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Zain Shaïto « en garde » dans le rang des tireurs libanais

Deux fois médaillé d’or au championnat du monde d’escrime junior, médaillé d’or au championnat universitaire américain, champion national et capitaine des 1 500 athlètes de l’Université d’Ohio, Zain Shaïto, 23 ans, abandonne toutes les possibilités qui s’ouvrent à lui dans le monde et aux É-U – où il a vu le jour, a grandi et vit – et choisit de concourir sous la bannière libanaise. À lui la parole.

« Le Qatar m’a proposé de le représenter aux JO 2016 contre un salaire annuel de 500 000 dollars et en m’offrant la nationalité qatarie. Une offre alléchante, mais ma décision est déjà prise. Dorénavant, c’est pour le Liban que je concours. J’ai déjà représenté le pays du Cèdre aux Jeux olympiques de Londres l’été passé. Ce fut l’un des moments les plus forts de ma vie !
Le Liban, c’est le pays de mon père. C’est la famille, les vacances, les premiers souvenirs sur les épaules de mon grand-père, au pied des ruines de Baalbek, lorsque je suis tombé sous le charme de cette terre. Le Liban, c’est la langue arabe que je tiens à parler, même en balbutiant, car j’y retrouve mes origines et surtout mon avenir.
C’est le hasard et un bras cassé au hockey à 14 ans qui m’ont lancé dans l’escrime. Depuis, c’est ma passion. Mes cinq sœurs ont suivi mon sillage. Mona, ma cadette, s’y distingue autant que moi. On a tous les deux été décorés par le président Sleiman lors des championnats de l’Asie de l’Ouest tenus à Beyrouth au mois de décembre. Quant à mon choix d’études, c’est le rythme de mes entraînements et de mes voyages de compétition qui l’a guidé. C’est plus facile d’échelonner les cours en sciences politiques qu’en médecine.
Aux États-Unis, où je suis classé deuxième sur 456 escrimeurs, j’ai décroché en 2012 le titre de champion national. Mes dernières victoires, ajoutées à mon palmarès, me permettent de me qualifier pour les prochains championnats et pour les Jeux olympiques de 2016 au Brésil. La qualification donne lieu à un soutien financier, ce qui, malheureusement, n’est pas le cas au Liban.
En représentant le pays du Cèdre, je lui donnerai sûrement un avantage dans les sélections, peut-être même une place sur le podium. Mais au niveau personnel, je suis désavantagé : la fédération, comme le ministère des Sports, manque de moyens financiers et humains. Je n’aurais même pas un maître d’armes de haut niveau pour m’entraîner. Dans le jeu d’équipe, je ne ferai plus partie d’un groupe formé pour rafler une médaille presque par défaut. Et enfin, sur la piste, il m’est arrivé que les arbitres – même américains – ne me reconnaissent pas et me jugent sur le drapeau brodé sur mon caleçon.
Mais je suis prêt à relever le défi. Peu importent les titres passés, je vise un objectif : de nouveaux matches à disputer et d’autres titres à décrocher. »

Propos recueillis par
Sahar CHARARA
« Le Qatar m’a proposé de le représenter aux JO 2016 contre un salaire annuel de 500 000 dollars et en m’offrant la nationalité qatarie. Une offre alléchante, mais ma décision est déjà prise. Dorénavant, c’est pour le Liban que je concours. J’ai déjà représenté le pays du Cèdre aux Jeux olympiques de Londres l’été passé. Ce fut l’un des moments les plus...

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