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Lifestyle - Catastrophe naturelle

« Incroyable ! Franchement, je ne comprends pas ce qui se passe ! Tu es sûr que c’était un avion ? »

Des météorites en feu s’abattent sur l’Oural ; déjà près d’un millier de blessés...

En avant-première dans l’histoire de l’humanité, des Russes ont contemplé un spectacle aussi fascinant que dangereux, droit venu de l’espace.


Ce n’est rien de moins qu’une pluie de météorites qui s’est abattue hier matin sur la Russie, dans la région de l’Oural, accompagnée d’éclairs et de violentes explosions, soufflant murs et fenêtres. Une boule incandescente suivie d’une très vive lumière blanche, se déplaçant à très grande vitesse, est apparue dans le ciel de Tcheliabinsk, une ville de plus d’un million d’habitants, à 03h20 GMT. Paniqués et choqués, les habitants ont tout imaginé, du crash aérien à la fin du monde. « Incroyable ! Franchement je ne comprends pas ce qui se passe ! Tu es sûr que c’était un avion ? » interroge Gulnara au début de la vidéo qu’elle a tourné et posté sur YouTube

 

 

 

 « Bien sûr », lui répond alors un jeune homme, juste avant que ne retentisse une puissante explosion, qui déclenche panique et incompréhension, et au passage les alarmes des voitures garées dans la rue. Une des enseignantes d’un établissement de la ville témoigne : « Tout d’abord, il y a eu une lumière, irréelle, qui a illuminé toutes les classes du côté droit de l’école. Ce genre de lumière n’existe pas dans la vie, seulement lorsque c’est la fin du monde, puis il y a eu une traînée de fumée comme avec un avion, mais dix fois plus grande. »


Selon l’antenne locale du ministère russe des Situations d’urgence, le météorite avait brûlé partiellement en entrant dans les couches basses de l’atmosphère, avant de se désintégrer, les fragments atteignant la Terre. Ainsi, de fortes explosions, accompagnées d’éclairs, ont retenti. « C’est un bolide qui a explosé au-dessus de Tcheliabinsk, et l’onde de choc a soufflé les fenêtres des immeubles et abattu en partie les murs d’une usine », a indiqué la même source. Les autorités ont fait état de plus de 950 blessés, selon un bilan encore provisoire. Ils ont pour l’essentiel été touchés par des éclats de verre, mais certains souffraient de traumatismes crâniens.


Des fragments du météorite sont ainsi tombés dans différents endroits de la région. Un porte-parole de la région militaire de l’Oural a indiqué qu’un groupe de reconnaissance avait retrouvé le lieu de la chute de l’un d’entre eux, au bord du lac de Tchebarkoul. « Il y a un cratère de 6 mètres », a indiqué ce responsable. La chaîne Rossia a également montré le bâtiment d’une usine de la ville partiellement détruit, un mur et le toit effondrés. Un employé a fait état de trois à quatre blessés dans cette même usine. Des images filmées à l’université montraient plusieurs jeunes gens ensanglantés, apparemment blessés par des éclats de verre. Les agences ont également fait état de plusieurs blessés dans une école de Tcheliabinsk.

Plaintes
Les communications téléphoniques étaient quasiment bloquées dans la région après la chute de météorites, rendant difficilement joignables les habitants. Mais sur Internet, nombre d’entre eux se sont plaints du manque de réactivité des autorités, dénonçant la lenteur à les informer et à les rassurer sur les évènements en cours. Pourtant, le ministère des Situations d’urgence a indiqué avoir mobilisé 20 000 hommes, placés en état d’alerte, et trois avions ou hélicoptères. Pour sa part, le président russe, Vladimir Poutine, a demandé de faire le maximum pour venir en aide à la population. De cette façon, les écoles ont été fermées dans toute la région, de nombreux établissements ayant eu leurs vitres soufflées par l’onde de choc, alors qu’il faisait -18 degrés hier dans l’Oural. Les autorités ont cependant appelé la population à ne pas céder à la panique. « Il n’y a pas d’évacuation de la population, le niveau de radioactivité est dans la norme », a indiqué l’antenne locale du ministère des Situations d’urgence sur son site. Par ailleurs, le phénomène a également été observé dans plusieurs régions voisines et au Kazakhstan.

Juste avant DA14
Ce phénomène sans précédent par l’ampleur de son bilan humain est survenu alors que tous les services d’astronomie du monde guettaient le passage de l’astéroïde « 2012 DA14 », de 45 mètres de diamètre, qui a frôlé la Terre hier soir au-dessus de l’Indonésie, à plus de 30 000 km. Mais plusieurs experts ont assuré que les deux événements ne pouvaient être liés. Il est par ailleurs extrêmement rare qu’un objet surgi de l’espace fasse des victimes. « La probabilité que ça tombe sur une ville, pile au moment où il y a plein de monde, c’est réellement rarissime », analyse Christophe Bonnal de l’Agence spatiale française. En revanche, le phénomène en lui-même est très fréquent. « Il y a à peu près 100 tonnes de matières météoritiques qui tombent sur Terre chaque jour. Pour beaucoup, ce sont des objets qui se fragmentent à leur entrée dans l’atmosphère et finissent à l’état de poussière. Mais néanmoins il est très fréquent de ramasser des météorites de la taille du poing, poursuit-il. Les chutes de météorites peuvent avoir lieu en tout point du globe. Dans 85 % des cas, les retombées se font cependant dans les océans, qui représentent les deux tiers de la surface terrestre. » Robert Massey, directeur adjoint de la Royal Astronomical Society britannique ajoute que « la plupart du temps, les petits débris spatiaux se consument avant même de toucher la Terre lorsqu’ils entrent dans l’atmosphère, provoquant les traînées lumineuses que nous pouvons apercevoir dans le ciel nocturne. Très rarement, des objets plus gros résistent à la friction de l’atmosphère et explosent dans ses couches basses, provoquant une forte onde de choc. C’est exactement ce qui s’est produit au-dessus de l’Oural ».

 

(Lire aussi : Comment dévier un astéroïde se dirigeant vers la Terre?)

Guerre contre les étoiles
Mais alors, si le scénario du pire devait se produire et que l’un de ces objets s’approchait de la Terre, que pourrions-nous faire contre ce genre de catastrophes naturelles ? « Trois options sont à l’étude pour dévier un objet menaçant la terre », selon M. Kervendal, responsable chez Astrium (groupe EADS), numéro un européen de l’espace. La première consiste à « aller percuter l’objet céleste ou géocroiseur à très grande vitesse, une trentaine de milliers de km/h, près de son centre de gravité, au mètre près, sous un angle particulier pour le faire dévier ». C’est sur ce scénario que travaillent les Européens. Les Américains travaillent de leur côté sur l’attraction que pourrait exercer un véhicule spatial placé longtemps à proximité de l’astéroïde et qui ferait ainsi fonction de « tracteur gravitationnel », d’après Astrium. Les Russes, quant à eux, étudient la troisième option, une déviation de trajectoire par l’effet de souffle lié à une explosion à proximité de l’astéroïde. Scientifiques et industriels vont faire le point de leurs recherches : « Chacun travaille sur un axe mais nous allons mettre en commun nos savoirs et nos outils mathématiques, il n’y a pas de compétition. » Rassurant, M. Kervendal estime prématuré de donner plus de détails sur l’étude et les délais, « car il ne devrait pas y avoir de véritable menace de collision avant un siècle ».


Quant à l’astéroïde « 2012 DA14 », de 45 mètres de diamètre, qui a frôlé la Terre hier, il produirait en s’écrasant des dommages comparables à celui qui avait détruit la forêt sibérienne dans un rayon de 20 km en 1908 à Toungouska par une onde de choc équivalant à plusieurs centaines de fois la bombe d’Hiroshima. À titre de comparaison, la météorite qui s’est abattue sur le Yucatan il y a 66 millions d’années et qui serait responsable de l’extinction des dinosaures mesurait 10 km de diamètre.

Pour mémoire

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