Rechercher
Rechercher

À La Une - Conflit

Moscou met en garde contre un "chaos sanglant" en Syrie

L'opposition prête à une transition politique…mais sans Assad

Un rebelle syrien couvre l'entrée d'un tunnel dans la ville d'Alep. Mahmoud Hassano/

La principale plateforme de l'opposition syrienne s'est dite ouverte jeudi à tout processus de transition politique en Syrie dès lors que le président Bachar el-Assad et ses proches n'en font pas partie.

"Nous accepterons toute solution politique qui n'inclut pas la famille Assad et ceux qui ont fait du mal au peuple syrien. En dehors de ça, toutes les options sont sur la table", a déclaré Walid al-Bunni, porte parole de la Coalition nationale syrienne (CNS).

"Notre première condition pour eux (la famille Assad et les hauts responsables du régime), c'est qu'ils quittent le pays", a souligné M. al-Bunni, selon la traduction en anglais de ses propos, lors d'une conférence de presse à Istanbul.

 

L'émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé plus tôt jeudi à la formation d'un gouvernement de transition en Syrie avant la tenue d'élections, soulignant que le changement devait être "réel". Il n'a toutefois pas indiqué clairement le sort réservé à Bachar el-Assad.

 

La France a aussitôt répliqué que M. Assad, "qui porte la responsabilité des 45.000 victimes de ce conflit, ne peut faire partie de la transition politique".

 

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à mis en garde jeudi la communauté internationale contre un "chaos sanglant" faute de solution négociée au conflit syrien.

"L'autre choix, en dehors d'une solution pacifique, c'est un chaos sanglant. Plus il continuera, plus grande sera son ampleur et plus la situation s'aggravera pour tout le monde", a-t-il déclaré dans un entretien avec l'agence de presse russe Interfax.

 

(Reportage : Abou Houdeifa, un étudiant devenu artificier du Front al-Nosra)

 

M. Brahimi, qui n'a jusqu'ici pas obtenu l'assentiment de Damas ou de l'opposition à un plan de sortie de crise, a assuré qu'il n'avait aucun "projet complet" pour le moment, menaçant toutefois de recourir au Conseil de sécurité de l'ONU, jusqu'ici paralysé par les veto russe et chinois.

 

Le médiateur a de nouveau évoqué l'accord sur les principes d'une transition en Syrie adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie. Pour lui, il y a dans ce texte "suffisamment d'éléments pour négocier une sortie de crise au cours des prochains mois".

 

Les membres de ce Groupe divergent toutefois sur l'interprétation de cet accord qui ne contient aucun appel au départ de M. Assad. Washington estime qu'il ouvre la voie à l'ère "post-Assad", tandis que Moscou et Pékin affirment qu'il revient aux Syriens de déterminer leur avenir.

 

 

Brahimi samedi à Moscou

M. Brahimi a enfin démenti la mise au point d'un plan de règlement russo-américain, dont la Russie a également nié l'existence.

 

Un porte-parole des Affaires étrangères russes a affirmé qu'"il n'y a pas eu et il n'y a pas" de plan russo-américain sur un gouvernement de transition, avec maintien de M. Assad jusqu'aux prochaines élections présidentielles, comme l'affirmaient des informations de presse.

"Placer le départ d'un président élu en pierre angulaire de tout dialogue est une violation de tous les accords obtenus" à Genève, a-t-il ajouté, prévenant que "si l'objectif est d'obtenir la tête du président, c'est la poursuite du bain de sang et une responsabilité colossale pour ceux qui poursuivent de tels buts".

 

A la mi-journée, M. Brahimi a quitté Damas pour le Liban. Il doit se rendre samedi en Russie pour de nouvelles discussions sur une solution au conflit qui a fait plus de 45.000 morts selon une ONG, deux millions de déplacés et quatre millions de personnes ayant désormais besoin d'aide humanitaire, selon l'ONU.

 

Alors que l'ONU a récemment dénoncé un conflit désormais "ouvertement communautaire" en Syrie, M. Brahimi a estimé que les divisions, "au début politiques, (...) prennent désormais une forme affreuse, celle d'affrontements confessionnels".

 

Sur le terrain, les violences ont fait au moins 58 morts jeudi à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.

 

Dans l'après-midi, "les chasseurs-bombardiers ont mené des nouveaux raids autour de Jisr al-Choughour et Maaret al-Noomane", dans la province d'Idleb, a rapporté l'OSDH, faisant également état de combats au sol.

Plus tôt, l'armée de l'air avait bombardé les abords de la base militaire de Wadi Deif, assiégée par les rebelles depuis plus de deux mois près de Maaret al-Noomane, une ville stratégique contrôlée par les rebelles depuis octobre, selon la même source.

 

Près de Damas, plusieurs banlieues ont également été visées par des raids aériens, et des combats se déroulaient au sol, selon l'OSDH.

A Sbina, une autre banlieue, une voiture piégée a fait quatre morts et dix blessés, en majorité de jeunes élèves d'une école proche, selon la télévision publique.

 

Dans la province d'Alep (nord), des combats avaient lieu aux abords de l'aéroport international ainsi que d'un aéroport militaire, selon l'OSDH.

 

Mercredi, au moins 121 personnes avaient péri, parmi lesquelles le citoyen-journaliste Abou Yazen al-Hamoui, qui travaillait comme fixeur pour une équipe de journalistes d'Al-Jazeera prise pour cible par un tireur embusqué dans la province de Hama (centre).

 

 

Lire aussi:

Assad s’appuie sur une jeune garde jusqu’au-boutiste

 

Le CCG prône une transition rapide à Damas
La principale plateforme de l'opposition syrienne s'est dite ouverte jeudi à tout processus de transition politique en Syrie dès lors que le président Bachar el-Assad et ses proches n'en font pas partie.
"Nous accepterons toute solution politique qui n'inclut pas la famille Assad et ceux qui ont fait du mal au peuple syrien. En dehors de ça, toutes les options sont sur la table", a déclaré...
commentaires (3)

C'EST TROP TARD !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 12, le 27 décembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • C'EST TROP TARD !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 12, le 27 décembre 2012

  • Réclame ? Pour réclamer le Chamberlain Ibrahimi doit avoir l'aval de TOUS. Pauvre Chamberlain qui se trimballait sans cesse sans arriver à arrêter le déclenchement de la deuxième guerre mondiale. Pauvre Ibrahimi...

    SAKR LEBNAN

    08 h 57, le 27 décembre 2012

  • Un gouvernement de transition fort une bonne issue pour sortir de la guerre civile syrienne . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 16, le 27 décembre 2012

Retour en haut