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À La Une - Syrie

Tensions entre rebelles lors d’une marche anti-Assad

Des Syriens participant hier aux manifestations hebdomadaires contre le président Bachar el-Assad ont scandé des slogans rivaux, selon des vidéos de militants antirégime. Vendredi, jour traditionnel de manifestations, des militants ont appelé les différents groupes rebelles à s’unir sous le slogan de « Tenez ensemble la corde de Dieu et ne soyez pas divisé », un verset du Coran qui met l’accent sur l’union de la société. Mais une vidéo postée par des militants sur YouTube montre des manifestants de Saraqeb, dans la province d’Idleb, scander des slogans divergents. Certains ont crié : « Unité, liberté, État civil » en brandissant des drapeaux de la révolution, tandis que d’autres ont appelé à l’instauration d’un « État islamique » en portant des étendards noirs sur lesquels étaient inscrits la profession de foi musulmane.

 


À Kafr Nabel, dans la province d’Idleb, des manifestants ont tourné en dérision sur leurs pancartes l’ultimatum lancé par le chef de la Coalition de l’opposition, Ahmad Moaz el-Khatib, qui a exigé la libération d’ici à dimanche de toutes les prisonnières détenues par le régime, faute de quoi il retirerait son offre de dialogue. Une caricature circulant sur des pages Facebook tenues par des militants antirégime montre ainsi M. Khatib déclarer tout en pointant du doigt le président Assad agenouillé dans un coin : « Si les femmes arrêtées ne sont pas libérées avant dimanche, je dormirai sans dîner. »


Parallèlement, dans la province de Homs, des militants ont posté sur YouTube l’interview d’un habitant de Rastane, ville bombardée quotidiennement depuis plus d’un an, concernant la proposition de M. Khatib de dialoguer avec le régime. « De quel type de dialogue sont-ils en train de parler ? Il doit partir, c’est tout. Assad nous ment à nous, son propre peuple. Ça suffit ! » affirme l’homme près d’un feu de camp autour duquel sont installés deux enfants.


Dans le même temps, l’armée syrienne bombardait violemment hier la banlieue est de Damas, base arrière de la rébellion, pour tenter une nouvelle fois de repousser les insurgés qui s’approchent de la capitale. La ville de Zamalka était ainsi particulièrement visée par de violents raids aériens, parallèlement à de violents combats au sol entre loyalistes et insurgés, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). De violents combats ont aussi éclaté à la périphérie de Jobar et des bombardements ont visé les quartiers de Hajar al-Aswad, Qadam et Assali. Plus au sud, l’armée a bombardé la ville rebelle de Daraya que l’armée cherche à reprendre depuis plusieurs semaines, selon l’OSDH faisant état de « nouveaux renforts envoyés » par l’armée.


Sept soldats syriens sont par ailleurs morts hier dans une attaque contre un barrage militaire à Safireh menée par des jihadistes du Front el-Nosra.


Les violences à travers le pays hier ont fait 45 morts selon un bilan provisoire. Et selon un nouveau bilan en forte hausse de l’OSDH, au moins 54 personnes, dont 11 femmes, ont péri mercredi dans un attentat qui a frappé un bus transportant des employés d’une fabrique d’uniformes de l’armée dans la province de Hama. « Cette usine n’a rien à voir avec la fabrication d’armes, on y fabriquait des uniformes et des bottes pour soldats », a expliqué Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH. Ce type d’usine est supervisé par le ministère de la Défense, mais tous les employés sont des civils, a-t-il précisé, en dénonçant un « nouveau massacre ».

Hollande et Kerry
Sur le plan diplomatique, le nouveau secrétaire d’État américain John Kerry a déclaré que les États-Unis réfléchissaient à une nouvelle action « diplomatique » pour tenter de mettre un terme au conflit. « Tout le monde au gouvernement et ailleurs dans le monde est profondément ébranlé par la violence qui se poursuit en Syrie (...) Nous faisons le point en ce moment, nous regardons quelles mesures, notamment diplomatiques, pourraient être prises pour s’efforcer de réduire cette violence », a ainsi déclaré M. Kerry lors de son premier point de presse. « Il y a trop de tueries, trop de violences et nous voulons évidemment essayer de trouver un moyen d’aller de l’avant », a également déclaré le nouveau ministre, aux côtés de son homologue canadien John Baird.


Le président français François Hollande a déclaré de son côté à Bruxelles qu’il n’y aurait pas de levée par l’UE de l’embargo sur les armes à destination des opposants syriens tant qu’il y resterait la possibilité d’un dialogue politique pour régler le conflit.


Tard dans la nuit, le régime syrien est prêt à dialoguer avec ses adversaires, mais sans « préconditions », a affirmé le ministre de l’Information, en réaction à l’offre de négociations du chef de l’opposition.


Enfin, la Turquie a jusqu’à présent dépensé « plus de 600 millions de dollars » pour les réfugiés syriens qui continuent d’affluer en territoire turc, a affirmé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. M. Erdogan a néanmoins assuré que la Turquie ne fermerait pas ses frontières aux déplacés, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés annonçant que quelque 5 000 Syriens quittent le pays chaque jour pour fuir les hostilités.
(Source : agences)

 

 

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