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À La Une - Conflit

Mali : Après les Français, les Africains « déjà » sur le terrain

L’armée malienne accusée d’exactions ; premiers « mouvements » de la force africaine.

Paris a annoncé hier que des soldats de la force africaine avaient commencé à se diriger vers le centre du Mali. Parallèlement, la FIDH continuait hier de dénoncer les exactions commises par l’armée malienne, notamment contre les Touareg et les Arabes, soupçonnés de complicité avec les islamistes. Issouf Sanogo/AFP

La France a annoncé hier que des soldats de la force africaine avaient commencé à se diriger vers le centre du Mali. « Il y a déjà des forces qui sont arrivées à Bamako. Un certain nombre de forces ont déjà commencé à monter vers des villes intermédiaires », a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Le ministre n’a précisé ni la nationalité des troupes en mouvement, ni les villes vers lesquelles elles se dirigent, ni enfin le nombre de militaires concernés par son annonce, alors que les troupes africaines sont retardées dans leur intervention par un cruel manque de matériel et d’argent.


À Bamako, une source au ministère malien de la Défense a précisé que « 160 soldats du Burkina Faso sont arrivés à Markala (270 km au nord de Bamako) pour prendre la relève des Français » qui y tiennent un pont stratégique sur le fleuve Niger. Selon cette source, « ils sont déjà installés, ils pourront ensuite aller à Niono et à Diabali », deux localités situées plus au nord, dont l’une, Diabali, a été récemment reprise aux islamistes par les armées française et malienne. « Après les Français, les Africains sont sur le terrain », a-t-elle ajouté. Jusqu’à présent, l’armée française est la seule armée étrangère à être engagée dans la lutte contre les groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du Mali depuis l’été dernier. Elle agit avec le concours d’unités de l’armée malienne.


Treize jours après le début de l’intervention française qui a donné un coup d’arrêt à la progression des islamistes vers le sud, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a accusé hier des soldats de l’armée malienne d’avoir perpétré « une série d’exécutions sommaires » dans le centre du Mali et réclamé la création « immédiate » d’une commission d’enquête indépendante. Au moins 11 personnes ont été exécutées à Sévaré (650 km au nord-est de Bamako), dans le camp militaire de l’armée malienne, près de la gare routière et près de l’hôpital, a détaillé l’ONG. Ces exactions visent particulièrement les communautés arabe et touareg, majoritaires au sein des groupes islamistes armés. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a d’ailleurs appelé hier l’encadrement de l’armée malienne à être « extrêmement vigilant » envers les risques d’exactions.

« Les Touareg, nos amis »
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, M. Fabius a ajouté qu’il avait évoqué ces questions avec le Premier ministre malien Diango Cissoko, hier au téléphone, et que le président malien Dioncounda Traore allait à nouveau adresser une mise en garde aux troupes maliennes en fin de semaine. Les Touareg « sont nos amis », « sauf ceux qui se sont laissé embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement », a ajouté le ministre. Le chef d’état-major de l’armée malienne avait déjà promis mardi que « tout soldat qui commettra des exactions contre des populations civiles sera immédiatement ramené du terrain et jugé par un tribunal militaire », mettant en particulier en garde contre des atteintes visant les « peaux blanches », Arabes et Touareg au Mali. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui avait salué l’intervention « courageuse » de la France au Mali, avait aussi fait part mardi de ses craintes concernant l’impact de l’opération sur les civils et les droits de l’homme.


À Paris, le chef de la diplomatie française a également affirmé que tous les soutiens internationaux supplémentaires à la guerre au Mali seraient « les très bienvenus ». L’intervention a coûté en treize jours environ 30 millions d’euros, selon Paris. Certaines interrogations ont commencé à poindre sur un isolement de la France : si elle a engrangé le soutien quasi unanime de la communauté internationale et des appuis en matière de logistique, aucun pays occidental ne s’est engagé à participer à la guerre sur le terrain. Plus de 2 300 soldats français sont déjà déployés au Mali, nombre qui va rapidement augmenter, d’autant que Paris bénéficie depuis lundi de l’aide des États-Unis qui transportent troupes et équipements français, depuis la France vers l’Afrique de l’Ouest. D’ailleurs, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en a profité pour indiquer hier que Moscou n’avait pas proposé officiellement à la France de l’aider à acheminer des troupes au Mali comme l’avait affirmé son homologue français Laurent Fabius.

Yayi veut l’OTAN
Enfin, le président de l’Union africaine et dirigeant du Bénin, Thomas Boni Yayi, a plaidé une nouvelle fois hier pour une implication de tous les membres de l’OTAN dans l’intervention militaire au Mali, tout en saluant le rôle de la France, lors d’une conférence de presse commune à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel. « Je lui ai même demandé franchement (à Angela Merkel) de s’impliquer pour que l’Eurocorps (...) soit mis à contribution », a-t-il ajouté, à propos du corps d’armée européen.

La France a annoncé hier que des soldats de la force africaine avaient commencé à se diriger vers le centre du Mali. « Il y a déjà des forces qui sont arrivées à Bamako. Un certain nombre de forces ont déjà commencé à monter vers des villes intermédiaires », a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Le ministre n’a précisé ni la nationalité des troupes...
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