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Liban

Des lectures politiques différentes

L’ancien ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, a comparé la mort du commandant Pierre Bechaalany et de l’adjudant Ibrahim Zahraman, tués dans l’embuscade, à « un tir d’alarme ». Il a exprimé l’espoir que le dossier sera traité « aux niveaux politique et judiciaire avec fermeté et responsabilité parce que les Libanais attendent une réponse et parce que toutes les régions libanaises doivent être accessibles à l’armée ».


Député du Hezbollah, M. Ali Fayad a souligné « l’attachement » que son parti manifeste à « la stabilité du Liban, la préservation de son unité et de la coexistence, ainsi qu’à sa protection contre les situations compliquées au double plan local et régional ». Il s’est dit « choqué par l’agression de Ersal et par les manifestations de joie qui l’ont accompagnée », ce qui, à ses yeux, « est un indicateur de pratiques graves dans plusieurs îlots de sécurité au Liban ». Rappelant que l’armée « représente une ligne rouge », le parlementaire a indiqué que « lorsqu’un groupe mène ce type d’attaque, cela signifie qu’il existe dans le pays une partie prête à menacer à tout moment la stabilité, la sécurité et l’unité nationale ainsi que l’État et la population ».
« Ce phénomène, a poursuivi M. Fayad, ne se limite pas à Ersal. Il existe au Liban un grand nombre d’îlots bondés d’extrémistes, de takfiristes et de branches d’organisations militaires jihadistes armées dont l’engagement porte sur le takfir, les luttes confessionnelles et la menace de l’État. »


Ce dernier commentaire a apparemment irrité cheikh Ahmad el-Assir qui a réagi en ces termes en soirée : « Pourquoi n’avons-nous pas senti cette indignation lorsque l’armée avait été attaquée à Mar Mikhaël et à Baalbeck, lorsque l’hélicoptère (de Samer Hanna ) avait été abattu et lorsque les forces régulières avaient été empêchées d’entrer à Nabi Chit ? » « Nous ne justifions l’attaque contre personne, mais nous réclamons une enquête transparente, surtout suite aux informations sur la présence de combattants du Hezbollah aux côtés de la patrouille », a-t-il ajouté avant de mettre en garde contre une « exploitation confessionnelle de l’affaire ».


L’ordre des avocats a mis en garde pour sa part contre une exploitation de l’embuscade à des fins « personnelles, partisanes ou électorales ».


Alors que Nawaf  Moussaoui appelait à infliger les sanctions les plus sévères aux auteurs de l’agression meurtrière à Ersal, deux de ses collègues du bloc Berry, Hani Kobeyssi et Yassine Jaber, traitaient « de traître » toute personne qui s’en prend à l’armée et réclamaient les sanctions les plus sévères à l’encontre des assaillants.


De son côté, le député de la Jamaa islamiya, Imad el-Hout, a souligné les « questions (que l’affaire soulève et) qui nécessitent des réponses », abondant ainsi dans le sens de son collègue Mohammad Kabbara qui a demandé à savoir « qui a donné l’ordre de porter un coup à l’armée et aux habitants de Ersal ». « Quel est l’objectif réel de ce double crime? » s’est interrogé le député de Tripoli, estimant que « le devoir national commande qu’on défende les habitants de Ersal et qu’on protège l’armée parce qu’à notre avis, les deux sont victimes d’un même complot ».

M. Kabbara ainsi que les députés Khaled Daher et Mouïne Meraabi ont tenu en fin d’après-midi une conférence de presse conjointe pour reprendre la même idée et réclamer la mise en place d’une commission d’enquête « neutre et transparente ». M. Daher a ensuite brandi la menace d’une « escalade et d’un recours à la rue », en insistant sur le fait que des combattants du Hezbollah faisaient partie de la patrouille.


Le député Michel Pharaon a relevé pour sa part que les attaques répétées contre l’armée « doivent obliger toutes les parties à reconnaître la seule autorité militaire de la troupe, ce qui nous ramène aux résolutions de la conférence nationale de dialogue au sujet notamment du retrait des armes de toutes les parties ». Pour M. Pharaon, « le blocage au niveau de la stratégie de défense et la détérioration notée à l’ombre du gouvernement actuel ont fait perdre à l’armée la couverture politique requise, d’autant que la consolidation de la stabilité politique, économique et de sécurité ne peut être garantie que par un gouvernement neutre ».

L’ancien ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, a comparé la mort du commandant Pierre Bechaalany et de l’adjudant Ibrahim Zahraman, tués dans l’embuscade, à « un tir d’alarme ». Il a exprimé l’espoir que le dossier sera traité « aux niveaux politique et judiciaire avec fermeté et responsabilité parce que les Libanais attendent une réponse et parce que toutes les...
commentaires (2)

Des lectures si divergentes qu'on se dit que dans un ce tout petit pays, on vit sur plusieurs planètes à des années lumières l'un de l'autre. Un point de convergence semble quasi impossible.

Tina Chamoun

07 h 02, le 05 février 2013

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Commentaires (2)

  • Des lectures si divergentes qu'on se dit que dans un ce tout petit pays, on vit sur plusieurs planètes à des années lumières l'un de l'autre. Un point de convergence semble quasi impossible.

    Tina Chamoun

    07 h 02, le 05 février 2013

  • Le coup aurait il était monté pour justement voir l’armée prendre en charge le secteur et permettre indirectement au Hezbollah de fermer la frontière que l’armée Syrienne a abandonnée? Une question qui se pose.

    Pierre Hadjigeorgiou

    02 h 13, le 05 février 2013

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