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À La Une - Révolte

Egypte : l'opposition à Morsi appelle à manifester mardi contre le référendum

"Nous ne reconnaissons pas le projet de Constitution car il ne représente pas le peuple", affirment les protestataires.

Des Egyptiens manifestent contre Morsi au Caire le 9 décembre 2012. AFP / PATRICK BAZ

La principale coalition de l'opposition égyptienne, le Front du salut national (FSN), a appelé à manifester mardi contre le référendum voulu par le président islamiste Mohamed Morsi le 15 décembre sur un projet de Constitution, qu'elle rejette.

 

"Le front appelle à manifester dans la capitale et dans les provinces mardi en signe de refus de la décision du président contraire à ses revendications légitimes", explique le Front du salut national (FSN) dans un communiqué lu par Sameh Achour, porte-parole de la coalition, à l'issue d'une réunion destinée à répondre à la décision de M. Morsi de maintenir le scrutin et d'annuler un décret lui conférant des pouvoirs étendus. "Nous ne reconnaissons pas le projet de Constitution car il ne représente pas le peuple égyptien", a ensuite indiqué M. Achour.

 

Au même moment, plusieurs centaines d'opposants au chef de l’État égyptien convergeaient vers le palais présidentiel, dans la grande banlieue du Caire pour signifier leur rejet du référendum.

Selon des images diffusées à la télévision, certains manifestants brandissaient des drapeaux égyptiens, d'autres des bannières accusant les Frères musulmans, dont M. Morsi est issu, d'être des "tortionnaires". Ils convergeaient dans le calme vers le palais présidentiel dans la banlieue du Caire.

Les soldats chargés de sécuriser le bâtiment les ont laissés passer malgré l'installation à l'aube d'énormes blocs de béton sur la route menant au palais, selon un photographe de l'AFP.

 

Pour tenter de sortir d'une grave crise politique, M. Morsi a annulé samedi soir le décret par lequel il avait placé ses pouvoirs au-dessus de tout recours en justice, et l'a remplacé par un autre ne contenant pas cette disposition très décriée. Mais il a maintenu le référendum du 15 décembre sur un projet de Constitution contesté, son camp expliquant qu'un report était juridiquement impossible. La loi stipule en effet que le référendum doit se tenir deux semaines après la remise du texte au chef de l’État, ce qui a été fait le 1er décembre.

En réaction aux décisions de M. Morsi, la Bourse égyptienne a clôturé dimanche en hausse de 4,4%.

 

Le FSN a fait du retrait du décret et de l'annulation du scrutin constitutionnel ses chevaux de bataille, organisant des manifestations massives ces derniers jours devant la présidence. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des pro et anti Morsi se sont violemment affrontés aux abords du palais, faisant sept morts et des centaines de blessés.

Certains des membres du Front ont déjà fait savoir qu'ils n'étaient pas satisfaits de l'annonce de M. Morsi.

 

Le Courant populaire, mouvement du candidat déçu à la présidentielle Hamdeen Sabbahi, a ainsi appelé à annuler le scrutin, estimant que le projet de Constitution "consacre la tyrannie et la domination d'une seule partie sur l'avenir de la nation". Le mouvement du 6-Avril, très actif lors de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak en février 2011, a lui qualifié la décision de M. Morsi de "manœuvre politique visant à tromper le peuple" et appelé "à poursuivre les manifestations (...) pour arrêter le référendum".

Le Premier ministre Hicham Qandil a appelé tous les manifestants, qu'ils soient pour ou contre le président, à mettre fin à leurs protestations et à aller voter samedi "pour exprimer leur opinion".

Les Frères musulmans et d'autres formations islamistes ont catégoriquement refusé tout report du vote.

L'opposition estime que le projet de Constitution élaboré par une commission dominée par les islamistes ouvre la voie à une islamisation accrue de la législation et manque de garanties pour les libertés, en particulier d'expression et de religion.

 

L'armée, qui a dirigé le pays après la chute de Hosni Moubarak, a lancé samedi un appel au dialogue en prévenant que faute de pourparlers, l’Égypte emprunterait "un sentier obscur qui déboucherait sur un désastre", ce que l'institution militaire "ne saurait permettre".

 

Dimanche, plusieurs avions de chasse ont survolé la capitale égyptienne à basse altitude. L'agence officielle Mena a indiqué qu'il s'agissait d'exercices visant à "faire face aux attaques aériennes hostiles", tout en ajoutant que "certains y ont vu une démonstration de force de l'armée, d'autant plus qu'il intervient au lendemain de l'important communiqué des forces armées".

La principale coalition de l'opposition égyptienne, le Front du salut national (FSN), a appelé à manifester mardi contre le référendum voulu par le président islamiste Mohamed Morsi le 15 décembre sur un projet de Constitution, qu'elle rejette.
 
"Le front appelle à manifester dans la capitale et dans les provinces mardi en signe de refus de la décision du président...
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