Fayçal Karamé a affirmé que « c’est la ville de Tripoli et sa stabilité qui sont en premier et dernier lieu visées » par la tentative d’attentat manqué contre sa personne.
« Nous ne permettrons pas qu’un seul camp – celui que les services de sécurité pointent comme étant un terroriste – soit désarmé et affaibli, alors que vous fermez l’œil sur les armes que détient l’autre camp affilié au régime de Bachar el-Assad. »
C’est ce qu’a déclaré hier l’ancien député, Misbah el-Ahdab, dans une réaction à l’affaire de l’attentat manqué contre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé, et en réponse aux multiples déclarations en faveur du désarmement des milices à Tripoli.
« Le scénario des événements sécuritaires qui se succèdent à Tripoli et le chaos créé par l’anarchie des armes, combiné aux informations que nous détenons, nous laisse craindre ce qui se prépare, après les déclarations faites par le Premier ministre, Nagib Mikati, sur le risque de la formation d’un émirat islamiste à Tripoli », a ajouté l’ancien député. Des propos qui, selon lui, viennent rejoindre ceux du chef de la communauté alaouite, Rifaat Eid, qui vont dans le même sens ainsi que ceux du président syrien Bachar el-Assad, « qui avait déclaré que la ville de Tripoli exporte le terrorisme en Syrie », a encore précisé M. Ahdab.
Quant à Fayçal Karamé, qui a tenu hier une conférence de presse, il a affirmé que « c’est la ville de Tripoli et sa stabilité qui sont en premier et dernier lieu visées par cet incident ». Le ministre a souligné que la ville « a échappé à une véritable discorde ». Selon lui, il existe actuellement une unanimité – au sein du 8 et du 14 Mars – ainsi que parmi les Tripolitains, sur la nécessité de mettre un terme au chaos sécuritaire qui gangrène la ville. À ce propos, il a indiqué que les forces islamistes ont également exprimé leur souhait de voir les politiques régler ce problème, soulignant que ces derniers ont assuré qu’ils « ne souhaitent pas porter les armes et que leurs demandes se résument à l’obtention de leurs droits ».
Pour leur part, les Forces libanaises ont dénoncé la tentative d’attentat contre M. Karamé, réitérant leur appel en faveur d’une ville désarmée et souhaitant par-là même que l’exemple soit suivi sur l’ensemble du territoire libanais, y compris à Beyrouth.
À son tour, le ministre des Travaux publics, Ghazi Aridi, a dénoncé à l’issue d’une visite au domicile du ministre Karamé la propagation des armes dans la capitale du Nord, soulignant qu’il est absolument nécessaire de trouver une solution à ce problème.
Commentant de son côté l’incident qui a visé le ministre Karamé, le député Marwan Hamadé a affirmé que certaines parties tenteront inévitablement d’exploiter cet épisode pour « montrer que les leaders du 8 Mars sont visés par des embuscades tendues par des inconnus, sachant que cet incident a eu lieu dans un milieu où agit plus d’un service de renseignements ». Il a accusé frontalement les services syriens et iraniens d’être « actifs » dans cette ville.
Le député du 14 Mars, Hadi Hobeiche, a pour sa part dénoncé « le recours à la violence, les éliminations et les assassinats politiques » quels qu’ils soient, rappelant toutefois que cette question ne peut être comprise que sous l’angle de la prolifération des armes du Hezbollah qui, a-t-il dit, sont à l’origine des « troubles suscités dans différentes régions du pays ».
Pour mémoire
C’est ce qu’a déclaré hier l’ancien député, Misbah el-Ahdab, dans une réaction à l’affaire de l’attentat...
Notre éminent ministre de l'Intérieur avait promis de faire arrêter tout élément armé dans le pays !
08 h 23, le 21 janvier 2013