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Liban - Conférence

Entre passé occulté et avenir incertain, le Liban à la recherche de la paix

La délégation de l’Union européenne au Liban et l’Université libanaise organisaient hier une rencontre débat sur le thème « Paix et réconciliation ». La rencontre n’a pas attiré une foule d’étudiants. Symptôme d’une jeunesse désabusée et désenchantée ? Ceux présents n’ont en tout cas pas hésité à exprimer leur colère et leur révolte. La rencontre était organisée à l’administration centrale de l’Université libanaise à l’occasion de la remise du prix Nobel de la paix 2012 à l’Union européenne (UE).


Le débat était animé par le directeur de Human Rights Watch, Nadim Houry, et cherchait à encourager la réflexion sur les droits de l’homme et les valeurs démocratiques. Étaient présents la doyenne de l’UL, Philomène Nasr, la directrice du programme du Centre international pour la justice transitionnelle, Carmen Abou Jaoudé, le rapporteur de la commission parlementaire des Droits de l’homme, le député Ghassan Moukheiber, ainsi que trois ambassadeurs d’États membres de l’UE.


Après un mot d’introduction de la chef de la délégation de l’UE, l’ambassadrice Angelina Eichhorst, la rencontre s’est divisée en trois moments : « L’UE et le prix Nobel de la paix », « Le Liban et la paix » et « La participation politique ». Pour chacun de ces sous-thèmes, les participants étaient invités à faire un bref exposé, puis la parole était donnée au public. C’est néanmoins autour du Liban et de la paix que le débat s’est principalement focalisé.
Pour que la paix se pérennise au Liban, l’ambassadeur danois, Jan Top Christensen, déclare que trois domaines doivent être réformés. Premièrement, se débarrasser du confessionnalisme qui bloque le système politique. Ensuite, les partis politiques doivent se concurrencer politiquement et cesser d’être les instruments de personnalités ne cherchant qu’à s’approprier le pouvoir. Enfin, il est nécessaire d’en finir avec la corruption.


Pour le député Ghassan Moukheiber, le Liban manque d’institutions efficaces. Le Parlement est une oligarchie non démocratique alors qu’il devrait être le premier lieu de dialogue. Si les conflits extérieurs trouvent régulièrement un écho au Liban, il est également nécessaire qu’une partie de la population cesse de les importer.
Selon Carmen Abou Jaoudé, le principal problème vient de la « politique de l’amnésie » qui prévaut depuis la fin de la guerre. Elle critique l’État qui ne cesse de parler de dialogue alors qu’il évite constamment de se confronter au passé. « Les Libanais ont le droit de savoir. »


Quand les étudiants prennent la parole, c’est pour dénoncer le manque de justice et l’impunité qui règnent au Liban. « 80 journalistes ont été agressés depuis 2011, et il n’y a eu aucune investigation. Qu’en est-il des assassinats politiques ? » s’indigne l’un d’entre eux. « La paix ne peut se bâtir sans la justice », déplore un autre, évoquant le cas des disparus, mais également des Libanais détenus en Syrie.


Philomène Nasr déplore, elle, une « offre politique » décidée par avance. « Au lieu que ce soient les électeurs qui élisent leur député, c’est le député qui se fait élire par ses électeurs. » M. Moukheiber ajoute qu’il y a un terrible manque de représentativité des femmes dans la vie politique libanaise. Il regrette que les députés s’écharpent bien plus fréquemment à la télé plutôt que de dialoguer ouvertement au Parlement. Depuis les dernières élections législatives, une seule session de politique générale a eu lieu.

 

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commentaires (3)

Entre passé GRIS-NOIR et avenir OBSCUR ET NOIR, on se débat dans l'Incertitude et l'Insécurité...

SAKR LEBNAN

07 h 54, le 11 décembre 2012

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Commentaires (3)

  • Entre passé GRIS-NOIR et avenir OBSCUR ET NOIR, on se débat dans l'Incertitude et l'Insécurité...

    SAKR LEBNAN

    07 h 54, le 11 décembre 2012

  • "Pour que la paix se pérennise au Liban, dit l'ambassadeur danois à Beyrouth, trois domaines doivent être réformés : 1-Se débarrasser du confessionnalisme qui bloque le système politique. 2-Les partis politiques doivent se concurrencer politiquement et cesser d'être les instruments de personnalités cherchant à s'approprier le pouvoir. 3-Enfin il est nécessaire d'en finir avec la corruption". A la lumière de ces trois conditions, deux remarques seraient nécessaires : 1-On pourrait dire que la "paix" sera "pérennisée" au Liban en l'an 2212. C'est un délai raisonnable. 2-Entre-temps il semble nécessaire d'envoyer la majorité des chefs politiques à un hôpital spécialisé en traitement psychiatrique.

    Halim Abou Chacra

    04 h 41, le 11 décembre 2012

  • Le passé existera toujours ...l'avenir aussi... ! le soucis c'est le présent...

    M.V.

    04 h 27, le 11 décembre 2012

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