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Économie - Obligations

La France achève ses emprunts à moyen et long terme pour 2012, une année record

Le taux à 10 ans est passé pour la première fois sous 2 %, notamment grâce à la crise en zone euro.
La France a bouclé hier son programme d’emprunt à moyen et long terme pour 2012, une année record sur les marchés pour le pays qui ne s’est jamais endetté à si bon compte. « Peu de personnes en début d’année pouvaient anticiper une telle baisse des taux en France », rappelle Cyril Régnat, stratégiste obligataire de Natixis. Lors de sa dernière opération de l’année, qui s’est soldée par une forte demande et des taux en baisse, le pays a levé 3,97 milliards d’euros, a annoncé l’Agence France Trésor (AFT), chargée de placer la dette sur le marché.
Si le pays en a fini de ses emprunts à moyen et long terme, il continuera à s’endetter à court terme (quelques mois) chaque lundi jusqu’à la fin de l’année. Sur ces échéances, il bénéficie régulièrement de taux négatifs, signe que les investisseurs perdent de l’argent en prêtant à la France.
L’opération conclut une année record pour la dette française, qui est largement plébiscitée par les investisseurs, malgré la perte du triple A pour deux agences de notation. Pour preuve, le taux à 10 ans de la France est passé pour la première fois de son histoire sous 2 % mercredi sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. Hier, il remontait un peu à 2,022 %. Jamais la France ne se sera endettée en moyenne, sur l’ensemble des échéances, à si bon compte qu’en 2012. Le taux moyen concédé sur les emprunts de moyen et long terme s’établit après la dernière opération a priori à 1,87 %, effaçant le record annuel à 2,53 % en 2010. Au total, plus de 200 milliards d’euros auront été empruntés en données brutes.
« Il est vrai que la France a emprunté très peu cher, mais cela s’explique en partie par la situation de crise en zone euro », relève Christian Parisot, économiste du courtier Aurel. En raison des incertitudes sur la cohésion de la zone euro, les investisseurs français et étrangers ont cherché avant tout des placements sûrs, alors que la majorité de la dette du pays est détenue par des investisseurs hors de France. « Parmi les pays ayant une note très élevée, la dette française est celle qui rapporte le plus », observe M. Régnat.
En outre, « l’activité économique en France est meilleure que dans d’autres pays qui sont en récession. Le pays n’a pas de croissance, mais pour un détenteur d’obligations françaises, son économie a l’avantage d’être très peu volatile », souligne M. Parisot. Les analystes sont d’accord pour dire que les marchés donnent pour l’heure crédit au gouvernement dans son objectif de réduire le déficit à 3 % du produit intérieur brut en 2013. Les investisseurs restent toutefois très vigilants. Ils surveilleront de près la mise en place des mesures visant à relancer la compétitivité des entreprises et la réforme du marché du travail.
Toute la question est maintenant de savoir si le pays respectera ses engagements budgétaires. « En cas de dérapage, la réaction des marchés est incertaine », juge M. Parisot. Elle sera différente si la France est seule dans ce cas, ou si cela concerne plusieurs pays, dont les plus vertueux en théorie.
Les taux français pourraient remonter pour une autre raison paradoxale qui tiendrait à une nette amélioration de la situation en zone euro, où l’heure est déjà à l’accalmie, grâce aux promesses d’actions de la Banque centrale européenne (BCE). Les investisseurs reviendraient alors plus volontiers vers la dette des pays qu’ils ont longtemps évités, comme l’Espagne et l’Italie, au détriment des meilleurs élèves. « Un environnement plus sain se traduirait par une remontée des taux longs des pays plus solides. Mais il ne faudra pas dire pour autant qu’il s’agit d’une défiance des marchés », prévient M. Parisot. Le gouvernement peut encore voir venir. Il a en effet construit son budget pour 2013 sur un taux à 10 ans qui s’établirait en moyenne à 2,9 %, puis à 3,65 % en 2015.

(Source : AFP)
La France a bouclé hier son programme d’emprunt à moyen et long terme pour 2012, une année record sur les marchés pour le pays qui ne s’est jamais endetté à si bon compte. « Peu de personnes en début d’année pouvaient anticiper une telle baisse des taux en France », rappelle Cyril Régnat, stratégiste obligataire de Natixis. Lors de sa dernière opération de...

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