "Nous n'avons guère confiance dans votre enquête, ni dans votre justice et ni dans votre tribunal militaire".
"Je vous demande d'être justes et de libérer les détenus. Nous voulons vivre en paix avec toutes les communautés, mais nous ne tolérerons pas qu'on nous traite comme une communauté battue", a-t-il conclu, appelant à une "intifada de la dignité".
Ce rassemblement a eu lieu alors que des informations avaient fait état d'une possible annulation du rassemblement au lendemain de la décision du commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, d'ouvrir une enquête sur les armes en possession du cheikh Assir.
Le sit-in a paralysé une partie de la capitale, toutes les routes menant au centre-ville ayant été coupées par les forces de l'ordre, ce qui a provoqué des embouteillages monstres.
Les membres du Conseil supérieur de la magistrature ont entamé le 8 février les interrogatoires préliminaires de 21 détenus du groupuscule islamiste de Fateh el-islam. Le procès des détenus commencera après ces interrogatoires, devant la Cour de justice.
Les affrontements au camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, au Liban-Nord, en 2007, entre les islamistes de Fateh el-islam et l’armée libanaise avaient fait 400 morts, dont 168 soldats. Des dizaines d’islamistes sont détenus depuis lors sans procès.
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Henoud Wassim
10 h 24, le 24 février 2013